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Économie - Finances publiques

Hassan Khalil : L’examen du projet de budget devrait commencer cette semaine

Le ministre des Finances hier à l’Université Notre-Dame de Louaïzé. Photo ANI

Le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, a déclaré en marge d’une conférence sur l’emploi organisée hier à l’Université Notre- Dame de Louaïzé (Zouk Mosbeh, Kesrouan) que le Conseil des ministres allait « probablement » entamer l’examen du projet de budget de l’État pour 2019 cette semaine.

Reconnaissant que la situation financière du pays était « délicate », le ministre a une nouvelle fois écarté la perspective d’un « effondrement » ou d’une dévaluation de la livre libanaise, qui est arrimée au dollar depuis 1997, ajoutant que le Liban était prêt à assumer ses « obligations internationales », une référence aux titres de dettes en dollars émis par l’État (les eurobonds). Trois émissions arrivent à échéance cette année, dont une première de 550 millions de dollars en avril, une seconde de 600 millions en mai et une troisième de 1,5 milliard en novembre.


(Lire aussi : Kanaan exhorte le gouvernement à plancher sans attendre sur le budget 2019)


Stabilité sociale

Toujours sur le même sujet, le ministre a souligné une nouvelle fois la nécessité de lancer des réformes pour réduire le déficit public qui a représenté environ 11 % du PIB en 2018 contre 7,3 % en 2017 – une année marquée par une hausse des recettes fiscales suite à la taxation de revenus exceptionnels réalisés par les banques qui ont participé aux opérations d’ingénierie financière lancées par la Banque du Liban (BDL) en 2016.

S’agissant des moyens pour y parvenir, le ministre a assuré que l’avant-projet de budget comprenait de nombreuses réductions qui ne remettront pas en question la « stabilité » (sociale) mais qui feront une différence en termes de réduction du déficit. La semaine dernière, le ministre des Finances avait indiqué sur Twitter que l’une de ses propositions consistait à faire baisser de 50 % les rémunérations et compensations des hauts responsables (présidents, ministres) et députés, en exercice ou à la retraite.

Organisée le 6 avril 2018, la conférence de Paris (CEDRE) a permis au Liban d’obtenir des engagements financiers de la part de ses soutiens (plus de 11 milliards de dollars) pour financer une partie de la première phase d’un programme d’investissement préparé par les dirigeants libanais (Capital Investment Program, CIP). À la différence des précédentes conférences de soutien au pays (Paris I, II et III), le déblocage de ces aides est conditionné à la mise en œuvre d’importantes réformes budgétaires et structurelles, parmi lesquelles figure l’obligation de réduire le ratio déficit public/PIB de cinq points sur autant d’années consécutives. Cet objectif figure d’ailleurs dans la déclaration ministérielle rédigée par le gouvernement Hariri formé fin janvier et ensuite approuvée par le Parlement.


(Lire aussi : Le FMI s’enquiert du projet de budget 2019 auprès de Hassan Khalil)

Propositions de Mansour Bteich

Mais la mise en œuvre de ces promesses a déjà été reportée de plus d’un an en raison notamment du blocage de la formation du gouvernement de mai 2018 à janvier dernier. Une situation qui oblige désormais les responsables à faire preuve de proactivité pour tenter de rassurer les soutiens et les créanciers du pays, alors que l’adoption du budget accuse déjà plusieurs mois de retard sur le calendrier prévu par la Constitution.

C’est dans ce contexte que le ministre de l’Économie et du Commerce, Mansour Bteich, a émis le week-end dernier plusieurs propositions devant permettre d’apporter des solutions à la crise économique et financière que traverse le Liban, mettant l’accent sur la lutte contre l’évasion fiscale ou « l’amélioration de la gestion de la dette publique » en coordination avec la BDL afin d’en diminuer le coût – avec une dette à plus de 85 milliards de dollars, en hausse quasi constante, le Liban a un des ratios dette publique / PIB les plus élevés du monde (154,6 % à fin 2018 selon la Banque mondiale). Le ministre de l’Économie a enfin affirmé hier, dans une déclaration relayée par l’Agence nationale d’information, avoir présenté ses propositions au Premier ministre Saad Hariri, qui a décidé de les intégrer dans l’examen du projet de budget par le Conseil des ministres.

M. Bteich s’est distingué la semaine dernière en chargeant le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, à qui il reproche notamment de ne pas suffisamment inciter les banques à financer les secteurs productifs. La BDL a mis en place plusieurs dispositifs (les plans de relance) ces dernières années pour permettre aux banques d’accorder des prêts à taux réduits, mais la majeure partie des moyens débloqués ont surtout servi à financer le secteur immobilier.

Une fois adopté par le Conseil des ministres, le budget devra ensuite être voté par le Parlement pour pouvoir entrer en vigueur. Début mars, les députés ont autorisé le ministère des Finances à collecter les impôts et à décaisser les dépenses selon la règle du douzième provisoire jusqu’au 31 mai, afin que l’État puisse continuer de se financer d’ici là sans budget. Enfin, le Conseil des ministres d’hier à Baabda (voir par ailleurs) était uniquement réservé à l’examen définitif du plan de réforme de l’électricité.


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