Rechercher
Rechercher

Liban - Réglementation de la main-d’œuvre étrangère

Abousleiman : 1 400 emplois ont été créés pour les Libanais en un mois

Dans une interview télévisée, le ministre du Travail a affirmé qu’il ne fait qu’appliquer la loi de l’État et non celle des Forces libanaises.

Achraf Dabbour a été reçu hier par Achraf Rifi. Photo ANI

Aucune avancée n’a encore été enregistrée dans le dossier des employés et ouvriers palestiniens dans le cadre de la campagne menée par le ministère du Travail pour appliquer la loi relative à la lutte contre le travail illégal des étrangers. Tant le ministre Camille Abousleiman que les parties palestiniennes qui s’opposent à cette mesure campent sur leurs positions. « Le ton est toutefois à la désescalade réciproque dans les deux camps tout en restant attachés à nos positions », a affirmé à L’Orient-Le Jour M. Abousleiman, soulignant qu’il a reçu hier un appel de l’ambassadeur palestinien au Liban, Achraf Dabbour. Un appel qu’il a qualifié de « cordial » et « amical ». Il reste que les mouvements de protestation contre la décision du ministre du Travail se sont poursuivis hier. À Saïda, notamment, une grande manifestation libano-palestinienne s’est déroulée en fin de journée dans la ville.

Rappelons dans ce cadre que le 11 juillet entrait en vigueur le plan de travail élaboré par M. Abousleiman en vue de l’application de la loi sur la main-d’œuvre étrangère illégale. Une mesure qui a abouti à la fermeture de nombreux commerces détenus illégalement par des étrangers ou employant des ouvriers non libanais, non détenteurs d’un permis de travail. Certaines parties palestiniennes s’opposent à cette mesure, estimant que cette campagne ne doit pas englober les Palestiniens « vu la spécificité de leur présence au Liban, puisqu’ils sont des réfugiés et non des étrangers ». Des manifestations en guise de protestation ont été organisées, notamment dans le camp de Aïn el-Héloué.

« Un amendement de la loi est nécessaire pour pouvoir exempter les Palestiniens des permis de travail », a rappelé M. Abousleiman, dans une interview accordée hier à la LBCI. « La demande de les exempter de l’application de la loi n’est pas applicable », a-t-il insisté, soulignant être convaincu de « la situation difficile des Palestiniens ». Il a souligné qu’il prend en considération la spécificité due à leur statut de réfugiés qui est « un droit acquis ».


(Lire aussi : Abousleiman « prêt à faciliter les procédures » d’obtention du permis de travail par les Palestiniens)


1 400 emplois pour des Libanais

Affirmant être « un des grands défenseurs de la cause palestinienne », M. Abousleiman a relevé que « personne ne peut me demander la non-application de la loi ». « Tout ce brouhaha palestinien n’est pas innocent, a-t-il poursuivi. Pourquoi cette réaction qui dure depuis deux semaines ? Pourquoi provoquent-ils les Libanais ? » Et d’ajouter : « Ce sont eux qui ont une attitude raciste envers moi, parce que j’appartiens aux Force libanaises. Mais moi, j’applique la loi de l’État libanais et non la mienne. (…) Le patriarche maronite leur a assuré que la loi que mon ministère applique garantit le droit de tout le monde. Il leur a même demandé de ne pas récompenser le Liban et son peuple par des manifestations et des rébellions. De plus, la position du Hezbollah est remarquable dans ce cadre. Tout en faisant état de la situation humanitaire des réfugiés palestiniens, il a mis l’accent sur la nécessité de respecter la loi libanaise. »

M. Abousleiman a en outre réclamé des parties palestiniennes de soumettre leurs revendications par écrit « pour que je comprenne ce qu’ils veulent ».

Se penchant sur son plan de travail, il a fait remarquer qu’en l’espace de deux semaines, plus de 1 019 opérations de contrôle ont été effectuées sur l’ensemble du pays. Des inspections nocturnes ont également débuté lundi. « Grâce à ce plan, près de 1 400 emplois ont été créés en un mois pour les Libanais, certaines sociétés ayant remplacé les employés étrangers par des Libanais », a conclu M. Abousleiman.


Sit-in de solidarité en Syrie

Le plan d’action du ministère du Travail a été soutenu hier par l’ancien ministre de la Justice, Achraf Rifi, qui a déclaré que M. Abousleiman « agit en bonne foi ». M. Rifi, qui a reçu Achraf Dabbour, a appelé à un dialogue qui aboutira à des mesures qui permettent l’application de la loi tout en préservant le statut de réfugiés des Palestiniens qui refusent l’implantation et sont attachés à leur droit au retour.

Par ailleurs, Mounir Makdah, responsable au sein du Fateh et récemment désigné par le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, responsable de la sécurité dans les camps palestiniens, a expliqué que les Palestiniens souhaitent être exemptés de ce plan d’action jusqu’à ce que le document palestino-libanais soit publié. « Celui-ci est en cours de préparation par un comité mixte et porte sur les droits et devoirs du peuple palestinien aux niveaux humanitaire, social et civil », a-t-il précisé.

En Syrie, plusieurs comités d’ouvriers palestiniens ont observé hier des sit-in en guise de solidarité avec les Palestiniens du Liban. Ils ont appelé les trois pôles du pouvoir à « œuvrer pour un arrêt immédiat des mesures prises à l’encontre des réfugiés palestiniens au Liban ».


Lire aussi
Aucune avancée n’a encore été enregistrée dans le dossier des employés et ouvriers palestiniens dans le cadre de la campagne menée par le ministère du Travail pour appliquer la loi relative à la lutte contre le travail illégal des étrangers. Tant le ministre Camille Abousleiman que les parties palestiniennes qui s’opposent à cette mesure campent sur leurs positions. « Le ton...

commentaires (2)

Dans le fond le ministre fait son job à la perfection et les palestiniens réagissent en toute bonne foi. La vérité est que le Liban est entrain de gérer une patate chaude que nous a refilé le pays usurpateur de la terre de ces pauvres réfugiés. Et ça personne n'en parle. C'est rageant. Ces pauvres réfugiés ne devraient pas être là, et notre ministre ne devrait pas s'occuper de ce fâcheux dossier. Et on entendra encore des liba-niais(es) venir nous dire que l'usurpie est un pays exemplaire.

FRIK-A-FRAK

11 h 24, le 31 juillet 2019

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Dans le fond le ministre fait son job à la perfection et les palestiniens réagissent en toute bonne foi. La vérité est que le Liban est entrain de gérer une patate chaude que nous a refilé le pays usurpateur de la terre de ces pauvres réfugiés. Et ça personne n'en parle. C'est rageant. Ces pauvres réfugiés ne devraient pas être là, et notre ministre ne devrait pas s'occuper de ce fâcheux dossier. Et on entendra encore des liba-niais(es) venir nous dire que l'usurpie est un pays exemplaire.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 24, le 31 juillet 2019

  • Ne pas fléchir ... et bravo Mr le ministre

    Bery tus

    06 h 48, le 31 juillet 2019

Retour en haut