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À La Une - Liban

Budget : toujours pas de chiffres ou de textes définitifs, affirment les ministres FL

La suppression de la mesure numéro 3 fera l'objet d'une réunion bilatérale entre les ministères de l'Intérieur et de la Défense et sera étudiée par le Conseil supérieur de la défense, annonce Bou Saab. 

Le Premier ministre libanais Saad Hariri (à droite), et le ministre des Finances Ali Hassan Khalil, lors du Conseil des ministres au Sérail, le 15 mai 2019. Photo Dalati et Nohra

Alors que l'étude de l'avant-projet de budget pour l'année en cours devait se terminer cette semaine, les ministre des Forces libanaises ont fait état mercredi, à l'issue de la treizième réunion gouvernementale consacrée à ce dossier, d'"atermoiements", affirmant qu'il n'y avait "toujours pas de textes ni de chiffres définitifs" concernant le budget. 

S'exprimant au nom des ministres FL, le vice-président du Conseil Ghassan Hasbani a affirmé que malgré "le grand nombre de réunions gouvernementales, de nombreux points sont aujourd'hui remis sur la table" et qu'il n'y a "toujours pas de textes ni de chiffres définitifs". "Les nombreux points qui sont à nouveau discutés ont un impact financier plus minime que d'autres, qui sont bien plus importants", a regretté M. Hasbani, qui a souhaité avoir enfin à sa disposition "un texte et des comptes définitifs, afin de pouvoir débattre de façon sérieuse ou amender les points qui doivent l'être". "Nous aimerions obtenir un document complet afin que le Conseil des ministres puisse être efficace", a-t-il ajouté, exprimant l'espoir d'un "travail plus concentré sur un texte écrit, afin d'éviter toute erreur de chiffres". 

Sa collègue au sein des FL May Chidiac, ministre d’État pour la réforme administrative, a, elle, estimé que la répétition des discussions sur certains points qui avaient déjà été traités était "une perte de temps qui donne l'impression qu'on ne pourra jamais en finir avec ce budget". 



(Lire aussi : Budget 2019 : Bassil et Hasbani contraignent Khalil à revoir sa copie)




Réunion Défense/Intérieur sur la mesure numéro 3
Le ministre de la Défense Élias Bou Saab a quant à lui annoncé que le budget du ministère de la Défense avait été réduit "sans toutefois porter atteinte aux salaires" des militaires. "Nous avons approuvé des augmentations dans les articles relatifs aux hôpitaux, aux compensations financières accordées aux familles et aux remplacements en cas de maladie et de maternité", a-t-il souligné. "Certains ont voulu négocier avec moi pour que je laisse tomber les sommes dépensées au nom du commandement de l'armée pour payer les fleurs offertes aux familles des martyrs, mais je n'ai pas accepté parce qu'il s'agit d'une obligation morale", a ajouté M. Bou Saab. "Je me porte garant de l'armée et du fait que personne ne touche aux droits des militaires, mais cela ne signifie pas que je ne veux pas en réduire le budget, a-t-il ajouté. La preuve en est que j'ai présenté des réductions, et les chiffres auxquels je suis arrivé ont étonné plusieurs personnes". 

Concernant la "mesure numéro 3", le niveau d'alerte maximal de l’État, M. Bou Saab a indiqué que "contrairement à ce qu'a annoncé le ministre Jarrah", la suppression de cette mesure n'a pas été approuvée. "Je me suis mis d'accord avec le Premier ministre Saad Hariri pour organiser une réunion avec la ministre de l'Intérieur, Raya el-Hassan, dès son retour de voyage, afin que nous nous mettions d'accord sur une décision à ce sujet, qui convienne à l'armée et aux Forces de sécurité intérieure", a-t-il annoncé. Il a indiqué que, comme cela a été accepté par le chef de l’État Michel Aoun, la question de la mesure no 3 serait présentée au Conseil supérieur de la défense. C'est ce Conseil "qui envoie des recommandations au gouvernement et publie les décrets relatifs à cette mesure", a-t-il précisé. 

L’annulation de la mesure numéro 3, en vertu de laquelle des compensations financières sont versées aux militaires et membres des services de sécurité, fait toujours débat. Deux autres niveaux (n° 1 et n° 2) existent et s’appliquent aux niveaux d’alerte inférieurs. L’enjeu de ce sujet est de savoir si la mesure n° 3 peut être supprimée ou aménagée et si elle doit s’appliquer de manière uniforme à l’armée – qui dépend du ministère de la Défense – et aux Forces de sécurité – placées sous la tutelle du ministère de l’Intérieur et des Municipalités.


(Lire aussi : Aoun appelle à mettre fin aux sit-in, aux grèves et aux manifestations)



"Bilan définitif" vendredi
De son côté, le ministre de l'Information, Jamal Jarrah, s'est contenté d'annoncer que le ministre des Finances Ali Hassan Khalil allait présenter vendredi un bilan définitif des différents chiffres présents dans l'avant-projet de budget. "Aujourd'hui, plusieurs des nouvelles propositions ont été passées en revue et certaines ont été approuvées, notamment en ce qui concerne la structure des administrations, les avantages financiers et les caisses de retraite", a-t-il souligné.

La veille, Ghassan Hasbani et le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil avaient émis de nombreuses nouvelles propositions permettant de réduire les dépenses de l’État, notamment au niveau des mesures d'économies budgétaires supplémentaires au sein des ministères et de la fiscalité. 

"Nous avons examiné l'organisation des différents ministères afin d'arriver à une homogénéisation des avantages sociaux accordés aux fonctionnaires", a indiqué M. Jarrah, annonçant qu'une "commission ministérielle a été formée afin d'étudier cette question". 

Le ministre Bassil a de son côté indiqué avoir "signifié son refus de l'augmentation du budget des ministères et le fait que les réductions doivent être appliquées dans toutes les administrations publiques". 

Le ministre d’État aux Affaires du Parlement, Mahmoud Comati, a pour sa part souligné que la réunion de ce mercredi avait servi à passer à nouveau en revue "tous les articles du budget liés à des propositions de loi et les différentes décisions prises jusqu'à présent". "La question des diminutions des salaires des responsables sera étudiée plus tard", a-t-il lancé. M. Comati a encore estimé que l'approbation du texte "nécessite encore plusieurs réunions, qui devraient avoir lieu la semaine prochaine". 


(Lire aussi : « Nous arrivons à peine à boucler le mois », lancent, devant la BDL, les militaires à la retraite)



"Réunions intensives" en commission
Le budget pour 2019 doit mettre en œuvre une partie des engagements de réformes pris par les dirigeants libanais lors de la conférence de Paris (CEDRE) d’avril 2018. Une fois approuvé par le gouvernement, il devra être étudié par la commission parlementaire des Finances et du Budget avant d'être adopté par le Parlement.

Dans ce contexte, le président de la Chambre Nabih Berry a donné des directives lors de sa réunion du mercredi avec les députés pour que la commission des Finances prévoie des réunions intensives, à raison de deux par jour, pour étudier le budget le plus rapidement possible, en moins d'un mois. "Dès que le budget sera envoyé au Parlement, nous verrons la situation évoluer à d'autres niveaux", a-t-il estimé, selon les députés présents à Aïn el-Tiné. 

Plus tôt dans la journée, le président Michel Aoun avait promis une nouvelle fois, lors d'une réunion avec une délégation du Conseil économique et social, que les salaires des classes populaires et moyenne ne seraient pas touchés dans le cadre de la politique d'austérité prévue par le budget. 

Dans la matinée, les fonctionnaires de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), en grève pour protester contre une éventuelle atteinte à leurs salaires avaient manifesté à 11h place Riad el-Solh, dans le centre-ville de Beyrouth. Le syndicat des fonctionnaires de la CNSS avait appelé le gouvernement à "cesser de porter atteinte à l'indépendance administrative et financière de la Caisse" et avait estimé que "les appels à baisser les salaires de ses fonctionnaires ne contribueront pas à réduire le déficit public". 



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Alors que l'étude de l'avant-projet de budget pour l'année en cours devait se terminer cette semaine, les ministre des Forces libanaises ont fait état mercredi, à l'issue de la treizième réunion gouvernementale consacrée à ce dossier, d'"atermoiements", affirmant qu'il n'y avait "toujours pas de textes ni de chiffres définitifs" concernant le budget. S'exprimant au nom des ministres...

commentaires (2)

Donc pour résumer l’évolution: C’est passé de "finaliser le budget", à "finaliser le projet de budget", puis "finaliser l’examen de l’avant-projet de budget", et maintenant "l'étude de l'avant-projet de budget pour l'année en cours". Tout ça en trois jours... Pourquoi ai-je l’impression que plus on avance moins loin, moins on avance plus vite? Comme dirait l’autre, il y a vraiment de quoi se la sortir et se la mordre... ce serait vraiment très comique si ce n’était si tragique.

Gros Gnon

08 h 42, le 16 mai 2019

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Commentaires (2)

  • Donc pour résumer l’évolution: C’est passé de "finaliser le budget", à "finaliser le projet de budget", puis "finaliser l’examen de l’avant-projet de budget", et maintenant "l'étude de l'avant-projet de budget pour l'année en cours". Tout ça en trois jours... Pourquoi ai-je l’impression que plus on avance moins loin, moins on avance plus vite? Comme dirait l’autre, il y a vraiment de quoi se la sortir et se la mordre... ce serait vraiment très comique si ce n’était si tragique.

    Gros Gnon

    08 h 42, le 16 mai 2019

  • HEHEHE... RIRE OU PLEURER ? L,ABRUTISSEMENT EST TEL QUE LE PAYS SOUFFRE ET EST TOUT PRET DU BORD DE LA CATASTROPHE ET NOS ABRUTIS TERGIVERSENT... ILS DISCUTENT... REDISCUTENT... FONT EN ARRIERE AUX MOINDRES MANIFESTATIONS... ET VEULENT DISENT-ILS APPLIQUER DES MESURES TOUT EN EPARGNANT TOUT LE MONDE... ET LES CORROMPUS EY VOLEURS ALIBABISTES LES PREMIERS. LA CEDRE ? ON EN REVERA. IL NE RESTERA QUE LE NOM. OISEAU DE MAUVAIS AUGURE OU CONSTATATION ET FAIT ?

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    20 h 55, le 15 mai 2019

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