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À La Une - Liban

Polémique après la convocation de Choucair et d'anciens ministres des Télécoms devant la justice

Le ministre actuel des Télécoms reproche au procureur général financier de ne convoquer que des responsables d'un certain camp politique. 

Le ministre libanais des Télécoms, Mohammad Choucair. Photo P.H.B.

Le ministre des Télécommunications, Mohammad Choucair, et deux de ses prédécesseurs, Jamal Jarrah et Boutros Harb, ont été convoqués par le procureur général financier, Ali Ibrahim, qui souhaite les interroger dans plusieurs affaires de corruption au sein du ministère. Cette convocation a été critiquée vendredi par M. Choucair, qui reproche à la justice de n'interroger que des responsables appartenant à un certain camp politique. 

"Je n'irai certainement pas" me présenter devant le Parquet financier, a affirmé M. Choucair, à son arrivée à une réunion de la commission ministérielle en charge des réformes économiques, en réponse à une question des journalistes. "Si le juge Ibrahim veut me rendre visite, au bureau ou chez moi, il est le bienvenu", a-t-il ajouté, soulignant que le dossier avait pris une connotation politique. Si le procureur "veut rencontrer un ministre au sujet d'un dossier, quel qu'il soit, cela ne peut pas avoir lieu +à la carte+, a-t-il souligné. "Ni moi, ni le ministre Jarrah ne nous rendrons au bureau du procureur financier, ni pour boire le café, ni pour boire le thé (...) Si la justice veut rouvrir le dossier, qu'elle le fasse à partir de 1992", a-t-il insisté.

Le député de Baalbeck-Hermel Jamil Sayyed, qui réclame la création d'une commission parlementaire chargée d'enquêter sur l'affaire de l'achat du siège de la société Touch, dans le centre-ville de Beyrouth, pour la somme de 75 millions de dollars, a réagi sur Twitter aux propos de M. Choucair. "Qu'est-ce que cela veut dire ?", s'est étonné le député avant d'enchaîner : "La police des mœurs a effectué une descente dans une maison close. Elle a arrêtée une partie (des femmes qui s'y trouvaient), en a relâché d'autres et l'une d'elles a crié...Nous tous veut dire nous tous".

Le ministre des Télécoms a répliqué à M. Sayyed, sans le nommer, sur Twitter. "Le 9 août 2012, une descente a été effectuée dans une écurie. Deux ânes ont été saisis. L'un d'eux savait, l'autre prétendait être un âne...qui ne savait pas. L'âne qui avait des explosifs a été arrêté, l'âne stupide a été relâché. Le premier a alors braillé. 'Nous tous veut dire nous tous'. Vous êtes pour les ténèbres, nous sommes pour la patrie", a écrit M. Choucair, en faisant référence à l'arrestation, à la date citée, de l'ex-ministre libanais Michel Samaha, un partisan du régime syrien, dans le cadre d'une affaire d'explosifs saisis.



(Pour mémoire : Le président de la commission parlementaire des Télécoms accuse le ministre Choucair de corruption)



Jarrah rappelle la loi, Harb "honoré"
Selon Jamal Jarrah, le procureur financier ne peut pas demander à entendre un ministre. "Lorsque le procureur financier a contacté des ministres, il l'a fait savoir. Ceci est contraire à la loi. Ensuite, il doit en informer le procureur général, et cela n'a pas été fait (...) Il y a une procédure à suivre. Il y a une loi qui définit les relations entre les ministres, la justice et le parquet financier. Lorsque les choses seront faites dans les règles, nous étudierons le sujet", a déclaré le ministre à l'issue de la réunion de la commission ministérielle en charge des réformes économiques.

Pour sa part, M. Harb s'est dit "honoré de donner suite à la convocation du procureur général financier, afin de clarifier ce qu'il s'est passé et ce qu'il se passe toujours au ministère des Télécoms, en matière d'infractions, de corruption et de contrats douteux". Il a souligné avoir "foi dans l'indépendance de la justice".

Selon le quotidien proche du Hezbollah al-Akhbar, qui avait le premier rapporté l'information sur la convocation de M. Choucair (courant du Futur) et les anciens ministres Jamal Jarrah (Futur) et Boutros Harb (indépendant, proche du 14 Mars), le procureur base sa démarche sur des informations transmises par la commission parlementaire de l'Information et des Télécoms, présidée par l'ancien ministre Hussein Hajj Hassan (Hezbollah), qui accuse depuis plusieurs mois M. Choucair de corruption. De précédents ministres, comme Nicolas Sehnaoui et Charbel Nahas, respectivement membre et proche du Courant patriotique libre, n'ont pour le moment pas été convoqués.

La semaine dernière, Hussein Hajj Hassan avait réclamé la création d'une commission parlementaire chargée d'enquêter sur l'affaire de l'achat du siège de la société Touch, dans le centre-ville de Beyrouth, pour la somme de 75 millions de dollars. Il avait accusé M. Choucair d'exercer des pressions sur les opérateurs de téléphonie mobile afin que ceux-ci modifient les résultats des appels d'offres afin de favoriser certaines sociétés. 



Pour mémoire

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Le ministre des Télécommunications, Mohammad Choucair, et deux de ses prédécesseurs, Jamal Jarrah et Boutros Harb, ont été convoqués par le procureur général financier, Ali Ibrahim, qui souhaite les interroger dans plusieurs affaires de corruption au sein du ministère. Cette convocation a été critiquée vendredi par M. Choucair, qui reproche à la justice de n'interroger que...

commentaires (3)

TOUS DEVRAIENT REPONDRE A LA CONVOCATION PAR LA JUSTICE. MAIS IL FAUT ALLER BIEN AVANT AUSSI AU NOM DE LA JUSTICE.

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 16, le 04 octobre 2019

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Commentaires (3)

  • TOUS DEVRAIENT REPONDRE A LA CONVOCATION PAR LA JUSTICE. MAIS IL FAUT ALLER BIEN AVANT AUSSI AU NOM DE LA JUSTICE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 16, le 04 octobre 2019

  • En voila une bonne nouvelle...pourquoi ne pas se presenter s'il n'a rien a se reprocher...quel rapport entre le bord politique et la corruption !!!! Ca me rappelle quand j'etais lyceen chez les freres de sacre coeur....et j'avais une mauvaise note...je clamais haut et fort a mon pere que c'est la faute aux freres qui n'aiment pas les musulmans.....alors que j'etais un veritable cancre...

    Houri Ziad

    17 h 10, le 04 octobre 2019

  • UN POUR TOUS OU TOUS POUR UN? CONVOQUEZ TOUS LES MINISTRES DE CE MINISTERE DEPUIS 1990 ET ECOUTEZ LES SANS ACCUSER PERSONNE A LA SUITE DE CELA CONVOQUEZ POUR INTERROGATIONS CEUX QUI SEMBLENT SUCEPTIBLE D'AVOIR ETE CORROMPUS OU ONT FRAUDE A CE STADE ELIMINER LES PROCHES DU CPL ET ACCUSER LES PROCHES DU FUTUR OU LES PERSONNES CONNUS POUR ETRE CONTRE LE CPL N'EST PAS DIPLOMATIQUE NEANMOINS SURTOUT NE VOUS ARRETTEZ PAS ET CONTINUER A INSTRUIRE CE DOSSIER OU LA CORRUPTION PUE

    LA VERITE

    16 h 37, le 04 octobre 2019

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