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Lifestyle - Mostra de Venise

Nadine Labaki : Le cinéma est l’outil le plus puissant pour initier le changement

Un débat sur le pouvoir du cinéma, organisé par MasterCard, sponsor officiel de la Mostra de Venise depuis trois ans, a regroupé Brian De Palma, Nadine Labaki, Valéria Golino et Rossy de Palma, cinéastes et actrices considérés par les organisateurs comme « influents » dans le monde actuel du 7e art.

Nadine Labaki rayonnante à la Mostra de Venise. Photo Daniele Venturelli

Le pouvoir du cinéma. C’est de ce vaste thème qu’ont discuté, dans le cadre d’un débat organisé vendredi dernier par MasterCard, sponsor officiel de la Mostra de Venise depuis trois ans, de belles pointures du 7e art, devant un large public constitué d’étudiants et de journalistes. Sur la scène, quatre figures importantes du cinéma contemporain : le réalisateur Brian De Palma qui n’est plus à présenter, producteur, entre autres films, de Carrie et Scarface. Toujours très actif – loin de lui l’idée de prendre sa retraite –, il travaille actuellement sur un film d’horreur inspiré par le scandale Weinstein qui a dévasté Hollywood, continuant ainsi à marquer par ses œuvres les différents âges du cinéma; l’actrice Valéria Golino (Respiro et Rain Main), devenue par la suite réalisatrice et productrice, invitée à la Mostra de Venise pour présenter, aux côtés de Toni Servillo, le film d’Igort, 5 is the perfect number ; l’actrice espagnole Rossy de Palma, égérie de Pedro Almodovar (Femmes au bout de la crise de nerfs, Kika, Julieta et La Fleur de mon secret), et enfin Nadine Labaki, la réalisatrice et actrice libanaise (prix du Jury à Cannes 2018 pour son film Capharnaüm et nominée aux Oscars la même année) qui puise dans le quotidien de son pays des histoires bien trempées faites de larmes et de joie, reflétant un témoignage vrai et pérenne de toutes les facettes du Liban. Au cours de leur conversation, ils ont exploré la façon dont le cinéma peut fournir des « moyens », voire des « outils » différents pour modifier la vision des gens sur la réalité. Dans un monde où tout est facile à créer et à partager, le cinéma joue un rôle de révélateur de la vie et la société. Dans ce même monde toujours plus connecté et numérique, notre expérience du film change et la façon de raconter des histoires évolue. Mais seul le cinéma reste une forme d’art durable qui inspire, ravit, choque et excite. Tous les participants ont partagé la grande responsabilité qui incombe au cinéma de donner un sens au monde et de donner la parole à des histoires vraies.

Ainsi Brian De Palma confiera que « seul le cinéma permet de donner le point de vue d’un seul personnage offrant par conséquent une perspective claire ». Avant de poursuivre : « Un film tel que Scarface a laissé sa marque à travers les générations, ayant été visionné des millions de fois. Un film capable, plus de 30 ans après sa sortie, de continuer à rénover son rôle d’inspiration dans plusieurs univers artistiques, de la musique au cinéma. Pour cette raison, nous comprenons l’impact social du cinéma et celui de notre travail. »


(Pour mémoire : Même sans prix, Nadine Labaki aura marqué l’histoire du cinéma libanais)



Lorsque réalité et fiction fusionnent

Nadine Labaki a, quant à elle, précisé que « les films font vivre aux gens des réalités différentes de celles dans lesquelles ils vivent, en évitant les situations difficiles et négatives ». Plus tard, elle mettra l’accent sur l’importance de la vision des femmes au cinéma. « Celle-ci est fondamentale, car ce qu’une femme peut raconter dans un film à travers sa perspective est très différent et extraordinaire. » « Le cinéma est l’outil le plus puissant pour initier le changement », dit-elle encore.

Les quatre invités étaient donc unanimes quant à la force et au rôle du cinéma dans le monde. « Il donne la possibilité d’interprétations infinies, impliquant émotionnellement celui qui regarde un film. Un film ne se termine sur grand écran que lorsque les téléspectateurs ont leur propre interprétation. C’est du cinéma, c’est de la magie », a signalé Rossy de Palma. Des propos repris par Valéria Golino qui a ajouté : « Lorsque le cinéma peut faire changer d’avis ou même faire naître un petit doute sur quelque chose, cela signifie que nous regardons le vrai cinéma. C’est sa puissance, son impact. » Une vision partagée par Nadine Labaki qui mettra à son tour en évidence cette « fusion » entre le spectateur et le film que seul le septième art offre : « L’empathie avec les personnages d’un film rend la frontière entre réalité et fiction toujours plus fine. Vivre et ressentir les mêmes émotions que les protagonistes nous permettent de saisir l’énorme force du cinéma et son potentiel tourné vers l’avenir. »



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