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À La Une - Liban

Nasrallah : Pas de guerre avec Israël cet été

Le chef du Hezbollah estime qu'il "existe actuellement un consensus sur le fait que le pays traverse une situation économique difficile et sur la nécessité de trouver une solution" à cette crise.

Capture d'écran de la chaîne al-Manar montrant le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, prononçant un discours retransmis en direct, le 4 août 2017.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a démenti lundi des propos qui lui avaient été attribués dans un article du quotidien koweïtien al-Raï, selon lesquels il annonçait une guerre probable entre le parti chiite et Israël au cours de l'été à venir, qualifiant cet article de "scénario imaginaire".

Lors d'un discours retransmis en direct à l'occasion du 34ème anniversaire des scouts de l'imam Al Mahdi, le leader chiite a par ailleurs affirmé que l'adoption du budget de l'Etat libanais pour 2019 marquerait "le point de départ de réelles réformes financières et administratives", mettant en garde contre toute mesure ciblant les populations défavorisées.


"Scénario de film"
Le journal al-Raï avait rapporté qu'au cours d'une réunion avec des cadres du parti Hezbollah, Hassan Nasrallah avait estimé qu'il était probable qu'un conflit éclate avec l'Etat hébreu au cours de l'été, visant, dans les premiers jours du conflit, "entre 1.000 et 2.000 objectifs" sur le territoire libanais. L'article soulignait aussi des propos du leader chiite selon lesquels il risquait de se faire tuer, en même temps que d'autres cadres. 

"Je dois commenter aujourd'hui un article, dont le contenu est erroné et le timing mauvais pour le pays car peu avant le début de la saison estivale", a dit Hassan Nasrallah. "Je n'ai jamais dit, dans aucune réunion interne, qu'une guerre aurait lieu en été. Et je n'ai jamais dit qu'en cas de guerre, je +serai parmi vous+". "Je n'ai jamais non plus dit que je me ferais tuer par les Israéliens, et j'espère faire partie de la génération qui pourra se rendre à nouveau en Palestine et à Jérusalem", a-t-il souligné, qualifiant l'auteur de l'article de "scénariste d'un film imaginaire". "Je pense au contraire qu'Israël se tient à distance de toute éventualité de guerre", a affirmé le leader chiite, estimant notamment que les forces terrestres israéliennes ne sont pas prêtes pour un nouveau conflit. "Mais nous devons prendre en compte toutes les possibilités", a-t-il toutefois souligné. 

Des sources américaines, citées par al-Raï, avaient souligné plus tôt dans la journée qu'en cas de conflit entre le Hezbollah et les Israéliens, ce ne serait pas Israël qui tirerait en premier, mais que l'Etat hébreu n'hésiterait pas à se défendre. Selon ces mêmes sources, Israël considère que la guerre ne doit plus être dirigée contre les "branches" des gardiens de la révolution iranienne, mais contre les pasdaran et le régime iranien eux-mêmes.

En 2006, Israël et le Hezbollah se sont livré une guerre dévastatrice de 33 jours, qui a fait plus de 1.200 tués au Liban, civils pour la plupart, et 160 tués, côté israélien, en majorité des militaires. 

Le secrétaire général du Hezbollah a également démenti des informations de la chaîne à capitaux saoudiens al-Arabiya faisant état de combats entre les forces iraniennes et russes en Syrie et d'une intervention des combattants du parti dans ce conflit. "Ce sont des mensonges, des informations sans fondement. La coopération irano-russe n'a pas changé, malgré quelques divergences politiques", a-t-il insisté, soulignant que "la chaîne dit ce qu'elle veut et ce qu'elle espère".

Il a encore réfuté les informations de presse concernant de futures sanctions contre le chef du Parlement libanais, Nabih Berry, et les alliés politiques du Hezbollah. Ces informations sont "fabriquées par des politiciens et des journalistes qui espèrent" qu'elles se réaliseront", a-t-il indiqué.
Le quotidien émirati The National avait publié début avril des informations selon lesquelles l’administration américaine aurait l'intention d’inclure dans ses nouvelles sanctions des personnalités proches du président du Parlement et des membres du mouvement Amal qu’il préside. Le député libanais Ibrahim Kanaan, en déplacement aux États-Unis à la tête d'une délégation parlementaire, avait déjà affirmé jeudi dans la nuit qu'aucune nouvelle sanction contre des responsables libanais n'était à l'étude.



(Lire aussi : La victoire de Netanyahu et les risques de guerre)



"Une situation économique difficile"
Sur un autre plan, Hassan Nasrallah a estimé qu'il "existe actuellement un consensus au Liban sur le fait que le pays traverse une situation économique difficile et sur la nécessité de trouver une solution" à cette crise. "Il existe également un consensus sur le fait que la solution à cette crise n'est pas évidente", a-t-il souligné. "Nous souhaitons que la solution vienne des Libanais eux-mêmes, mais il semble qu'elle nous sera imposée, à travers les conditions de CEDRE et de la Banque mondiale", a-t-il dit.
Hassan Nasrallah faisait référence à la conférence CEDRE qui s'est tenue à Paris en avril dernier et à l'issue de laquelle les bailleurs de fonds ont promis au Liban 11 milliards de dollars en prêts, à condition de mettre en place des réformes économiques et financières.

Le leader chiite a dans ce cadre appelé les responsables politiques à coopérer afin de parvenir à une solution, soulignant que "si tout le monde veut faire ses propres comptes et veiller à ses propres intérêts, aucune solution ne sera jamais trouvée".

Le Hezbollah, dans ce contexte, "partage les responsabilités" avec les autres parties, a affirmé le chef du parti, qui a souligné que, depuis longtemps, sa formation appelle à mettre un terme au gaspillage financier et à la corruption administrative dans les institutions de l'Etat. "Nous sommes ouverts à toutes les discussions", a-t-il poursuivi, insistant sur le refus du parti chiite de mesures, dans le budget, "touchant aux poches des populations défavorisées". "Nous sommes prêts à nous exprimer sur toutes les propositions faites" pour réduire les dépenses de l'Etat, "dans le cadre des institutions politiques", a-t-il souligné, appelant les responsables à mener "des discussions sérieuses, loin de toute surenchère politique".


La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil avait préconisé une réduction "momentanée" des salaires des fonctionnaires pour pouvoir remédier au déficit des finances publiques, enflammant ainsi les milieux politiques et les corps professionnels qui ont crié au scandale.
Quelques jours plus tard, lors d'une séance parlementaire, le Premier ministre Saad Hariri avait laissé entendre que le gouvernement préparait des mesures "d'austérité sans précédent" dans l'histoire du pays pour empêcher une détérioration de l'économie, tout en promettant de ne pas porter atteinte aux personnes à revenus limités, sans donner plus de précisions sur les mesures prévues par son cabinet dans le projet de budget qu'il est censé présenter dans les jours qui viennent. Depuis, de nombreux responsables, notamment des cadres du Hezbollah, appellent à ne pas faire d'économies aux dépens des classes défavorisées.



(Lire aussi : Hariri refuse de commenter les propos de Aoun sur le budget : C'est le résultat qui m'importe)



Par ailleurs, le secrétaire général du Hezbollah a critiqué, une fois de plus, la politique de l'administration américaine à l'égard de l'Iran, estimant que l'annonce de sanctions contre tout pays qui continuerait à acheter du pétrole iranien constituait "une nouvelle forme d'agression des Etats-Unis contre un Etat important et contre le monde entier".
Il s'est également déchaîné contre l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. "Le monde arabe et islamique doit découvrir la politique réelle de l'Arabie et des Emirats et vers quoi ces deux pays veulent mener notre région", a-t-il affirmé. Il a ajouté que les groupes terroristes islamistes "ont la même idéologie que les institutions religieuses saoudiennes", estimant que "ces idées sur la base desquelles ils ont tué les peuples de la région se retournent désormais contre eux", comme l'a prouvé l'attentat qui a eu lieu dimanche en Arabie saoudite contre un QG des services de la sûreté de l'Etat.

Hassan Nasrallah a en outre condamné les attentats du dimanche de Pâques au Sri Lanka, qui ont fait plusieurs centaines de morts et de blessés, les qualifiant de "massacre terrifiant". "Nous joignons notre voix à toutes celles qui ont condamné ces actes terroristes sauvages et inhumains", a-t-il affirmé, appelant à "la lutte totale contre le terrorisme et ses racines". 



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commentaires (12)

Sayyed Nasrallah, vous êtes notre Maître Yoda et vos humbles Padawan nous sommes. Que Dieu le préserve et le garde parmis nous, il aura assez de temps à passer au Paradis plus tard.

Chady

21 h 52, le 23 avril 2019

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Commentaires (12)

  • Sayyed Nasrallah, vous êtes notre Maître Yoda et vos humbles Padawan nous sommes. Que Dieu le préserve et le garde parmis nous, il aura assez de temps à passer au Paradis plus tard.

    Chady

    21 h 52, le 23 avril 2019

  • Puisqu'il le dit, donc c'est vrai. La clé de la guerre au Moyen-Orient pour récupérer les 1210km2 du Golan syrien annexé par Israél est entre les mains de Hassan Nasrallah. Il vient de le dire. Mais la clé de la Troisième Guerre mondiale qui "mangerait" le vert et le sec, est entre les mains de qui ? La Première Guerre mondiale avait fait 30 millions de victimes, la Deuxième Guerre mondiale avait fait 60 millions de victimes.

    Un Libanais

    12 h 39, le 23 avril 2019

  • UNE FOIS DE PLUS C'EST LUI QUI DECIDE POUR LE LIBAN SI IL Y AURA UNE GUERRE OU NON MAIS COMMENT DIABLE PEUT ON ENCORE ACCEPTER CELA SI CE N'EST QUE LA FORCE DE SA MILICE FAIT TAIRE TOUT LE MONDE LES PLUS AGEES SE RAPPELENT 1973/1975 OU LES MILICES PALESTINIENNES ETAIENT DEVENUES PLUS FORTE QUE L'ARMEE LIBANAISE ET LES 15 ANS DE GUERRE QUI ONT SUIVI PLUS 15 ANS D'OCCUPATION SYRIENNE CHANGER PALESTINIENNES PAR LES MILICES DE HB ET SYRIE PAR IRAN ET LE SCENARIO SE REPETERA MALHEUREUSEMENT AVEC PROBABLEMENT LA MEME FINALITE : GUERRE PAR ISRAEL PUIS RETRAIT ISRAELIEN COMME LA PREMIERE FOIS ET LE LIBAN EN MILLE MORCEAUX N'Y A T IL DONC PERSONNE POUR ELEVER SA VOIX CONTRE CE SCENARIO?

    LA VERITE

    12 h 20, le 23 avril 2019

  • Alors c est la que ca commence vraiment a craindre ! car habituellement, c est justement l'inverse qui se passe ! prions !

    Aboumatta

    11 h 00, le 23 avril 2019

  • Tonton Nasrallah était en verve hier...ce qui nous a valu un discours-fleuve charriant les habituelles affirmations, qui en définitive n'amènent rien de concret pour l'avenir de notre pays...qui est aussi son pays...non ? Sans oublier ses obsessions: Israël, Jérusalem l'inatteignable et la Palestine qui s'évapore malgré les promesses de "libération" de la part des "axes de résistance"...! Pour quand le prochain discours ? Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 32, le 23 avril 2019

  • "Pas de guerre cet été", nous promet HN. Nous voilà donc rassurés! En 2006 aussi il avait dit la même chose, ce qui ne l'avait pas empêché de déclencher le conflit que l'on sait, dévastateur pour le Liban. Comme je l'ai déjà dit, en ce qui le concerne, il est prudent de croire en ses menaces, mais naïf de croire en ses promesses.

    Yves Prevost

    07 h 13, le 23 avril 2019

  • et il n'attaquera pas !! il sait tres bien que s'il le fait il mettra vraiment cette fois ci le liban 1000 ans en arriere car cette fois ci israel ne sera pas seul et je suppose hien et je repete je supposer (normalement cela devrait etre certain) que l'iran interviendra et si c'est le cas alors Allah yestor

    Bery tus

    01 h 54, le 23 avril 2019

  • L'alliance Russie et Iran c'est comme en Italie le gouvernement le mouvement 5 étoiles et la Lega ( ligue ) h'a ha ha

    Eleni Caridopoulou

    01 h 39, le 23 avril 2019

  • Wouhou...pas de guerre cet été!! Yallah à la mer pour nager! Il n'y aura que des sacs en plastique, des ordures, des poissons morts mais au moins pas de mazout collant et difficile à nettoyer! Vivement son prochain discours pour voir si l'on pourra skier cet hiver! Plus exact que nos nouvelles météo et, J'oserai même dire plus précis que Michel Hayek... Ya latif!

    Wlek Sanferlou

    01 h 20, le 23 avril 2019

  • C'est pas le pays usurpateur qui aura les cojones pour attaquer. C'est la résistance libanaise du hezb qui a l'initiative en main. Et H.N n'a pas décidé d'attaquer, encore.

    FRIK-A-FRAK

    20 h 37, le 22 avril 2019

  • MAIS IL EST, JE LE REPETE, TRES CHARISMATIQUE ET TRES SYMPA.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 32, le 22 avril 2019

  • EN CE QUI CONCERNE LA CRISE ECONOMIQUE LIBANAISE ET LE BUDGET H.N. A PARLE FRANCHEMENT ET AVEC MESURE. EN CE QUI CONCERNE ISRAEL ET LA PROBABILITE D,UNE GUERRE IL A AUSSI PARLE FRANCHEMENT ET AVEC MESURE. QUAND A LA SAOUDITE ET LES EMIRATS RENDUS PAR LUI RESPONSABLES DES CRISES DE LA REGION IL A OUBLIE A DESSEIN L,IRAN ET SON ORGANISATION DANS TOUT CE QUI SE PASSE DANS LA REGION. RAFRAICHISSEZ VOTRE MEMOIRE CAR RESPONSABILITE BIEN ORDONNEE COMMENCE PAR SOI-MEME ET SES ALLIES ET MAITRES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 30, le 22 avril 2019

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