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Économie - Finances

Eurobonds : l’embellie se confirme après la formation du gouvernement

Le risque que l’État se retrouve en situation de défaut de paiement en 2019 est a priori écarté.

La rue des Banques à Beyrouth. Jamal Saïdi/Reuters (Archives)

Les rendements des titres de dette en dollars émis par le gouvernement libanais – les eurobonds – ont continué à s’améliorer hier, 24 heures après la formation du nouveau gouvernement dirigé par Saad Hariri, qui a mis fin à plus de huit mois de blocage lié aux tensions entre les différents partis politiques au pouvoir.

Sur les marchés, les obligations à court terme arrivant à échéance en 2019 (trois séries : avril, mai et septembre) ont ainsi affiché des rendements gravitant autour de 7,5 %, contre 8,5 % la veille (les prix oscillent entre 98 et 99 dollars par obligation).

Une baisse des rendements à très court terme signifie que les investisseurs estiment que le risque que l’État se retrouve en situation de défaut de paiement en 2019 est a priori écarté. Les rendements de ces mêmes obligations avait dépassé 13 % courant janvier après qu’une partie de la presse et des médias ont fait état de rumeurs concernant un projet imminent de restructuration de la dette publique du pays en se basant sur des déclarations – par la suite clarifiées – du ministre sortant des Finances, Ali Hassan Khalil, qui a par ailleurs été reconduit à son poste jeudi. Une restructuration de la dette implique que l’État négocie avec les détenteurs de ses obligations – principalement le secteur bancaire libanais – une baisse de sa dette (principal et intérêts) obligeant donc ses créanciers à assumer des pertes.


(Lire aussi : Situation financière au Liban : quelques clés pour comprendre la fébrilité actuelle)



Niveau presque « normal »

Pour un expert financier ayant requis l’anonymat, les cours actuels des eurobonds à court terme sont à un niveau « presque » normal. « Les rendements des obligations d’État en dollars sont en effet impactés par la hausse des taux américains qui ont été relevés à neuf reprises en trois ans (décembre 2015 à décembre 2018). À l’époque où les taux de la Fed se situaient entre 0 % et 0,25 % les rendements des eurobonds oscillaient entre 4 et 5 %. Or aujourd’hui les taux sont compris entre 2,25 % et 2,5 %. Dans ce contexte, un rendement de titres de dettes compris entre 6 et 8 % peut être considéré comme normal pour le Liban », explique l’expert à L’Orient-Le Jour.

Il souligne néanmoins que les rendements des eurobonds à moyen terme sont encore plus élevés que ceux à long terme. Les différentes séries de titres arrivant à échéance entre 2020 et 2022 affichaient hier des taux situés entre 10 et 11 %, toutes émissions confondues, contre une fourchette située entre 9,50 % et 10 %. « La formation du gouvernement donne de l’air à court terme mais ne suffit pas à elle seule à écarter le risque de défaut à moyen ou long terme. Il faut désormais que le gouvernement lance les réformes que le pays s’est engagé à lancer pour contrôler son endettement, assainir ses finances publiques et restructurer son économie pour que la donne change à ce niveau », conclut l’expert.

La dette publique libanaise, qui est principalement détenue par le secteur bancaire du pays, a atteint 83,6 milliards de dollars à fin novembre 2018 (+5,2 % en un an) selon les derniers chiffres du ministère des Finances. Le pays possède en outre l’un des ratios dette/PIB les plus élevés du monde (154,6 % à fin 2018 selon la Banque mondiale). Le pays s’est engagé lors de la conférence de Paris (dite la CEDRE) en avril dernier à lancer plusieurs réformes pour contrôler son endettement, assainir ses finances publiques et restructurer son économie.

Par ailleurs, la formation du nouveau gouvernement n’a eu qu’un impact limité sur les actions de Solidere, la compagnie spécialisée dans l’immobilier et le BTP fondée dans les années 1990 par le Premier ministre Rafic Hariri, des secteurs qui sont fortement sensibles à l’évolution de la scène politique locale. À la clôture de la Bourse de Beyrouth (BSE), le cours de l’action Solidere A affichait 6,71 dollars, soit une hausse de 5 % par rapport à leur niveau au début de la semaine, avec un pic à 6,74 dollars mercredi. Une variation à pleine plus franche pour l’action Solidere B (+5,8 % sur la même période) qui a terminé la séance d’hier à 6,54 dollars.



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commentaires (2)

SOUHAITONS QUE LE PAYS RENTRE DANS L,ORDRE ET QUE LES REFORMES DE LA CEDRE SOIENT APPLIQUEES LE PLUS VITE Y COMPRIS L,ASSAINISSEMENT DE L,EDL ET DU SECTEUR PUBLIC EN GENERAL...

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 53, le 02 février 2019

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Commentaires (2)

  • SOUHAITONS QUE LE PAYS RENTRE DANS L,ORDRE ET QUE LES REFORMES DE LA CEDRE SOIENT APPLIQUEES LE PLUS VITE Y COMPRIS L,ASSAINISSEMENT DE L,EDL ET DU SECTEUR PUBLIC EN GENERAL...

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 53, le 02 février 2019

  • Il suffisait de peu.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 01, le 02 février 2019

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