Rechercher
Rechercher

Liban - Bkerké

Raï : Les responsables s’arrachent le cadavre de la patrie

« L’option d’un cabinet restreint n’a pas d’alternative », a estimé hier le chef des Kataëb, Samy Gemayel, à l’issue de sa visite au patriarche maronite.

Le patriarche maronite Béchara Raï en compagnie du chef des Kataëb, Samy Gemayel.

Excédé par les parties au pouvoir qui persistent à tergiverser autour de la formation du gouvernement en l’entravant de manière indéfinie, le patriarche maronite Mgr Béchara Raï les a décrites dimanche comme des rapaces qui s’arrachent « le cadavre de la patrie ».

« À entendre tous les jours parler de quotes-parts pour former un cabinet dont on ne connaît pas la date de naissance, nous avons l’impression de nous trouver face au cadavre d’une patrie que s’arrachent les protagonistes, qui au demeurant appellent cela l’unité nationale », a lancé Mgr Raï au cours de l’homélie qu’il a prononcée lors de la messe de l’Épiphanie.

« La manière d’exercer la politique est, dans notre pays, un moyen d’enrichissement illicite et de garantie d’intérêts privés, sectaires, communautaires et partisans, au détriment de l’intérêt général », a en outre affirmé le patriarche maronite, estimant que les responsables « ne se soucient ni du peuple qui crève de faim, ni de l’effondrement économique, ni du grave danger financier, ni du chômage qui sape les capacités des jeunes ».

« Nous ne voyons comme issue à l’impasse des quotes-parts qui opposent les responsables politiques que la formation d’un gouvernement restreint, neutre, et composé de technocrates jouissant d’un sens national et d’une bonne réputation, lesquels œuvreraient à appliquer les réformes urgentes réclamées par la communauté internationale et investir les fonds promis par la conférence de Paris », a jugé Mgr Raï. « Quant aux blocs politiques et groupes parlementaires, qu’ils s’installent respectivement autour d’une table de dialogue et au Parlement afin de s’entendre à la lumière de la Constitution et du pacte national sur tous les sujets conflictuels, à commencer par ce qu’ils appellent les critères et les coutumes », a-t-il encore réclamé.

Hier, le patriarche a reçu le ministre sortant de la Santé Ghassan Hasbani (Forces libanaises), qui a lui aussi exprimé son impatience face au retard dans la formation d’un cabinet efficace. « Un gouvernement capable de prendre des mesures courageuses aux plans économique, financier et politique doit être formé au plus vite pour que nous puissions aller de l’avant et sortir de la situation qui prévaut », a déclaré M. Hasbani, à l’issue de sa visite à Bkerké. « Ce gouvernement devra rapidement répondre aux exigences du pays liées au renforcement de la transparence, de l’action administrative et de l’organisation du secteur public, afin qu’il attire et exécute des projets propres à relancer l’économie. Il devra aussi agir de manière à profiter des investissements importants et améliorer la situation économique, ce qui constitue une priorité », a ajouté le ministre. Soulignant que son parti « a réclamé auparavant un gouvernement réduit, formé de personnalités neutres », M. Hasbani a estimé qu’« un gouvernement d’union nationale ou autre doit, quelle que soit sa forme, obtenir l’approbation de tous et adopter des décisions courageuses avec le soutien de la Chambre des députés, laquelle devrait élaborer les législations demandées ».


(Lire aussi : Pas de cabinet avant le sommet économique arabe ?)



« Hariri et Aoun doivent user de leurs prérogatives »

Mgr Raï s’est ensuite entretenu avec le chef des Kataëb Samy Gemayel, qui a réitéré son appel à la formation d’un gouvernement restreint composé de technocrates non partisans.

« Nous avons besoin de voix raisonnables et conscientes qui auraient la sagesse de penser dans l’intérêt des Libanais et du pays plutôt qu’en faveur des intérêts individuels », a déclaré M. Gemayel, à l’issue de l’entretien avec le patriarche, notant d’un ton amer que « ce sont ces intérêts qui gouvernent malheureusement le Liban. » « Nous partageons la position du patriarche que nous qualifions de courageuse. Face à l’échec des tentatives visant à former un gouvernement de quotes-parts, nous réitérons notre appel pour la mise sur pied d’un cabinet restreint composé des meilleurs experts, lesquels parviendraient à sortir le pays de la dure réalité dans laquelle il est plongé », a ajouté M. Gemayel, soulignant que cette option « n’a pas d’alternative ». Réclamant dans ce cadre « un cabinet homogène, qui soit à l’écart du partage des parts et du clientélisme, dont le seul souci serait d’appliquer la loi et de sauver le pays », le chef des Kataëb a appelé le chef du gouvernement désigné Saad Hariri et le président de la République Michel Aoun à utiliser leurs prérogatives liées à la formation du gouvernement, à charge pour le Parlement de voter la confiance à l’égard de ce gouvernement. M. Gemayel a par ailleurs mis lui aussi l’accent sur la nécessité d’« entamer au sein de l’hémicycle un dialogue en profondeur entre toutes les parties rivales ».

Sur un autre plan, notons que le patriarche maronite a reçu le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, venu lui présenter ses vœux à l’occasion de la nouvelle année.


Lire aussi

Raï : Les responsables s’arrachent le cadavre de la patrie

L’État veut-il « éradiquer le sunnisme modéré ? », s’interroge Ahdab

Les "porte-voix de Damas" entravent la formation du gouvernement, selon Joumblatt

Gouvernement : le Hezbollah continue de distiller le chaud et le froid

Salamé : Le blocage gouvernemental rend difficile le maintien de la stabilité monétaire

Raï juge « impossible » qu’un cabinet ordinaire de 30 sauve le pays

Gouvernement : le Hezbollah promet un proche déblocage

Excédé par les parties au pouvoir qui persistent à tergiverser autour de la formation du gouvernement en l’entravant de manière indéfinie, le patriarche maronite Mgr Béchara Raï les a décrites dimanche comme des rapaces qui s’arrachent « le cadavre de la patrie ».« À entendre tous les jours parler de quotes-parts pour former un cabinet dont on ne connaît pas la...

commentaires (5)

Durant les evenements de 1975 et pour survivre de l'attaque de Arafat contre eux Bachir a fait appel aux Israeliens. Pour cela il a reussi a sauver les Chretiens du Liban d'un horrible massacre. La Syrie lui a fait payer de sa vie pour cela Les maronites reunis a Bkerke pour sauver les Chretiens du Liban aujourdh'ui d'une mainmise Iranienne sur le pays n'ont plus aucune possibilite aujourdh'ui de faire quoi que ce soit. L'Iran et HB sont assez intelligent pour ne pas faire une guerre mais prefere grignoter peu a peu tous les pouvoirs au Liban Le pays s'Iranise plutot rapidement cette fois ci due a une loi electorale ou certains ont cru qu'elle favorisait les Chretiens alors qu'elle amplifier la domination de HB sur le pouvoir Quand les reves de certains d'arriver au pouvoir quelque soit les consequences de leurs actions pour leur communaute tourne au desastre il ne faut pas chercher loin les responsables Les Chretiens du Liban enracines dans leur terre sauront j'espere depasse cette epreuve et ne devront pas s'exiler

LA VERITE

11 h 12, le 16 janvier 2019

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Durant les evenements de 1975 et pour survivre de l'attaque de Arafat contre eux Bachir a fait appel aux Israeliens. Pour cela il a reussi a sauver les Chretiens du Liban d'un horrible massacre. La Syrie lui a fait payer de sa vie pour cela Les maronites reunis a Bkerke pour sauver les Chretiens du Liban aujourdh'ui d'une mainmise Iranienne sur le pays n'ont plus aucune possibilite aujourdh'ui de faire quoi que ce soit. L'Iran et HB sont assez intelligent pour ne pas faire une guerre mais prefere grignoter peu a peu tous les pouvoirs au Liban Le pays s'Iranise plutot rapidement cette fois ci due a une loi electorale ou certains ont cru qu'elle favorisait les Chretiens alors qu'elle amplifier la domination de HB sur le pouvoir Quand les reves de certains d'arriver au pouvoir quelque soit les consequences de leurs actions pour leur communaute tourne au desastre il ne faut pas chercher loin les responsables Les Chretiens du Liban enracines dans leur terre sauront j'espere depasse cette epreuve et ne devront pas s'exiler

    LA VERITE

    11 h 12, le 16 janvier 2019

  • 2 solutions pour le Liban : renvoyer tout ces politiciens chez eux et formé une société privée de gestion du pays où option 2 où l'on renvoi les politiciens toujours chez eux mais de préférence hors du pays et on offre la gestion du pays à l'un des pays nordiques... Bon trêve de plaisanteries et soyons sérieux: Zuma et Mugabe sont désœuvrés et l'un d'eux accepterai sûrement la direction du Liban, ne loupons pas l'opportunité...

    Wlek Sanferlou

    18 h 19, le 08 janvier 2019

  • Tous ces "responsables" politiques ou religieux, de par leur attitude devant le photographe: souriants et détendus, pose avantageuse, débitant leurs sempiternels "il faudrait...faut pas..."etc. depuis des mois, nous prouvent qu'au fond ils ne servent pas à grand chose...sauf à donner du boulot aux photographes... on me dira peut'être que c'est toujours ça de pris pour ces derniers ? Irène Saïd

    Irene Said

    13 h 36, le 08 janvier 2019

  • Si les différentes confessions veulent faire preuve de leur loyauté au Liban, elles doivent aider l'Etat à se réserver le droit de traiter avec les autres Etats, et ainsi rendre tout contact professionnel non-autorisé d'un groupe ou d'un individu avec un Etat étranger, comme étant un acte de trahison et par conséquent punissable selon sa gravité. Les premiers gagnants d'un tel système seront les personnes et les partis qui ont des alliances avec l'étranger, car ils seront soulagés de la pression de leur partenaires. Je pense que ce n'est pas par gaieté de cœur qu'ils collaborent avec l'étranger mais pour bénéficier d'une protection et peut-être du financement.

    Shou fi

    12 h 12, le 08 janvier 2019

  • ABRUTIS, IGNORANTS, INCAPABLES MAIS AUSSI CRIMINELS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    05 h 41, le 08 janvier 2019

Retour en haut