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Liban - Politique

Geagea répond à Nasrallah :Il faut résoudre nos crises, pas celles des autres

Le leader des FL tire la sonnette d’alarme au sujet de la situation financière et économique du pays.

Photo Aldo Ayoub

Une dizaine de journalistes étaient invités hier à Meerab pour un débat à bâtons rompus avec le chef des Forces libanaises, Samir Geagea. Le leader maronite s’est prêté au jeu. Outre la situation économique et financière du pays, et le nouveau projet avancé par son parti pour résoudre la crise des déplacés, il a axé son débat sur la position de son parti vis-à-vis du Hezbollah.

M. Geagea a profité de l’occasion pour répondre au dernier discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans lequel le leader chiite a stigmatisé la décision de Washington de classer les gardiens de la révolution iraniens comme organisation terroriste, et a affirmé que sa formation riposterait « lorsqu’une mesure prise par les États-Unis le mériterait ».

« Ces propos sont inacceptables à l’heure où le Liban connaît une grave crise interne, au niveau financier et socio-économique », a lancé M. Geagea, estimant qu’« un parti libanais ne devrait pas s’inviter dans un conflit aussi dense et périlleux que celui-là ». Et de poursuivre : « J’aurais souhaité que l’axe de la résistance choisisse de répondre à la décision américaine depuis la Syrie par exemple qui est en état de guerre, ou alors de n’importe quel autre territoire. J’aurais souhaité que la partie concernée par ces sanctions adresse elle-même des messages à Washington au lieu d’assigner cette tâche au Hezbollah. »

Dans ce contexte, le locataire de Meerab a réitéré son attachement à la politique de distanciation vis-à-vis des conflits régionaux. Pour le leader des FL, il est impératif de placer les intérêts du Liban et des Libanais au premier rang des priorités. « Il est grand temps de concentrer nos efforts sur la résolution de nos crises internes et non pas celles des autres », a-t-il poursuivi. Interrogé au sujet d’une complaisance ressentie de la part des FL envers le parti chiite, qui pourrait être motivée par l’ambition d’accéder au palais de Baabda, le chef des FL a répondu fermement : « Nous ne reconnaîtrons jamais les armes du Hezbollah. Nous ne reconnaissons que l’armée libanaise, seule garante de la souveraineté du territoire libanais. »

M. Geagea a toutefois indiqué que son parti ne cherche pas à attaquer le Hezb à tort et à travers, rappelant que lorsqu’il s’agit de prendre position vis-à-vis d’un événement ou de répondre à une déclaration, les FL s’empressent de le faire. « Mais en l’absence d’occasions, il ne sert à rien de tirer à boulets rouges sur le Hezbollah comme s’il s’agissait d’une ritournelle sans fin », a-t-il ajouté.

Quant au sujet de la course présidentielle, le leader des FL a rappelé que « si le Hezbollah était, à lui seul, capable d’amener un président de la République au palais de Baabda, il l’aurait fait lors de la dernière élection présidentielle. Mais il existe désormais une équation dans ce pays et nul ne peut prétendre accéder à la magistrature suprême seul ». Et de poursuivre, sur un ton catégorique : « Lorsque nous convoitons un poste, nous le faisons selon nos principes et nos valeurs ou alors nous ne le voulons plus. » Selon lui, un dialogue ou une entente entre son parti et le Hezbollah n’aura pas lieu puisque les deux formations ne partagent aucun point commun sur le plan politique et stratégique.


(Lire aussi : Réfugiés syriens : la proposition de Geagea bute contre le mutisme et... les réalités)


« Au bord du gouffre »

Par ailleurs, M. Geagea a tiré la sonnette d’alarme au sujet de la situation économique du pays, estimant que « le Liban était au bord du gouffre et qu’il n’est dans l’intérêt de personne d’attendre que le pays atteigne le fond de l’abîme ». Pour le leader des FL, la situation est très difficile et exige le plus haut degré de responsabilité et de solidarité entre les différentes formations politiques pour sauver le pays. « La situation ne supporte plus des discours populistes », a-t-il lancé avant de poursuivre : « Il est grand temps d’agir. »

Quant à la crise des déplacés syriens, le leader des FL a rappelé que tous les partis politiques sont d’accord sur la nécessité d’assurer leur retour. Mais tout l’enjeu est au niveau des « nuances ». Il s’est dit sûr et certain que le régime Assad ne veut pas le retour des déplacés syriens, et ce pour des raisons stratégiques et existentielles qui servent son intérêt. C’est dans ce cadre que M. Geagea a défendu son nouveau projet consistant à réinstaller les réfugiés syriens dans des camps établis à la frontière, du côté syrien, par le biais d’une médiation russe. « J’invite les partis politiques et les responsables à discuter sérieusement cette proposition », affirmant qu’à ses yeux, il n’y a plus d’autres issues à la résolution de cette crise.


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commentaires (3)

en ts cas, ce n'est pas geagea qui a pu resoudre nos problemes lui. C malheureux mais C vrai.

Gaby SIOUFI

15 h 39, le 18 avril 2019

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Commentaires (3)

  • en ts cas, ce n'est pas geagea qui a pu resoudre nos problemes lui. C malheureux mais C vrai.

    Gaby SIOUFI

    15 h 39, le 18 avril 2019

  • IL A RAISON DANS CE QU,IL DIT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 14, le 17 avril 2019

  • Il est beaucoup trop intelligent ce geagix , pour IGNORER que le monde est très imbriqué l'un dans l'autre. Quand on condamne, annexe, usurpe boycott, embargose etc.... " on" ne fait rien d'autre que de viser la résistance du hezb libanais. Le seul but est que les usurpateurs puissent faire la sieste en paix .

    FRIK-A-FRAK

    09 h 38, le 17 avril 2019

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