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À La Une - Liban

Budget : Hariri donne aux ministres un délai de 48 heures

Le chef du gouvernement aurait décidé de lever la séance en raison de la difficulté à parvenir à un accord sur ce texte entre le ministre des Finances et le chef de la diplomatie, rapporte la chaîne LBC.

Le Premier ministre libanais Saad Hariri présidant le Conseil des ministres, mercredi 22 mai 2019, au Grand Sérail. Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a donné 48 heures aux membres de son gouvernement réuni mercredi pour la dix-neuvième fois en près de trois semaines pour examiner l'avant-projet de budget pour l'année en cours, afin d'étudier de nouvelles propositions qui ont été formulées mardi lors du Conseil des ministres.

Le cabinet va ainsi poursuivre vendredi à 13h30 les discussions sur ce texte qui fait l'objet de vives tensions entre le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, et celui des Affaires étrangères, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil. Le leader du CPL avait exprimé à plusieurs reprises son insatisfaction à l’égard de la version du budget par le ministre des Finances qui, lui, avait accusé le leader du CPL "de faire perdre du temps" au gouvernement.

Selon des informations de la chaîne locale LBCI, le Premier ministre, Saad Hariri, a décidé de lever la séance de mercredi en raison de la difficulté à parvenir à un accord sur ce texte qui prévoit notamment des mesures d’austérité visant à réaliser des économies budgétaires et de nouvelles dispositions fiscales. Selon la chaîne, M. Bassil a réitéré ses critiques contre le projet de budget de M. Khalil, malgré les prises de parole de certains ministres qui ont tenté d'assouplir la position ferme du leader du CPL face à celle du ministre des Finances. Contrarié par cette impasse, M. Hariri a décidé de lever la séance du jour. Des discussions pourraient avoir lieu avant la séance du Conseil des ministres vendredi afin de rapprocher les points de vue, toujours selon la même source.



(Lire aussi : Les principales dispositions prévues dans le projet de budget de 2019)



"Nouvelles propositions"
Néanmoins, le ministre de l'Information, Jamal Jarrah, qui s'est exprimé à l'issue du Conseil, a nié ces informations, assurant que la séance du jour s'est déroulée dans le calme. "Les discussions étaient objectives, audacieuses et se sont déroulées dans le calme. Il n'y a eu aucune tension ou passe d'armes", a déclaré M. Jarrah. "Il y a de nouvelles propositions sur la table qui ont besoin d’être examinées par le ministre des Finances qui doit évaluer leurs conséquences financières. Saad Hariri a donné 48 heures aux ministres ayant formulé ces nouvelles propositions d'en discuter avec lui et le ministre des Finances pour les étudier", a-t-il ajouté, exprimant l'espoir que la réunion gouvernementale de vendredi soit la dernière consacrée à l'examen de l'avant-projet de budget.

Une source proche du dossier a précisé à L'Orient-Le Jour qu'il ne s'agit pas de nouvelles propositions, mais de la quarantaine de mesures proposées par M. Bassil et qui n'ont pas encore été examinées dans leur totalité.

"Nous n'avons qu'un seul but, réduire le déficit budgétaire. Si ces nouvelles propositions aideraient à le réduire davantage, pourquoi pas", a encore affirmé M. Jarrah en réponse à une question d'un journaliste. Selon lui, "le déficit est désormais passé de 7, 68% (chiffre annoncé il y a deux jours) à 7,5% du PIB".

Cet avant-projet de budget se veut conforme aux recommandations de la conférence de Paris (CEDRE) durant laquelle Beyrouth s'était engagé à baisser de cinq points de pourcentage le ratio déficit public/PIB sur une durée de cinq années consécutives. Le gouvernement avait présenté, à ce moment-là, un budget prévisionnel pour 2018 dont le déficit public ne dépassait pas les 9 % du PIB (alors qu’en réalité, il a fini par atteindre 11,2 % cette même année), ce qui signifie que celui de 2019 devrait baisser à au moins 8 % du PIB. Toutefois, les estimations du ratio déficit public/PIB pour 2019 reposent sur une prévision de croissance de 1,5 % pour la même année, alors que la Banque mondiale table sur une croissance de 0,9 %, et le Fonds monétaire international sur 1,3 %.

Avant le début du Conseil des ministres, une réunion a regroupé autour de Saad Hariri, M. Bassil, M. Khalil, ainsi que le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohammad Fneich (Hezbollah), son collègue de l'Industrie, Waël Bou Faour (PSP) et celui du Travail, Camille Abousleiman (Forces libanaises), pour tenter de trouver un accord sur le projet de budget. Après son approbation par le gouvernement, ce texte devra être examiné par la commission parlementaire des Finances et du Budget, avant d’être voté en session plénière.



(Lire aussi : Le gouvernement veut émettre des bons du Trésor à 1 %)




Suspension de la grève dans la fonction publique
Les mesures d'austérité prévues dans le texte ont suscité la colère des fonctionnaires et des militaires à la retraite, dont les mouvements de grève et de protestation se sont multipliés ces dernières semaines.

Mercredi matin, la Ligue des fonctionnaires avait annoncé la suspension de la grève, qui avait paralysé pendant trois jours les administrations publiques, pour protester contre toute coupe budgétaire les concernant, annonçant toutefois qu'elle gardait toutes ses options ouvertes, notamment la reprise de la grève. De leur côté, les enseignants du public qui étaient également en grève ont repris le travail.

Les militaires à la retraite, qui protestent également contre les mesures d’austérité les visant, avaient eux aussi exprimé leur colère ces dernières semaines. Lundi, certains d'entre eux avaient tenté de forcer le cordon de sécurité du Grand sérail. Finalement, le gouvernement a décidé d'une ponction mensuelle de 3 % sur les pensions de retraite des anciens militaires qui servira à financer leur couverture maladie.



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Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a donné 48 heures aux membres de son gouvernement réuni mercredi pour la dix-neuvième fois en près de trois semaines pour examiner l'avant-projet de budget pour l'année en cours, afin d'étudier de nouvelles propositions qui ont été formulées mardi lors du Conseil des ministres.Le cabinet va ainsi poursuivre vendredi à 13h30 les discussions sur...

commentaires (3)

Personne ne s'émeut du fait que presque la moitié de l'exercice budgétaire est déjà consommé sur la base de l'ancien déficit et que l'amélioration inhérente au nouveau budget ne s'imputera qu'à 50% en 2019.

Cyril Menassa

21 h 18, le 22 mai 2019

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Commentaires (3)

  • Personne ne s'émeut du fait que presque la moitié de l'exercice budgétaire est déjà consommé sur la base de l'ancien déficit et que l'amélioration inhérente au nouveau budget ne s'imputera qu'à 50% en 2019.

    Cyril Menassa

    21 h 18, le 22 mai 2019

  • Il n'est pas toléré que le ministre des Affaires étrangères se mêle des affaires financières du gouvernement. Ce n'est pas dans ses prérogatives ni dans ses compétences.

    Un Libanais

    19 h 54, le 22 mai 2019

  • CE PROJET DE BUDGET NE REPOND PAS AUX ENGAGEMENTS PRIS A L,ENCONTRE DES DONATEURS ET INVESTISSEURS DE LA CEDRE. LA PLUPART DES MESURES NE PEUVENT PAS ETRE RESPECTEES CAR ELLES NE REPOSENT QUE SUR D,INTENTIONS ET NON SUR DES CHIFFRES REELS ET CONCRETS. J,ATTENDS AVEC IMPATIENCE DE LIRE L,AVIS DES DONATEURS ET INVESTISSEURS DE LA CEDRE QUI SERAIT NEGATIVE A MOINS QUE CES GENS SOIENT DES SOCIETES DE BIENFAISANCE. OISEAU DE MAUVAIS AUGURE OU CONSTATATION ET FAIT ? ON LE SAURA PROCHAINEMENT. EN TOUT CAS JE SOUHAITE QU,ILS L,APPROUVENT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 17, le 22 mai 2019

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