L’annonce n’était peut-être pas surprenante après les développements de ces dernières semaines (la suspension de certains programmes et la grève des employés), mais elle a néanmoins constitué un choc pour la grande équipe de l’une des chaînes de télévision nationales : la Future TV ferme « temporairement » ses portes et projette de régler leurs dus aux employés.
Encore une institution médiatique qui baisse donc le rideau et une équipe qui se retrouve désemparée. Hier, il était difficile de trouver un quelconque membre de l’équipe qui veuille commenter la quasi-disparition (même si sa réouverture dans une nouvelle formule n’est pas exclue) de ce média qui était si étroitement lié au nom de son fondateur, l’ancien Premier ministre assassiné Rafic Hariri. La fermeture temporaire de la chaîne a été annoncée par le Premier ministre Saad Hariri lui-même. « Je suis désolé d’annoncer aujourd’hui la décision de suspendre le travail à la Future TV, et le paiement de leurs dus aux employé(e)s, pour les mêmes raisons financières qui ont conduit à la fermeture du journal al-Moustaqbal (du même groupe) », a-t-il dit. Et de poursuivre : « Cette décision n’a pas été facile à prendre pour moi, elle n’est pas plus facile à accepter par le public du courant du Futur, ni par la génération des fondateurs des programmes de la chaîne ni par les millions de téléspectateurs libanais et arabes qui ont accompagné cette chaîne et cette expérience médiatique réussie durant plus d’un quart de siècle. » Il a rendu hommage « à cette vraie famille qui a permis de dépasser les problèmes sécuritaires et financiers par lesquels est passée la chaîne ». Il a assuré cependant que « la chaîne ne fermera pas ses portes » et que cette décision « vise à décréter la fin d’une époque, qui lui permettra de régler son fardeau financier accumulé et mieux se préparer à une nouvelle étape et une renaissance dans les mois qui viennent ».
Un communiqué a également été publié hier par le conseil d’administration de la Future TV, annonçant « sa décision de restructurer tous les départements de la chaîne en vue d’une nouvelle relance à prévoir dans une étape ultérieure », précisant que « cela signifiera une nette diminution de l’équipe ». Le texte précise que le conseil d’administration « sera obligé de mettre un terme au contrat de certains collègues en leur payant tous leurs dus et leurs indemnités, conformément à l’article 50 du code du travail libanais (…) en plusieurs versements ».
Malgré les assurances concernant une « renaissance » de la chaîne, la nouvelle a été dure à accepter pour les employés qui, selon certaines sources, ne projettent pas pour autant une quelconque action, attendant les suites des pourparlers avec la direction concernant leurs indemnités. D’autant plus que les paiements des salaires ont été assez chaotiques ces dernières années, toujours selon ces mêmes sources. Ainsi, les employés et les pigistes espèrent-ils être réglés pour les retards tout comme pour les indemnités, le plus probablement de manière échelonnée. Mais cela réglera-t-il la question de leur avenir dans le métier qu’ils ont choisi?
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LA LIBRE EXPRESSION
14 h 19, le 19 septembre 2019