Satterfield espère que les choix du Liban ne se feront pas dans l'intérêt de "parties étrangères"

Le sous-secrétaire d’État américain pour le Proche-Orient, David Satterfield, en visite à Beyrouth, a exprimé mardi l'espoir que le gouvernement libanais ferait des choix "dans l'intérêt du Liban" et non "dans l'intérêt de parties étrangères".

"Le Liban a désormais un gouvernement qui doit prendre des décisions sensibles pour le secteur économique, concernant la lutte contre la corruption et sur le plan sécuritaire", a affirmé M. Satterfield

après un entretien avec le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, dans une brève déclaration relayée par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). "Les Etats-Unis sont grandement engagés envers le Liban, et souhaitent que le pays aille de l'avant et fasse des choix. De notre côté et de celui d'autres pays, nous adapterons notre politique en fonction des choix qui seront faits par le Liban, choix qui seront, nous l'espérons, positifs dans l'intérêt du Liban et de son peuple, et pas dans l'intérêt de parties étrangères", a ajouté le diplomate américain.

En début d'après-midi, M. Satterfield s'est rendu à Saïfi, où il s'est entretenu avec le chef des Kataëb, Samy Gemayel. "La véritable stabilité se fonde sur des décisions nationales, et pas sur des décisions imposées par d'autres", a déclaré le sous-secrétaire d'Etat américain à l'issue de cet entretien. "Le Liban a longtemps souffert des conflits et des idéologies importés par d'autres sur son sol. Cela doit changer", a-t-il ajouté.

Le responsable US, accompagné de l’ambassadrice américaine à Beyrouth, Elizabeth Richard, a été reçu par la suite au Grand sérail par le Premier ministre Saad Hariri en présence de son conseiller politique, l'ancien ministre Ghattas Khoury. Les derniers développements et la situation du Liban et dans la région, ainsi que les relations entre le Liban et les Etats-Unis, ont été évoqués lors de cet entretien avant un déjeuner. M. Satterfield a ensuite rencontré le leader druze Walid Joumblatt.

Le sous-secrétaire d'Etat américain était arrivé au Liban lundi soir, et avait participé à un dîner avec l'ensemble des ministres représentant les Forces libanaises au sein du gouvernement libanais.
Selon plusieurs médias locaux, sa visite pourrait être le prélude à une prochaine visite au Liban du secrétaire d’État américain, Mike Pompeo.

Mi-février, les États-Unis avaient livré pour la première fois à l'armée libanaise des roquettes air-sol à téléguidage laser, qui venaient s'ajouter aux plus de deux milliards d'équipements militaires déjà fournis à la troupe par Washington depuis 2005. Lors de cette livraison, l'administration américaine avait souligné qu'elle "prouve l'engagement infaillible des États-Unis à soutenir l'armée libanaise et ses capacités, en sa qualité d'unique et légitime force de défense du Liban", en allusion au Hezbollah, dernière milice libanaise armée, qualifiée d'entité terroriste par Washington.

Quelques jours plus tard, l’ambassadrice Elizabeth Richard, avait rappelé que son pays n’acceptera pas un renforcement du rôle du parti de Hassan Nasrallah au plan interne, notamment après la formation du nouveau gouvernement de Saad Hariri.

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