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Économie - Électricité

Les besoins en carburant d’EDL assurés jusqu’à mi-mars

L’établissement public affirme avoir déjà commencé à diminuer le rationnement de la production de courant.

La production d’électricité devrait retrouver son niveau habituel d’ici à la fin de la semaine, assure EDL. Photo P.H.B.

Électricité du Liban (EDL) a annoncé dans un communiqué publié hier que le carburant payé avec l’avance du Trésor de 400 milliards de livres libanaises (265,3 millions de dollars) approuvée la semaine dernière avait commencé à être livré dimanche. En conséquence, la production de courant dans l’ensemble des centrales concernées doit retrouver son niveau habituel d’ici à la fin de la semaine.

Selon la direction de l’établissement public, contactée par L’Orient-Le Jour, l’avance de 400 milliards de livres a été approuvée par un décret signé le 12 février par le président Michel Aoun, le Premier ministre Saad Hariri, le ministre des Finances Ali Hassan Khalil et la ministre de l’Énergie et de l’Eau Nada Boustani. Ce montant doit assurer les besoins des centrales gérées par l’établissement public « jusqu’à mi-mars », avant que le nouveau gouvernement, formé fin janvier après plus de huit mois de paralysie, « ne trouve une solution définitive ».

La livraison du carburant, acheminé par cinq navires affrétés par la Kuwait Petroleum Company (KPC) et l’algérien Sonatrach et stationnés au large des côtes libanaises depuis plusieurs semaines, va permettre à EDL de diminuer le rationnement de la production de courant, plus sévère depuis fin janvier en raison du retard dans le processus du déblocage des fonds. Pour rappel, les capacités d’EDL sont insuffisantes, même en temps normal, pour alimenter l’ensemble des foyers libanais à plein temps.


(Lire aussi : EDL : déblocage d’une partie des fonds pour le fioul)


Retour à la normale jeudi soir

Une partie des 400 milliards de livres a été débloquée vendredi par le ministre des Finances pour payer le « fuel oil » destiné aux centrales de Jiyé (Chouf) et Zouk (Kesrouan), ainsi qu’aux navires-centrales opérés par la société turque Karadeniz pour le compte de l’État libanais et qui sont branchés sur ces deux sites (Orhan Bey et Fatmagül Sultan). Les crédits restants, devant régler les livraisons de « gas oil » commandées par EDL pour alimenter les centrales de Deir Ammar (Liban-Nord) et Zahrani (Liban-Sud), ont été débloqués hier.

Selon la direction du fournisseur, le rationnement en électricité devrait retrouver « un niveau similaire à sa moyenne de janvier d’ici à jeudi soir ». Selon le ministère de l’Énergie, le courant a en moyenne été coupé pendant 270 heures lors du premier mois de 2019, soit près de 9 heures de coupures par jour, hors Beyrouth, où les habitants subissent en moyenne 4,5 heures de coupures de courant par jour.

C’est la deuxième fois en quelques mois qu’EDL est obligée de diminuer la production d’électricité suite à un retard dans le déblocage des fonds lui permettant d’acheter du carburant, après un premier épisode en novembre dernier. Les parlementaires avaient alors dû relever de pas moins de 425 millions de dollars le plafond des transferts à EDL fixé à l’article 13 du budget pour 2018 afin de payer près de 100 000 tonnes de fioul commandées au fournisseur algérien Sonatrach pour couvrir les besoins du pays jusqu’à la fin de l’année.


(Pour mémoire : L’absence de budget contraint EDL à rationner la production de courant)


Aucun responsable impliqué dans le processus de déblocage des crédits pour acheter le fioul d’EDL n’a pour l’instant justifié ce nouveau retard, alors que le pays n’a toujours pas adopté de budget pour 2019. L’hypothèse l’expliquant en invoquant une volonté des responsables de limiter la sortie de devises du pays – les livraisons de fioul devant être réglées en dollars – n’a pas été confirmée.

La réforme du secteur de l’électricité fait partie des principaux chantiers que le nouveau gouvernement doit entreprendre, afin de notamment permettre à EDL de devenir rentable. Les subventions sur le carburant consommé par les centrales libanaises (les transferts à EDL, un des plus importants postes de dépense budgétaire) ont augmenté de près de 38 % sur les neuf premiers mois de 2018 par rapport à la même période en 2017 pour atteindre 1,23 milliard de dollars, pour un déficit public qui s’est élevé à 4,5 milliards de dollars sur la même période (+124 %).


Pour mémoire

Le ministère des Finances a transféré les fonds pour le carburant des deux navires-centrales

EDL : le déblocage des crédits pour le fuel voté lors de la prochaine séance parlementaire ?

Électricité du Liban (EDL) a annoncé dans un communiqué publié hier que le carburant payé avec l’avance du Trésor de 400 milliards de livres libanaises (265,3 millions de dollars) approuvée la semaine dernière avait commencé à être livré dimanche. En conséquence, la production de courant dans l’ensemble des centrales concernées doit retrouver son niveau habituel d’ici à la...
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