L’intimité décortiquée de Tamara al-Samerraei
Tamara al-Samerraei revient une fois de plus à la rencontre du public à la galerie Marfa’. Cette fois elle y présente, dans le cadre d’une exposition intitulée « What Floats in Space », des toiles puissantes, empreintes de scènes et d’objets du quotidien devant lesquels il faut passer plusieurs minutes au moins pour saisir toute l’ampleur des superpositions d’une atmosphère pas si aérienne. L’ambiance est pesante et c’est sans doute à cause de ces cadres spatio-temporels qui brossent, entre autres, des scènes intimes. Des corps à demi-nus étendus sur un lit, dans un décor plutôt faste, rehaussé de plantes verdoyantes ; des objets banals du quotidien que nous prenons pour acquis mais qui réinvestissent ces espaces et se réinventent avec une autonomie déconcertante comme pour revendiquer un statut bafoué.
L’artiste koweïtienne résidant à Beyrouth se positionne en voyeur et c’est à travers son interprétation visuelle que le spectateur se transforme en complice de cette curiosité sans laquelle il n’aurait pas eu accès à cet enchantement.
« What Floats in Space », galerie Marfa’, 01/571636, jusqu’au 13 août.
(Pour mémoire : Derrière le buisson, l’indescriptible mêlée des secrets cachés)
Les horizons bigarrés de Chaouki Chamoun
Sa signature artistique est désormais reconnaissable. Le public s’est attaché à ses files de personnes depuis plusieurs années déjà. C’est à la galerie Mark Hachem que Chaouki Chamoun révèle 37 œuvres dans une exposition intitulée « Horizons ». Les personnes peintes en miniature au bas de ses toiles sont au rendez-vous. Cette frise désormais célèbre ne cessera pas de fasciner tant les personnages sont détaillés. On scrute leur posture corporelle, leurs vêtements, leur genre. On s’interroge sur le lieu où ils vont. Sont-ils dans l’attente de quelque chose ? En transit ? Ou se laissent-ils porter par ces étendues où l’on veut imaginer des ailleurs imbibés d’espoir et d’évasion ?
Les œuvres que présente Chaouki Chamoun dans le cadre d’« Horizons » sont littéralement hautes en couleur. Et pas des moindres. Des jaunes, des mauves, des roses, des bleus, des rouges vifs. C’est sans doute son exposition la plus colorée. Les tableaux sont pour la plupart monochromes, mais comme à son habitude, l’artiste expérimente avec des textures où règne une ambiance harmonieuse presque répétitive, mais jamais lassante.
« Horizons », galerie Mark Hachem, rue Rafic Salloum – Mina el-Hosn, 01/999313, jusqu’au 25 mai.
Après le pastel, l’aquarelle et l’acrylique, Chaouki Chamoun s’attaque au ciment