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Lifestyle - La mode

Semaine parisienne de la haute couture : les créateurs libanais toujours à la pointe

Chaque saison de la mode, chaque semaine de la haute couture, notamment parisienne, nous offrent un déploiement de l’excellence libanaise dans cette industrie où nos créateurs continuent à exceller, chacun dans son style. Éminemment artisanale, la haute couture est au Liban un créneau privilégié, le prêt-à-porter nécessitant des usines et donc une délocalisation. Voici le meilleur des collections libanaises présentées à Paris la première semaine de juillet.

Les créateurs Azzi et Osta entourés de leurs mannequins en haute couture automne_hiver 2019-2020. Photo DR

Azzi & Osta, un tribut à l’âge d’or de la haute couture

Pour sa troisième collection présentée à la Semaine parisienne de la haute couture, le binôme Georges Azzi & Assaad Osta a choisi de rendre hommage à la couture des années 1950, un âge d’or lié à l’essor de la photographie artistique et notamment l’œuvre d’Irving Penn. Cet automne-hiver 2019-2020 des deux créateurs est donc intitulé « Through the Lens », soit « à travers l’objectif », et répond avec grâce à cette réflexion du célèbre photographe de Vogue : « J’ai toujours pensé que nous vendions des rêves, pas des vêtements. » Sous le signe du rêve, l’automne hiver Azzi & Osta se déploie en silhouettes sculptées signature, traduites en tailles concaves et taillées dans la soie moirée et le double satin Duchesse.

Imitant le romantisme des natures mortes de Penn, la palette de cette collection s’inspire de délicieuses notes florales : rose rose, orchidée profonde, rouge cramoisi, gardénia, lavande pastel, lilas gris et lys vert.


Rami Kadi au temple de Flore

Défilant pour la seconde fois à la Semaine parisienne de la haute couture, le Libano-Américain Rami Kadi, par ailleurs directeur artistique d’Esmod Beyrouth, proposait une collection inspirée des illustrations de Robert John Thornton, un médecin et botaniste anglais du XVIIIe S., célèbre pour ses somptueuses gravures et aquarelles florales. Amoureux de la nature, Kadi a emprunté à Thornton le titre de sa collection : « The Temple of Flora ».

La collection explore en profondeur la fleur dans toutes ses incarnations possibles, avec le désir d’émanciper celle-ci des associations conventionnelles avec la beauté et la délicatesse. Et parce que frivolité, malice et audace font partie de la conception de la fleur selon Kadi, la collection en propose une magnifique interprétation botanique.


Tony Ward surprend avec une ode au… champignon

Pour sa collection haute couture automne-hiver 2019-2020, Tony Ward s’est intéressé aux multiples formes, couleurs et textures du champignon, « la plus ancienne et mystérieuse créature de l’univers ». Volumes vertigineux, premières expériences d’impression 3D, organzas pliés en mille-feuilles, à l’image des branchies qui ornent les corolles, et têtes réinventées en formes généreuses reçoivent des broderies en fil coupé et soie qui redessinent la structure filiforme du champignon. La palette se décline du blanc au rouge profond, en passant par le brun noyer et le bleu de ceruléum, nous plongeant ainsi dans l’univers des sous-bois. Lorsque les matières appliquées en mille-feuilles rencontrent les volumes excentriques, les silhouettes prennent vie à la manière des champignons envahissant les bois.


Georges Chakra et la grande époque de Hollywood

« Imaginez une remise de prix à Los Angeles, une soirée privée à Santa Monica, une propriété cachée à fleur de canyon. Du tapis rouge aux plus beaux salons d’un palace de légende, de la pagode du Chinese Theater à un jardin caché sur les hauteurs de Mulholland Drive, chaque silhouette est une histoire et une seconde peau, dans laquelle se glisser pour jouer la scène qui marquera les esprits. » Tel est le rêve dans lequel Georges Chakra a inscrit sa collection haute couture automne-hiver 2019-2020 présentée début juillet au palais de Tokyo, à Paris. Revisitant les grands classiques, le couturier se fait réalisateur et invente une héroïne à la sophistication étourdissante. Robes longues ou 7/8e, jumpsuits et costumes fluides, vestes-corset aux épaules architecturées, bustier à traîne, ce vestiaire, comme une star, est à la fois caméléon et kaléidoscope. Brillant comme la pellicule, les lamés effet miroir ou teintés champagne répondent au lustre moiré des faux visons rasés, au pétillement des broderies de cristaux et de billes de jais, au scintillement des pampilles qui dansent à chaque mouvement.


Élie Saab et les mystères de la Chine

En utilisant ses techniques de broderie et son savoir-faire, Élie Saab a réinventé les motifs traditionnels chinois en les rebrodant de paillettes et de diamants en explosions de couleurs, qui constituent les représentations abstraites de la faune et de la flore chinoises. Des éléments iconiques représentent de puissants esprits protecteurs qui surveillent ceux qui les portent, comme des anges gardiens.

Tout au long de la collection, formes fortes et volumes équilibrés avec des matières plus douces et jouant sur la transparence permettent également à la broderie complexe et vibrante de ressortir, entraînant sans effort un conte intemporel de déesses d’une pièce à l’autre. Le dragon, par exemple, fait sentir sa présence protectrice entre vestes de style kimono et pièces impériales de rouge et de jasmin taillées dans de riches combinaisons de velours et de satin.

La collection met également l’accent sur les épaules, gonflées et en forme d’éventail, évoquant des ailes célestes. Des manchons et des capes drapés, qui descendent en bandoulière et qui mènent à de longues traînes qui coulent vers le sol, créent l’illusion de formes angéliques.


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