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À La Une - Liban

Après une réunion à l’archevêché de Jbeil, les membres de Mashrou' Leila prêts à s'excuser

Les artistes ont été entendus par la Sécurité de l’État avant d'être relâchés.

Le chanteur de Mashrou’ Leila, Hamed Sinno, lors d’un concert à Beyrouth, le 6 août 2015. Photo d'archives REUTERS/Mohamed Azakir

Trois jours après le début de la campagne contre le groupe de rock alternatif libanais Machrou' Leila, sur fond de polémique autour de l'homosexualité du chanteur et d'une atteinte présumée à la religion chrétienne, les membres du groupe ont participé, mercredi soir à Amchit, à une réunion présidée par l'archevêque de Jbeil, Mgr Michel Aoun, et ont décidé à son issue de s'excuser lors d'une conférence de presse. Cette décision devrait sauver le concert du groupe prévu le 9 août dans le cadre du festival de Byblos.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), ils étaient nombreux à assister à la réunion à l'évêché : l'imam de Jbeil, le cheikh Ghassan Lakkis, la présidente du festival de Byblos, Latifé Lakkis, des représentants des partis chrétiens dans le caza, Adib Gebran du Courant patriotique libre, Hadi Merhej des Forces libanaises, Rustom Saïbi des Kataëb, et l'avocat du patriarcat, Iskandar Gebran.

L'agence rapporte que "toutes les personnes réunies ont affirmé soutenir la position de l'évêché de Jbeil (...) surtout qu'elle est venue en réponse aux appels des croyants et des citoyens".  "Les membres du groupe ont reconnu lors de la réunion qu'ils ont nui, à travers certaines chansons, à des symboles religieux et porté atteinte aux dogmes chrétiens et islamiques et se sont dit prêts à s'excuser lors d'une conférence de presse". Le groupe s'est en outre s'engagé à retirer les chansons offensantes de tous ses concerts, ajoute l'agence.

L'évêché de Jbeil continuera, de son côté, à coopérer avec le Centre catholique d'information pour prendre une décision "à la lumière de la conférence de presse qui doit avoir lieu".


Enquête ouverte

Plus tôt dans la journée, les membres du groupe avaient été interrogés par le service de la Sécurité de l’État. Les jeunes artistes ont été relâchés sur ordre de la procureure générale du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun. A la demande de la Sécurité de l’État, Mashrou' Leila a ensuite retiré de ses pages sur les réseaux sociaux les publications qui ont été considérées comme offensantes à la religion chrétienne. Cela n'a pas empêché le parquet général d'ouvrir une enquête après l'information judiciaire transmise contre le groupe par un activiste, Philippe Seif, pour "atteinte aux religions et incitation à la discorde sectaire et aux dissensions communautaires".

Il semblerait que l’orientation sexuelle du chanteur du groupe, Hamed Sinno, ouvertement gay, ainsi qu’un article qu’il a partagé sur les réseaux sociaux montrant la chanteuse Madonna se substituant à la Vierge Marie sur une icône russe ou byzantine, aient suscité la colère ou la désapprobation dans certains milieux. Il en est de même pour ce qui est du titre Djin (2015), que certaines personnes ont ressorti sur les réseaux sociaux pour en scruter les paroles à la loupe, avant de l’accuser de porter atteinte au christianisme et de promouvoir l’occultisme.



(Lire aussi : Avec les menaces contre « Mashrou’ Leila », la liberté artistique et d’expression en jeu)



Parmi le flot de responsables politiques et élus locaux qui ont réclamé l'annulation du concert du 9 août, figure un cadre du Courant patriotique libre, Nagi Hayek, qui a publiquement menacé le groupe musical dans un message partagé sur Facebook, qu'il avait ensuite supprimé.
Mardi, ce sont les Forces libanaises qui ont exprimé leur soutien à l'archevêché maronite de Jbeil et au Centre catholique d'information, ces deux instances ayant appelé à l'annulation du concert de Mashrou' Leila. D'autres personnalités politiques, à l'instar du président du Rassemblement de Saydet el-Jabal et ancien député de Jbeil, Farès Souhaid, ont en revanche exprimé leur soutien au groupe.

Mashrou’ Leila avait répondu lundi à ses détracteurs, se disant étonné des attaques contre le groupe. "Le Festival de Byblos nous a invités à l’occasion du 10e anniversaire de la création de notre groupe. Nous avons été surpris par une campagne infondée menée contre nous et qui frappe la liberté d’expression et touche à l’apostasie", selon un communiqué du groupe, diffusé sur les réseaux sociaux.

Le Festival de Byblos ne s’est pas encore prononcé sur la question, mais des sources au sein de la direction affirment œuvrer pour le maintien du concert, grâce à des contacts avec les autorités compétentes.




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Trois jours après le début de la campagne contre le groupe de rock alternatif libanais Machrou' Leila, sur fond de polémique autour de l'homosexualité du chanteur et d'une atteinte présumée à la religion chrétienne, les membres du groupe ont participé, mercredi soir à Amchit, à une réunion présidée par l'archevêque de Jbeil, Mgr Michel Aoun, et ont décidé à son issue de...
commentaires (7)

Ainsi on se croirait au Tribunal de la Sainte Inquisition ou des Procès de l'URSS et de la Chine de Mao. L'accusé, sous la pression de la peur et de la torture (ici morale), finit par avouer sa faute, ou son péché, et demander pardon à l'idéologie du groupe identitaire. Son humiliation publique (= excuses) sera son châtiment. QUELLE HONTE. La loi est la loi, et elle doit être appliquée. Nul ne discute ce point. Mais pourquoi l'évêque? Quel jeu joue l'église dans cette affaire? Quelle différence y a-t-il entre le clergé local et les Mollahs ou autres Imams accablant les gens de fatwas? Et pourquoi ne poursuit-on pas les "méchants" qui ont appelé à la haine, qui ont menacé, qui ont exercé une authentique torture morale d'une violence inouïe sur l'opinion publique, au nom de leurs fantasmes identitaires? Pourquoi? Et cela veut se prétendre "moderne"? Occidentalisé? Que nenni .......... Que nenni ........ Ça le Christianisme? Que nenni .... Au diable toute cette populace dont la foi chrétienne se résume à quelques folkloriques bondieuseries.

COURBAN Antoine

11 h 13, le 25 juillet 2019

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Commentaires (7)

  • Ainsi on se croirait au Tribunal de la Sainte Inquisition ou des Procès de l'URSS et de la Chine de Mao. L'accusé, sous la pression de la peur et de la torture (ici morale), finit par avouer sa faute, ou son péché, et demander pardon à l'idéologie du groupe identitaire. Son humiliation publique (= excuses) sera son châtiment. QUELLE HONTE. La loi est la loi, et elle doit être appliquée. Nul ne discute ce point. Mais pourquoi l'évêque? Quel jeu joue l'église dans cette affaire? Quelle différence y a-t-il entre le clergé local et les Mollahs ou autres Imams accablant les gens de fatwas? Et pourquoi ne poursuit-on pas les "méchants" qui ont appelé à la haine, qui ont menacé, qui ont exercé une authentique torture morale d'une violence inouïe sur l'opinion publique, au nom de leurs fantasmes identitaires? Pourquoi? Et cela veut se prétendre "moderne"? Occidentalisé? Que nenni .......... Que nenni ........ Ça le Christianisme? Que nenni .... Au diable toute cette populace dont la foi chrétienne se résume à quelques folkloriques bondieuseries.

    COURBAN Antoine

    11 h 13, le 25 juillet 2019

  • nous n'avons pas changer d'avis, il est du droit de tous d'avoir des critique et d'avoir la libre pensee et la libre expression … toutefois nous ne parlons pas d'un journal satirique mais d'un groupe de chanteur qui peut etre un model a tous et certains faible d'esprit adopteront leur parole comme argent comptant et petit a petit au fur et a mesure ceci rentrera dans le quotidien de chacun et deviendra usuel surtout chez les jeunes nous n'attaquons pas le groupe sur le fait d'avoir travestie la sainte VIERGE (bien que je ne le ferai pas ni pour le prophete ni pour la sainte vierge)

    Bery tus

    00 h 32, le 25 juillet 2019

  • C'est effrayant: un tel niveau d'obscurantisme, ça fait vraiment peur et demander à ces artistes de s'excuser, c'est chercher à les humilier en public. J'ai honte à la place de ces évêques, curés, imams, responsables CPL, FL et j'en passe.

    Marionet

    23 h 39, le 24 juillet 2019

  • le respect des droits et la liberté de tous sont fondamentaux. Je répète de tous ....c'est à dire y compris des croyants. Inutile de déborder sa pensée ou ses propos tant que ceux-ci offensent d'autres personnes. Tout se joue dans la mesure.

    Sarkis Serge Tateossian

    21 h 20, le 24 juillet 2019

  • Je suis ravi de lire que certaines personnes qui avaient, par le passé donner raison à Charlie hebdo sur les insultes sur le prophète Mohamed qu'il avait relayé, aujourd'hui condamnent cette réflexion de cet artiste. Vraiment vraiment ravi. Qu'ils se reconnaissent .

    FRIK-A-FRAK

    18 h 25, le 24 juillet 2019

  • Quelle loi ? Quel droit ? Quelle liberté d''expression permet d'attaquer les symboles religieux de toutes les religions du monde ? La liberté d'insulter n'existe que chez les dictateurs tels Hitler, Pol Pot, Gengis Khan... et les voyous. Le Liban sans respect mutuel entre toutes ses composantes n'existe pas et nul ne peut s'enfreindre.

    Annie

    17 h 54, le 24 juillet 2019

  • Un seul mot: UBUESQUE!

    otayek rene

    17 h 18, le 24 juillet 2019

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