Un soldat libanais a succombé à ses blessures, vendredi matin, après des affrontements nocturnes la veille avec des éléments armés du clan Jaafar dans la Békaa. Il s'agit du soldat Ra'ouf Hassan Yazbeck., 21 ans, célibataire et originaire du village de Nahlé, dans la Békaa. Il avait été touché par balle au torse.
Ses funérailles auront lieu demain à 11h dans son village.
Le soldat libanais Ra'ouf Hassan Yazbeck, a succombé à ses blessures vendredi, au lendemain d'affrontements avec des membres armés du clan Jaafar à Baalbeck. Photo ANI
Sitôt la mort du soldat annoncée, la guerre des communiqués a été lancée.
Le clan al-Jaafar a ainsi dénoncé dans des termes virulents ce qu’il a qualifié d'"opération d’élimination visant nos jeunes" menées par l’armée libanaise, et dénonçant des "condamnations à mort systématiques". "Jusqu’à quand devrons-nous garder le silence face à ces opérations barbares inhumaines et illégales ?" se demandent les familles relevant de ce clan. Le communiqué conclut en réclamant "l’annulation du plan de sécurité de l’armée et l’adoption immédiate d’une loi d’amnistie sans plus tergiverser".
Dans un autre communiqué, les habitants de Baalbeck ont présenté leurs condoléances à la famille du soldat tué, appelant l’institution militaire "à faire justice à sa famille et à sanctionner les criminels qui ont fini par corrompre l’image des tribus locales qui n’avaient jamais auparavant abrité de tueurs et des racketteurs de tous calibres".
De son côté, la famille de la victime et les habitants de Nahlé, ont dénoncé dans un troisième communiqué l’acte de barbarie commis par le clan Jaafar et ont demandé à l’armée de "frapper d’une main de fer". A défaut, avertit la famille Yazbeck, "nous nous ferons justice nous-mêmes".
(Pour mémoire : Opération contre un trafiquant de drogue dans le Hermel : un soldat tué)
Hier soir, une patrouille de l'armée a été la cible de tirs de la part d'éléments armés du clan Jaafar dans le quartier Charawné à Baalbeck. Les militaires avaient riposté aux sources des tirs. Des armes automatiques et des lance-roquettes avaient été employés dans les affrontements qui ont fait quatre blessés parmi les soldats libanais, dont un grièvement, selon l'armée qui a publié un communiqué vendredi.
Des renforts ont été déployés dans le secteur et les militaires sont à la recherche des individus impliqués dans les échanges de tirs. En début d'après-midi, un calme précaire régnait dans le quartier de Charawné et les environs. L'armée a installé des barrages mobiles sur place.
Fin novembre, quatre dangereux repris de justice avaient été tués dans une opération menée à Charawné par les services de renseignements de l'armée.
Quelques jours plus tard, un groupe de jeunes avaient mis le feu à un barrage militaire dans ce même quartier. Ils avaient également brisé les vitres du poste de surveillance. Le clan Jaafar avait alors dénoncé l'attaque. Aucun militaire ne se trouvait sur place au moment de l'attaque.
Un énième plan de sécurité a récemment été mis en place par les autorités libanaises dans la région de Baalbeck-Hermel. Les observateurs mettent en doute toutefois son efficacité.
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Le plan de sécurité, un plan vindicatif du Hezbollah ?
Des notables de la Békaa-Nord explosent : Le temps de « la sécurité à l’amiable » est révolu
commentaires (8)
Pardon, lire synonymes au lieu d'anonymes dans mon commentaire
Shou fi
18 h 12, le 14 décembre 2018