Le député Hassan Fadlallah, membre du Hezbollah, a affirmé que sa formation allait poursuivre sa lutte contre la corruption, en dépit de la "cacophonie", en allusion à peine voilée à l'ancien Premier ministre Fouad Siniora et ses soutiens, qui s'estiment visés par le parti chiite qui l'accuse, sans le nommer.
Nous allons poursuivre notre parcours dans la lutte contre la corruption, car des objectifs primordiaux ont été atteints.", a dit le député chiite, lors d'une réunion avec des enseignants, autour d'un petit-déjeuner organisé par la fédération des municipalités de Bint Jbeil au Liban-Sud. "Toute cacophonie, d'où qu'elle provienne, ne changera rien à la décision du Hezbollah, car ceux qui nous connaissent savent que lorsque nous faisons face à des difficultés et des obstacles, nous ne reculons pas", a-t-il ajouté. Hassan Fadlallah a dans ce contexte insisté sur l'importance d'adopter des politiques monétaires d'austérité, sans que cela ne touche les classes défavorisées.
Pour sa part, le Conseil islamique supérieur chérié, qui s'est réuni sous la présidence du mufti sunnite de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, a pris la défense de Fouad Siniora, estimant que les allusions à sa personne équivalent à de la calomnie. "La lutte contre la corruption doit se faire dans un cadre légal et les corrompus doivent être sanctionnés sur la base de critères clairs et de documents officiels, loin de toute politique de revanche", a mis en garde le Conseil. "La justice doit prendre les décisions à ce niveau et personne n'a le droit d'accuser ou de faire allusion à quiconque sans base juridique. Les flèches décochées aujourd'hui d'une manière ou d'une autre contre Fouad Siniora équivalent à de la calomnie et à des préjugés injustes. Laissons la justice indépendante faire son devoir sans ingérences", a ajouté le Conseil. Il a ensuite appelé à englober la période pré-1992 dans le cadre de la lutte contre la corruption, à savoir la période précédant l'accession de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri au pouvoir, "afin qu'aucune formation politique ne se sente visée". L'instance a également appelé le gouvernement à appliquer sa feuille de route, en mettant en place notamment des réformes économiques et des projets de développements
(Lire aussi : Reconstitution des comptes publics : Bifani répond à Siniora)
Il y a deux semaines, le député du Hezbollah Hassan Fadlallah avait fait parler de lui en annonçant qu’il allait transmettre à la justice des documents révélant selon lui de nombreuses irrégularités dans les écritures comptables, notamment sur la période 1993-2012, rendant leurs auteurs passibles de poursuites judiciaires. Le député a joint la parole aux actes jeudi dernier, en faisant état au passage de milliards de livres libanaises qui auraient "disparu", selon lui, pendant cette période. Cette initiative a coïncidé avec la finalisation du travail de reconstitution des comptes publics effectué par le ministère des Finances couvrant la période allant de 1993 à 2017.
L'ancien Premier ministre Fouad Siniora, qui était à la tête du gouvernement (2005-2009) et ministre des Finances (2002-2004) pendant cette période, s'est défendu lors d'une conférence de presse sur sa gestion des fonds publics, lançant une violente diatribe à l'égard du parti chiite. De nombreuses personnalités ont par la suite pris la défense de M. Siniora, un des faucons du Courant du Futur de Saad Hariri (sunnite), notamment le mufti de la République Abdellatif Deriane qui a affirmé que l'ancien Premier ministre était "une ligne rouge" à ne pas franchir.
Hier, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé lors d'un discours télévisé que la lutte contre la corruption est aussi "sacrée" que la résistance à Israël.
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commentaires (14)
Par contre quand on avale une noix de coco il faut être sûr de la taille de son anus. PROVERBE africain des HOMMES bleues du sahel.
FRIK-A-FRAK
18 h 25, le 10 mars 2019