Le premier vice-président iranien Eshaq Jahangiri (g) et le président syrien Bachar el-Assad, le 29 janvier 2019, à Damas. AFP PHOTO / HO / SANA
Le président syrien Bachar el-Assad a estimé mardi que des accords économiques signés la veille avec l'Iran constituaient un "pilier solide" face à la "guerre économique" livrée par l'Occident aux deux pays, ont indiqué les médias d'Etat.
Ces accords "revêtent une dimension stratégique et constituent un pilier économique solide, qui doit contribuer à consolider la résilience des deux pays face à la guerre économique qui leur est livrée par certains pays occidentaux", a souligné M. Assad, selon l'agence officielle Sana.
M. Assad s'exprimait lors d'une rencontre avec le premier vice-président iranien Eshaq Jahangiri, en visite en Syrie depuis lundi pour signer la série d'accords bilatéraux. Il a appelé à "intensifier les efforts communs" pour empêcher les pays "qui tentent encore d'affaiblir" la Syrie et l'Iran d'aboutir à leur fins.
Lundi soir, la Syrie et l'Iran avaient signé onze accords et protocoles d'entente, dont un accord de coopération économique "stratégique" et à "long terme", visant à renforcer la coopération entre les deux pays alliés dans la guerre qui déchire le pays depuis 2011. L'agence officielle Sana a rapporté la signature d'accords dans divers domaines, dont l'"économie, la culture, l'éducation, les infrastructures (...) l'investissement et le logement". Ces accords ont été conclus dans le cadre d'une visite lundi à Damas de M. Jahangiri.
Le Premier ministre syrien Imad Khamis a qualifié la signature "d'un message au monde sur la réalité de la coopération syro-iranienne (...)", évoquant des "facilités légales et administratives" profitant aux entreprises iraniennes désireuses d'investir en Syrie et de contribuer "efficacement à la reconstruction".
Parmi les marchés conclus figurent notamment deux protocoles d'entente entre les autorités des chemins de fer des deux pays ainsi qu'entre les autorités respectives de promotion des investissements. Au niveau des infrastructures figure aussi la réhabilitation des "deux ports (...) de Tartous et (...) de Lattaquié, ainsi que la construction d'une centrale énergétique d'une capacité de 540 mégawatts (...)", selon M. Khamis. A cela s'ajoute "une dizaines de projets dans le secteur pétrolier et l'agriculture", a-t-il ajouté.
(Lire aussi : Téhéran a-t-il les moyens de son ambition régionale ?)
L'économie syrienne a subi de plein fouet le conflit tandis que les infrastructures sont encore largement endommagées. Le coût des destructions dues à la guerre est estimé par l'ONU à quelque 400 milliards de dollars. L'Iran se tiendra "aux côtés de la Syrie durant la prochaine phase qui sera marquée par la reconstruction (...)", a promis le premier vice-président iranien.
En août, l'Iran et la Syrie avaient déjà signé un accord de coopération militaire, tandis qu'au niveau économique, Téhéran a soutenu son allié durant les années mouvementées du conflit à travers des livrais d'hydrocarbures et plusieurs lignes de crédit.
Cette nouvelle signature intervient dans un contexte de nouvelles sanctions américaines contre l'Iran, alors que le régime de Bachar el-Assad ainsi que plusieurs hommes d'affaires et entreprises Syriennes sont déjà inscrits sur les listes noires américaines et européennes.
Soutenu militairement par la Russie et l'Iran, le régime syrien a repris ces deux dernières années de vastes territoires aux rebelles et aux jihadistes. Il contrôle aujourd'hui deux tiers du territoire.
Déclenché en 2011, la guerre en Syrie s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication d'acteurs régionaux et internationaux et la montée en puissance de mouvements jihadistes. Le conflit a tué plus de 360.000 personnes et déplacé plus de la moitié de la population.
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commentaires (3)
Président criminel qui va remplacer les réfugiés, opposants et autres déplacés par ses alliés enturbannés, spoliation généralisée, bonjour en Usurpie!
Christine KHALIL
13 h 32, le 29 janvier 2019