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À La Une - Elections

Les Israéliens votent, l'avenir de Netanyahu dans la balance

Gantz appelle jusqu'au bout à la mobilisation.

A gauche Benny Gantz, à droite le Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahu. REUTERS/Nir Elias, Ariel Schalit/Pool via REUTERS

Les Israéliens votent mardi pour élire leur Parlement, des législatives qui décideront si l'indétrônable Benjamin Netanyahu poursuit son long règne ou si l'heure du changement est venue avec le novice en politique Benny Gantz.

Quelque 6,3 millions d'électeurs sont appelés jusqu'à 22h00 (19h00 GMT) à élire les 120 députés qui les représenteront à la Knesset. A 18H00 locales, la participation était de 52%, au lieu de 54,6% à la même heure en 2015. La tension commençait à monter en soirée alors que les premiers sondages seront publiés aussitôt après la fermeture des bureaux de vote.

L'issue aura été incertaine jusqu'au bout entre les listes des deux Benjamin: celle du Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu, surnommé aussi "Bibi" par les Israéliens, et l'alliance Bleu-blanc (centre droit) de "Benny" Gantz.

Environ deux heures avant l'échéance, M. Netanyahu battait encore frénétiquement le rappel de ses troupes, faisant état de "données" selon lesquelles la liste concurrente disposerait de quatre sièges d'avance.

"Beaucoup d'électeurs du Likoud ne sont pas encore allés voter. Il est tard, mais pas trop tard...", a-t-il tweeté. Plus tôt dans la journée, son équipe de campagne avait publié une vidéo de lui allant parler à des Israéliens en maillot de bain sur la plage de Netanya. Impossible de savoir si ses propos étaient de pure tactique ou non.



(Lire aussi : L’histoire arabe de Benjamin Netanyahu)



"Dernière seconde"

M. Gantz a lui aussi appelé jusqu'au bout à la mobilisation. "Personne ne part avant la fin, avant la dernière seconde. Nous devons gagner et nous pouvons gagner", a-t-il lancé, haranguant de jeunes militants à son quartier général à Tel-Aviv.

Faute de faire apparaître des différences de programme significatives, le scrutin a toutes les allures d'un référendum sur la personne de M. Netanyahu, Premier ministre depuis dix ans sans discontinuer, adoré des uns, détesté des autres.

Ronit Kampf, professeure d'université de 45 ans, a été parmi les premières à déposer son bulletin dans le quartier du Vieux Katamon à Jérusalem. Elle évoque la menace d'inculpation pour corruption pesant sur "Bibi". "Cela fait trop longtemps que +Bibi+ est au pouvoir", dit-elle.

Au contraire, les Levinson, venus voter avec leurs trois enfants, aspirent tous deux à un gouvernement de droite, "capitaliste" et garant de leur sécurité. Elle a voté pour la Nouvelle droite (nationaliste), lui pour le Likoud.



(Repère : Les principaux acteurs des élections israéliennes)



Cinquième mandat ?

M. Netanyahu, 69 ans, dont plus de 13 années au total passées au pouvoir, brigue un cinquième mandat.

Si le président Reuven Rivlin, au vu de la composition du Parlement, lui confiait la tâche de former le prochain gouvernement, il ravirait en juillet le record de longévité comme Premier ministre à l'historique David Ben Gourion.

Face à lui, son principal challenger, Benny Gantz, 59 ans, ancien parachutiste, ancien commandant d'une unité de forces spéciales et ancien chef d'état-major, est entré en politique il y a moins de six mois.

Pour M. Gantz, fort de faits d'armes militaires rassurants dans un pays qui reste confronté à diverses menaces, il s'agit avant tout de mettre fin aux années de divisions et de corruption incarnées par le Premier ministre sortant.

Depuis qu'il s'est lancé dans le bain en décembre, il s'est imposé comme un concurrent sérieux au poste de Premier ministre alors que la victoire semblait promise à M. Netanyahu.


Proximité avec Trump

Pour ce dernier, les choses se sont compliquées quand le procureur général a annoncé en février son intention de l'inculper pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires de dons reçus de la part de milliardaires, d'échanges de bons procédés entre gouvernants et patrons, et de tentatives de collusion avec la presse. M. Netanyahu clame son innocence.

Les derniers sondages autorisés mettaient le Likoud et Bleu-blanc au coude-à-coude. Mais, avec une trentaine de sièges prédits à chacun, l'un et l'autre seraient loin de la majorité absolue (61 sur 120) et devraient s'allier à d'autres formations pour gouverner.

Les projections pour les autres listes suggèrent que M. Netanyahu aurait l'avantage pour former une coalition. Une quarantaine de listes sont en compétition. Mais tous les experts ont mis en garde contre la faillibilité des enquêtes d'opinion.

Au cours d'une campagne acrimonieuse, M. Netanyahu se sera prévalu de sa trempe d'homme fort, de ses réussites diplomatiques, de sa proximité avec le président Donald Trump ainsi que d'une croissance économique continue.

Illustration des animosités ambiantes, le Likoud a été accusé par la principale liste arabe israélienne d'avoir introduit subrepticement des caméras dans les bureaux de vote des secteurs majoritairement arabes. Pour intimider les électeurs, selon la liste arabe. Pour éviter les fraudes, a répondu le Likoud.



(Lire aussi : Benjamin Netanyahu, candidat sans limites)




Encore plus à droite?

Chef d'une coalition gouvernementale réputée la plus à droite de l'histoire d'Israël, M. Netanyahu pourrait rempiler à la tête d'une coalition encore plus droitière.

Comme en 2015, dans ce qui ressemble fort à un appel du pied à l'électorat de droite, M. Netanyahu a sorti de sa manche une surprise de dernière minute en se disant prêt, au mépris d'un large consensus international, à annexer les colonies israéliennes de Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis plus de cinquante ans par Israël.

Une telle annexion scellerait probablement le sort d'un Etat palestinien indépendant coexistant avec Israël, référence de l'ONU pour résoudre ce vieux conflit. Les Palestiniens, meurtris par les mesures défavorables de l'administration Trump, grand allié de M. Netanyahu, disent communément ne rien attendre de ces élections.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a cependant souhaité que le nouveau gouvernement israélien comprenne une chose: "la paix est dans notre intérêt, dans le leur et celui du monde entier". 






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commentaires (2)

Tant que les braves gens de la résistance font de la résistance au Sud, on s'en fout royalement! Pour nous autres Libanais pas subjugués par Israël pour un shekel, c'est kippa blanche contre blanche kippa!

Tina Chamoun

14 h 48, le 09 avril 2019

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Commentaires (2)

  • Tant que les braves gens de la résistance font de la résistance au Sud, on s'en fout royalement! Pour nous autres Libanais pas subjugués par Israël pour un shekel, c'est kippa blanche contre blanche kippa!

    Tina Chamoun

    14 h 48, le 09 avril 2019

  • Il n'y a aucun avenir dans aucune balance. À mes amis intervenantes SINCÈRES que je différencie des niais(es) je voudrai dire que Trump-pete n'est qu'un pauvre bougre manipulé par ceux qui font le politique aux usa. Il n'y a ni 2 poids ni 2 mesures, mais un locataire à la maison blanche qui a exécuté en un temps record les ordres qui lui ont été donnés pour éviter de se voir traîné dans la boue. On a commencé par une connivence russe puis des rapports pornographiques suivi de démission en série ensuite des faits de corruption etc... une fois que ses patrons sionistes ont obtenu de lui les reconnaissances de Jérusalem, le Golan etc... il est lavé de tout soupçon. Sachant tout ça on ne peut avoir que 2 attitudes, soit on capitule soit on résiste. Faîtes votre choix.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 30, le 09 avril 2019

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