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Oman et le Soudan prêts à ouvrir leurs espaces aériens aux avions civils israéliens, selon Netanyahu

Lors d'une conférence annuelle à Jérusalem avec les diplomates israéliens, M. Netanyahu a déclaré que lors de ses rencontres avec des dirigeants arabes, qu'ils n'a pas nommés, ces derniers lui disent: "+Nous ne conditionnerons plus notre normalisation avec l'Etat d'Israël aux caprices palestiniens+".

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, lors d'un Conseil des ministres à Jérusalem, le 9 décembre 2018. Oded Balilty/Pool via REUTERS

Les présentant comme les nouveaux signes d'une "normalisation" des relations entre Israël et les pays arabes, le Premier ministre israélien a annoncé, lundi, que le sultanat d'Oman et le Soudan étaient prêts à laisser les avions civils israéliens utiliser leur espace aérien.

"Quand j'étais à Oman, j'ai parlé avec le sultan Qabous qui m'a dit qu'El Al (la compagnie israélienne) pourrait survoler Oman", a déclaré M. Netanyahu en faisant référence à la visite surprise qu'il a effectuée fin octobre dans ce pays du Golfe, malgré l'absence de relations diplomatiques entre les deux Etats. Une telle autorisation de la part d'Oman semble d'un intérêt pratique limité pour les appareils israéliens, en particulier pour les vols à destination de l'Asie, faute de permission de survol de l'Arabie saoudite.

(Lire aussi : « Israël revient en Afrique et l’Afrique revient en Israël »)

Plus intéressant pour Israël est l'autorisation de survoler le Soudan, pour les avions israéliens en route pour l'Amérique du Sud. Des avions israéliens "peuvent déjà survoler l’Égypte et le Tchad. Désormais, nous pouvons également survoler cette partie du Soudan", a souligné, selon Reuters, M. Netanyahu, en montrant une carte, lors d'une réunion avec des diplomates. Il a précisé que l'ouverture de cette nouvelle voie aérienne avait été facilitée suite à des discussions menées, fin novembre, avec le président tchadien Idriss Déby Itno. Les porte-paroles du Premier ministre n'ont pas donné plus de détails concernant l'entrée en vigueur de cette autorisation de survol. Jusqu'à présent, les autorités soudanaises n'ont pas commenté ces déclarations de M. Netanyahu.

Des diplomates israéliens ont précisé que des contacts discrets avaient été établis au cours des dernières années avec le Soudan, les autorités soudanaises rechignant à rendre publiques toute communication avec Tel Aviv. Ces diplomates soulignent qu'après avoir longtemps considéré le Soudan comme un allié de l'Iran et une plateforme pour le trafic d'armes à destination des groupes armés palestiniens à Gaza, le pays s'est maintenant distancié de Téhéran.

(Lire aussi : Nouvel acte de séduction israélien vers les pays arabes avec un projet de liaison ferroviaire)

Ces annonces sont les dernières en date de l'Etat hébreu dans le cadre de sa campagne visant à améliorer les relations avec les pays musulmans dans le but d'isoler l'Iran, son principal ennemi sur la scène régionale.

Lors d'une conférence annuelle à Jérusalem avec les diplomates israéliens, M. Netanyahu a déclaré que lors de ses rencontres avec des dirigeants arabes, qu'ils n'a pas nommés, ces derniers lui disent: "+Nous ne conditionnerons plus notre normalisation avec l'Etat d'Israël aux caprices palestiniens+". "Cela ne signifie pas encore des accords de paix, mais cela signifie certainement que nos progrès vers la normalisation et la paix, contrairement à ce que nous avons toujours pensé -de la paix avec les Palestiniens vers la paix avec le monde arabe-, pourraient emprunter le chemin inverse", de la paix avec le monde arabe vers la paix avec les Palestiniens, a-t-il dit.

(Lire aussi : Les Palestiniens inquiets de la normalisation des relations d'Israël avec certains pays arabes)

Israël a conclu la paix avec seuls deux pays arabes, l'Egypte et la Jordanie, avec lesquels il entretient des relations diplomatiques. Mais M. Netanyahu ne cesse de proclamer que les nouvelles réalités régionales, à commencer par l'expansion de l'influence iranienne, créent une convergence d'intérêts avec les pays arabes. La plupart des pays arabes ont historiquement fait de la question palestinienne la condition d'une normalisation avec Israël.

Mais M. Netanyahu et des membres de l'administration Trump défendent une approche inversée dans laquelle ce serait une normalisation avec les pays arabes qui favoriserait la paix avec les Palestiniens. L'administration Trump, proche alliée du gouvernement Netanyahu, œuvre ainsi à un rapprochement entre Israël et l'Arabie saoudite, en même temps qu'elle dit préparer une initiative de paix entre Israéliens et Palestiniens.

Dans ce contexte, les signes de rapprochement entre Israël et certains pays arabes se sont succédé ces derniers mois. La compagnie indienne Air India a reçu en mars l'autorisation d'utiliser l'espace aérien saoudien pour des vols vers Tel Aviv, un développement mettant fin à l'interdiction depuis des décennies par Riyad de son espace aérien pour des vols vers Israël.

Fin octobre, Benjamin Netanyahu avait donc été reçu à Oman par le sultan Qabous, une première depuis plus de vingt ans. Dans la foulée, les ministres israéliens de la Culture et des Sports Miri Regev et des Communications Ayoub Kara se sont rendus aux Émirats arabes unis. Le 25 novembre, le président tchadien Idriss Déby Itno s'était rendu en Israël, pour la première visite d'un chef d’État tchadien dans ce pays, après plus de quatre décennies de rupture des relations diplomatiques. M. Déby avait rencontré le M. Netanyahu, qui avait qualifié sa visite d'"historique" et évoqué les changements dans le monde arabe tout en annonçant "qu'il y aura très bientôt d'autres visites dans des pays arabes".

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Les présentant comme les nouveaux signes d'une "normalisation" des relations entre Israël et les pays arabes, le Premier ministre israélien a annoncé, lundi, que le sultanat d'Oman et le Soudan étaient prêts à laisser les avions civils israéliens utiliser leur espace aérien."Quand j'étais à Oman, j'ai parlé avec le sultan Qabous qui m'a dit qu'El Al (la compagnie israélienne)...

commentaires (5)

C'est amusant de constater comme l'idée d'une éventuelle paix avec Israël provoque des cauchemars à certains... ben oui...où aller chercher alors, en cas de paix, les bouffées d'adrénaline indispensables à leur bien-être ? Irène Saïd

Irene Said

21 h 41, le 10 décembre 2018

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Commentaires (5)

  • C'est amusant de constater comme l'idée d'une éventuelle paix avec Israël provoque des cauchemars à certains... ben oui...où aller chercher alors, en cas de paix, les bouffées d'adrénaline indispensables à leur bien-être ? Irène Saïd

    Irene Said

    21 h 41, le 10 décembre 2018

  • LA NORMALISATION AVEC TOUS LES PAYS ARABE EST EN MARCHE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 18, le 10 décembre 2018

  • Je suis 100% pour la paix et la fraternité des peuples, des peuples du monde entier. Cette paix doit être juste, équilibrée et fondée sur des valeurs et des vérités (autant que possible). Israël aurait pu faire infiniment mieux en terme de dialogue et de rapprochement avec les palestiniens (même s'ils n'ont pas été toujours lucides, bon stratèges ou ouverts). Plus de 70 ans d’existence d'Israël, pour si peu de résultat avec les pays qui soutiennent la cause palestinienne. (Je reconnais que eux non plus n'ont pas su saisir les opportunités) mais tout de même ! On attendu beaucoup plus d’Israël. Plus d'humanité, plus de dialogue réel et plus de compassion aux plus faibles, plus démunis (les palestiniens) On attend toujours une paix globale loin des colonisations abusives sans fin.

    Sarkis Serge Tateossian

    16 h 51, le 10 décembre 2018

  • Le train est en marche, lentement mais sûrement, et je ne vois vraiment pas ce qui pourrait l'arrêter, l'énergie cinétique étant cumulative par définition.

    Remy Martin

    15 h 57, le 10 décembre 2018

  • Des gesticulations d'esbrouffe sans lendemain. Les vides tonneaux qui roulent font beaucoup de bruit.

    FRIK-A-FRAK

    15 h 20, le 10 décembre 2018

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