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À La Une - Repère

La trêve entre Israël et le Hamas va-t-elle durer ?


Contexte et perspectives de la confrontation entre Israël et les groupes armés palestiniens de l'enclave.

Un bâtiment détruit par des frappes israéliennes à Gaza, le 6 mai 2019. AFP / MAHMUD HAMS

Une énième poussée de fièvre, et une énième trêve, mais tous les ingrédients restent réunis pour un nouvel accès de violence dans la bande de Gaza. 


Que s'est-il passé?

Vendredi, deux soldats israéliens sont blessés lors de manifestations palestiniennes et de heurts qui ont également fait deux morts palestiniens près de la barrière séparant Israël de la bande de Gaza gouvernée par le mouvement islamiste Hamas, ennemi juré de l'Etat hébreu.

Israël accuse le Jihad islamique, deuxième groupe de l'enclave, d'avoir blessé les deux soldats.

L'armée israélienne mène en représailles une frappe contre une base du Hamas à Gaza tuant deux combattants.

Samedi, le Jihad islamique commence un tir de barrage de roquettes sur Israël. Les localités israéliennes principalement celles du Sud proches de la bande de Gaza, essuieront en deux jours près de 700 projectiles, selon l'armée, forçant des dizaines de milliers d'Israéliens à courir aux abris.

L'armée a dit avoir ciblé 350 objectifs du Hamas et du Jihad islamique.

Samedi et dimanche, 25 Palestiniens sont tués dans la riposte israélienne, dont plusieurs combattants. Deux femmes enceintes et trois enfants figurent par les morts. Ils ont péri dans les raids israéliens, dit le ministère gazaoui de la Santé relevant du Hamas. L'armée conteste pour au moins une Palestinienne et un bébé, victimes selon elle d'un tir de roquette palestinienne tombée dans Gaza.

Dimanche, quatre civils israéliens meurent touchés par des roquettes et un missile antichar.

Des responsables palestiniens annoncent lundi un accord de cessez-le-feu par l'entremise du voisin égyptien. Israël ne confirme pas, mais les hostilités cessent.


(Lire aussi : Israéliens et Palestiniens saluent la trêve mais redoutent de nouvelles violences)


Quel contexte?

Israël et les groupes armés palestiniens se sont livré trois guerres à Gaza depuis 2008, la dernière en 2014. Depuis, de nombreuses flambées de violence ont menacé de faire basculer la zone dans un nouveau conflit.

En mars, des centaines de roquettes ont été tirées de Gaza sur Israël, ce dernier répliquant en frappant des dizaines de cibles dans l'enclave.

En novembre, une confrontation avait conduit à la démission du ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman, qui avait accusé le Premier ministre Benjamin Netanyahu de manquer de vigueur contre le Hamas. Les analystes conviennent que ni le Hamas ni Israël ne veulent la guerre, mais tous deux sont soumis à des pressions qui pourraient les entraîner vers une confrontation.


(Lire aussi : À Gaza, les risques d’une escalade incontrôlable)


Qu'implique la trêve ?

Des responsables palestiniens disent que l'accord conclu lundi vise à mettre en oeuvre ce qui avait été convenu en novembre pour mettre fin aux hostilités d'alors.

À ce moment-là, des responsables du Hamas avaient indiqué qu'Israël avait accepté de soulager le blocus qu'il impose depuis plus de 10 ans à Gaza. En échange, le Hamas veillerait au calme le long de la barrière frontalière.

L'accord était censé permettre le transfert, par les frontières israéliennes, d'importantes sommes d'argent qatari à destination de Gaza ainsi que du combustible, préoccupation primordiale dans l'enclave éprouvée par les guerres, la pauvreté et l'enfermement. Il s'agissait aussi de favoriser ultérieurement des projets d'infrastructures.

Israël n'a jamais confirmé cet accord.

Le Hamas et le Jihad islamique ont été frustrés par la lenteur de la mise en oeuvre de l'accord, dit Tareq Baconi, analyste du groupe de réflexion International Crisis Group. "Le Hamas pense avoir tenu tous ses engagements mais qu'aucune aide ne s'est matérialisée".


Quelles ont été les réactions ?

M. Netanyahu, qui tente toujours de former un gouvernement après sa victoire aux législatives d'avril, a été vivement critiqué par le passé pour sa gestion du dossier de Gaza.

Le chef de l'opposition, Benny Gantz, ancien chef d'état-major de l'armée, l'a accusé de "capitulation" devant le Hamas.

Les partis avec lesquels M. Netanyahu cherche à former une coalition de droite sont restés largement silencieux lundi. Mais il devra probablement faire face aux pressions des partisans d'une main de fer contre le Hamas et le Jihad. Parmi eux: Avigdor Lieberman.


(Lire aussi : Le plan de paix israélo-palestinien de Trump ne devrait pas évoquer les "deux Etats")



Et maintenant ?

"Le concours de l'Eurovision a peut-être empêché l'escalade", dit M. Baconi, Israël ne souhaitant pas compromettre un évènement important pour son image. La finale du concours est prévu le 18 mai.

"Mais je pense qu'une guerre est plus probable que jamais après la formation du prochain gouvernement", souligne-t-il.

"Il y a peu de raisons de croire que ce nouvel accord sera différent ou tiendra plus longtemps que les précédents", convient Hugh Lovatt, analyste au groupe de réflexion du Conseil européen des relations étrangères. "En l'absence d'une solution politique plus permanente pour Gaza, nous assisterons probablement à de nouvelles flambées de violence".


Chronologie

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