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À La Une - Liban

Hariri refuse de commenter les propos de Aoun sur le budget : C'est le résultat qui m'importe

"Pas de nouveaux impôts pour les pauvres", affirme Aoun.

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri. Archives/AFP

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a refusé lundi de commenter les propos du président Michel Aoun sur le budget 2019, affirmant que ce qui lui importait était le résultat et promettant une avancée ce jeudi en Conseil des ministres.

Le président libanais avait affirmé dimanche depuis Bkerké où il a assisté à la messe de Pâques célébrée par le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, qu'aucun nouvel impôt ou taxe ne serait imposé aux "pauvres et aux personnes dans le besoin", alors que le gouvernement de M. Hariri a promis des "mesures d'austérité sans précédent" dans le cadre de l'examen du budget. M. Aoun avait également appelé "ceux qui n'ont pas l'expérience nécessaire pour résoudre cette crise rapidement à venir à Baabda".

"Ce qui m'importe c'est que le gouvernement approuve le budget, a déclaré M. Hariri dans une discussion avec des journalistes. Je n'ai pas de problème à ce qu'une partie politique s'approprie les exploits, c'est le résultat qui m'importe et j'espère que nous serons prêts ce jeudi".  Et le chef du gouvernement de souligner : "C'est vrai qu'il y a mesures d'austérité, mais cela ne veut pas dire qu'il y aura un problème financier dans le pays".

Mercredi dernier, lors d'une séance parlementaire, le chef du gouvernement avait laissé entendre que le gouvernement préparait des mesures "d'austérité sans précédent" dans l'histoire du pays pour empêcher une détérioration de l'économie, tout en promettant de ne pas porter atteinte aux personnes à revenus limités, sans donner plus de précisions sur les mesures prévues par son cabinet dans le projet de budget qu'il est censé présenter dans les jours qui viennent.

"Aucun nouvel impôt touchant les pauvres et les personnes dans le besoin ne sera créé", avait toutefois affirmé le chef de l'Etat à l'issue de son entretien avec Mgr Raï, assurant que "le Liban va se développer et surmonter progressivement ses difficultés". "Nous avons adopté le plan de réformes du secteur de l'électricité. Nous adopterons bientôt le budget pour l'exercice 2019, puis le plan économique, puis le plan pour l'environnement", a-t-il assuré.

"Le pays traverse une crise qui est en train d'être réglée. Tout le monde doit travailler jour et nuit pour la résoudre le plus rapidement possible car la situation ne permet pas de perdre du temps", a ajouté le président Aoun, appelant "ceux qui n'ont pas l'expérience nécessaire pour résoudre cette crise rapidement à venir à Baabda". "Nous les aiderons à la résoudre" , a-t-il lancé, sans préciser à qui ce message s'adressait, appelant les responsables à clore ce dossier jeudi.

Des sources proches de la formation politique de M. Hariri, interrogées dimanche par la chaîne locale MTV, ont assuré qu'elles ne voulaient pas entrer dans la polémique. "Le temps est au travail, pas à échanger des messages", ont indiqué ces sources, ajoutant que "le travail sur le budget 2019 se déroule de manière sérieuse".

Samedi dernier, le ministre des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil avait préconisé une réduction "momentanée" des salaires des fonctionnaires pour pouvoir remédier au déficit des finances publiques, enflammant ainsi les milieux politiques et les corps professionnels qui ont crié au scandale.



(Lire aussi : Cap sur l’austérité, confirme Hariri)



"Budget révolutionnaire"
De son côté, le patriarche Raï avait insisté dimanche sur le fait que les mesures d'austérité qui doivent être prises "ne doivent pas toucher les personnes à revenus limités et les classes défavorisées", mettant en garde contre une "révolution de la faim".

Le prélat a également insisté sur la nécessité de lancer la lutte contre la "corruption politique" au vu des "mauvais résultats, de l'abandon de toute responsabilité en ce qui concerne les affaires publiques, de l'enrichissement personnel, de l'utilisation de la dette, de la formation de mini-Etats communautaires dans certains ministères, administrations ou agences sécuritaires, et de zones d'influence au-dessus de loi, de la justice et du pouvoir de l'Etat". Mgr Raï fait notamment référence à la lutte tous azimuts contre la corruption au sein de l'Etat, ses administrations, ainsi qu'au sein des corps judiciaires et sécuritaires, l'une des priorités affichées par le chef de l'Etat.

De son côté, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, qui a également assisté à la messe pascale à Bkerké, a appelé à l'élaboration d'un "budget révolutionnaire" et à lancer des réformes "qui doivent commencer par le haut de la pyramide". "La situation au Liban est difficile, mais tous les problèmes ont des solutions. Nous devons déployer tous les efforts possibles pour sortir de la crise. Il faut travailler au lieu de lancer des slogans", a-t-il ajouté.

"La situation économique du Liban est difficile, mais les solutions nécessitent une volonté nationale et une compréhension de tous pour limiter le gaspillage, lutter contre la corruption et contrôler les dépenses", a déclaré pour sa part dimanche le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad. "Nous sommes tous concernés par la recherche d'une solution nationale adéquate qui aiderait le Liban à sortir de sa crise économique, a-t-il ajouté. La décision du Hezbollah est claire : nous ne permettrons pas que de nouveaux impôts soient imposés aux pauvres", a également affirmé le cheikh Nabil Kaouk, membre du Conseil central du Hezbollah.



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Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a refusé lundi de commenter les propos du président Michel Aoun sur le budget 2019, affirmant que ce qui lui importait était le résultat et promettant une avancée ce jeudi en Conseil des ministres. Le président libanais avait affirmé dimanche depuis Bkerké où il a assisté à la messe de Pâques célébrée par le patriarche...

commentaires (5)

Le gouvernement libanais est le gouvernement de la République et non d'une oligarchie... Les exploits et les échecs appartiennent à tout le gouvernement conjointement et exclusivement. Exit les opportunistes et les interventionnistes.

Un Libanais

21 h 00, le 22 avril 2019

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Commentaires (5)

  • Le gouvernement libanais est le gouvernement de la République et non d'une oligarchie... Les exploits et les échecs appartiennent à tout le gouvernement conjointement et exclusivement. Exit les opportunistes et les interventionnistes.

    Un Libanais

    21 h 00, le 22 avril 2019

  • C'est toujours la faute aux autres Et puis les premieres deux annees de ce gouvernement fort ne compte pas dixit CPL Le vrai changement commence maintenant donc on a laisse deux ans la corruption continuer sans aucune action Messieurs les politiciens de tout bord aux commandes de ce pays NOUS N'AVONS PLUS CONFIANCE EN VOUS NI EN VOS CAPACITES A RENVERSER LA TENDANCE Le jour ou un politician sera condamne a la prison ET COMMENCERA SA PEINE revenez nous voir Avant cela vous etes tous coupables soit de corruption soit de negligence criminelle envers le Liban Nous avons besoin d'un MBS qui met tout le monde prisonnier au Phoenicia jusqu'au rembourseemnt de la derniere piastre volee MAIS VOILA AU LIBAN ON PEUT SEULEMENT REVER

    LA VERITE

    15 h 19, le 22 avril 2019

  • Ou l'art de toujours vouloir défendre l'indéfendable avec n'importe quelles théories...quitte à se ridiculiser... Irène Saïd

    Irene Said

    12 h 42, le 22 avril 2019

  • Merci pour les pauvres , PHARE AOUN, quand un dirigeant du hezb libanais de la résistance l'avait réclamé, il avait reçu une volée de bois vert . Si ce que vous dites doit se réaliser à travers vous, c'est pareil . À la grande satisfaction de certains libanais qui trouvaient la banlieue sud de Beyrouth dans un état de nécessité absolue.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 31, le 22 avril 2019

  • LA CRISE EST PAREILLE A CELLE DE LA GRECE. LES MESURES DEVRAIENT ETRE LES MEMES... MALHEUREUSEMENT LA REDUCTION DES SALAIRES DU SECTEUR PUBLIC ET DES RETRAITES... ET LA REDUCTION DU NOMBRE D,EMPLOYES DE CE SECTEUR... SERONT IMPOSEES PAR LA BM ET LE IMF TOUT COMME IL EN FUT EN GRECE. CERTES, IL FAUT PARALLELEMENT ARRETER LA CORRUPTION ET RECUPERER LES MONTANTS VOLES PAR LA MAJORITE DES ABRUTIS POUR QUE JUSTICE SOIT FAITE. COMMENCEZ PAR L,AFFAIRE DES BARGES TURQUES ET L,ASSAINISSEMENT DE L,EDL !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 08, le 22 avril 2019

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