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Économie - Conseil des ministres

De vives tensions menacent la finalisation du projet de budget

Alors que le Conseil des ministres doit se réunir une dernière fois aujourd’hui pour effectuer en principe « une dernière lecture » du projet de budget pour l’exercice 2019, de vives tensions entre le ministre des Finances Ali Hassan Khalil et le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil risquent de retarder encore davantage l’adoption du texte et sa transmission au Parlement.

Ali Hassan Khalil a menacé hier de se mettre en retrait des travaux du Conseil des ministres sur le projet de budget. « Si vous voulez tout reprendre du début, je me retirerai », a-t-il mis en garde, avant d’accuser son collègue des Affaires étrangères « de faire perdre du temps » au gouvernement. Gebran Bassil, qui s’est abstenu hier de répondre à son collègue, avait exprimé, à plus d’une reprise, son insatisfaction à l’égard de la version du budget soumise au gouvernement par le ministre des Finances, estimant que le Conseil des ministres a « besoin de plus de temps » pour adopter un projet de budget qui répond aux objectifs souhaités en matière de réduction du déficit public. Il souhaite inclure dans la version finale du projet de budget une quarantaine de mesures additionnelles (dont certaines ont déjà été approuvées). La veille, le gouvernement s’était engagé à adopter un budget prévisionnel dont le déficit public serait autour de 7,6 % du PIB, conformément aux recommandations de la conférence de Paris (CEDRE).

Pourtant le ministre de l’Information, Jamal Jarrah, a annoncé hier à l’issue du Conseil des ministres qu’une « dernière lecture du budget aura lieu (aujourd’hui) à 13h30 au Grand Sérail, et la réunion sera suivie d’une conférence de presse conjointe du Premier ministre Saad Hariri et de Ali Hassan Khalil ».

Au cours de sa dix-huitième réunion, l’éxécutif a notamment approuvé l’instauration d’une taxe de 2 % sur les produits importés, a annoncé le ministre de l’Économie, Mansour Bteich. Le ministre de l’Industrie, Waël Bou Faour, s’est de son côté félicité de cette nouvelle taxation. « Aujourd’hui, l’industrie libanaise a pris un grand tournant stratégique », a-t-il estimé, soulignant que cette mesure permettrait de « protéger certains secteurs et les produits de fabrication libanaise ».

Le ministère des Affaires étrangères a pour sa part été chargé de préparer deux plans : un concernant l’augmentation des frais consulaires perçus lors des procédures effectuées à l’étranger et un second prévoyant une modification des frais de visa d’entrée dans le pays. Le ministère des Transports a quant à lui été chargé d’augmenter les tarifs d’ouverture du salon d’honneur de l’Aéroport international de Beyrouth.

Réduction des indemnités des anciens députés

La ministre de l’Intérieur, Raya el-Hassan, a, elle, annoncé que le prix pour obtenir un permis d’installer des vitres teintées sur les voitures avait été augmenté à un million de livres libanaises, tandis que le coût de près de 2 500 plaques d’immatriculation spéciales invendues ou rendues permettrait de faire des recettes de 140 milliards de livres (93 millions de dollars).

Le Conseil des ministres a en outre examiné la proposition de loi sur la réduction des indemnités des anciens ministres et députés. À ce propos, le ministre de la Défense, Élias Bou Saab, a indiqué que plusieurs décisions ont été prises afin de définir les mesures de diminution des émoluments des anciens parlementaires, soulignant que ces mesures « divergent selon le nombre de mandats ».

M. Bou Saab a par ailleurs indiqué s’être opposé à la décision prise dans l’avant-projet de budget de retarder de cinq années le départ à la retraite des militaires et de réduire leurs allocations de retraite s’ils souhaitent quitter leurs fonctions avant l’âge officiel de la pension. « Cette mesure continuera à faire polémique lors de la prochaine séance et, si elle est approuvée quand même, elle sera contestée lors de la séance parlementaire consacrée au budget », a-t-il souligné.

Une source ministérielle anonyme a par ailleurs annoncé que la décision de fermer des commerces et institutions illégalement détenus par des réfugiés syriens et de faire payer des Libanais embauchant illégalement des étrangers était « une grande victoire ». Cette source a également salué la décision d’imposer des frais de séjour aux familles des travailleurs étrangers installés au Liban.

Alors que le Conseil des ministres doit se réunir une dernière fois aujourd’hui pour effectuer en principe « une dernière lecture » du projet de budget pour l’exercice 2019, de vives tensions entre le ministre des Finances Ali Hassan Khalil et le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil risquent de retarder encore davantage l’adoption du texte et sa transmission au...

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