La délégation européenne avec le président du conseil municipal de Saïda. Photo DR
Une délégation de diplomates représentant treize pays européens et conduite par l’ambassadrice de l’Union européenne, Christina Lassen, a effectué hier une tournée dans la ville de Saïda.
« Nous tenons à montrer à travers cette visite que l’Union européenne et ses ambassadeurs ne s’intéressent pas uniquement à Beyrouth, mais aussi aux autres villes du pays. Il y a un an et demi, nous avions organisé une visite similaire à Tripoli », a expliqué à L’Orient-Le Jour Mme Lassen. « Nous soutenons et nous continuerons à soutenir les projets qui visent à développer Saïda », a-t-elle poursuivi, soulignant que l’Europe « encourage la coopération entre les divers pôles politiques de la ville et la société civile ». « Nous avons inclus dans cette visite le riche passé de Saïda avec ses vestiges archéologiques et historiques, son présent avec ses leaders actuels et son avenir à travers une rencontre avec les jeunes », a-t-elle encore dit. La tournée comportait une visite au siège de la municipalité, à la Chambre de commerce et d’industrie, au siège de Dar el-Fatwa dans la ville ainsi qu’un déjeuner chez la députée Bahia Hariri. Au programme également, une visite au temple d’Echmoun, à l’entrée nord de Saïda, en compagnie du patron de la Direction générale des antiquités, Sarkis Khoury, et au musée du savon, ainsi qu’une promenade dans les vieux souks de la ville.
Cette tournée visait aussi à exprimer un élan de solidarité avec la ville de Saïda en proie, par intermittence, à l’instabilité sécuritaire causée par les combats dans les camps palestiniens de Aïn el-Héloué et de Miyé w Miyé.
(Lire aussi : Au large de Saïda, de vieux chars deviennent de nouvelles maisons pour poissons)
38 % de chômeurs
Chez Mme Hariri, la parole a été donnée à un groupe de jeunes impliqués dans la gestion de la ville depuis dix-huit mois dans le cadre d’un projet soutenu par l’Union européenne. Reem Yassine, membre de ce groupe, a souligné que « Saïda a désormais son cabinet de 25 jeunes ministres qui prennent des décisions. Dans ce cadre, un projet de recyclage des ordures sera prochainement lancé ». Elle a également souligné que c’est un noyau de jeunes dont elle fait partie qui « ont proposé un programme électoral à Mme Hariri ».
À Dar el-Fatwa, la délégation a été reçue par le mufti Salim Soussan, ainsi que par les évêques Maroun Ammar, Élie Haddad et Élias Kfoury, qui ont tous mis l’accent sur la bonne marche du vivre-ensemble à Saïda, non seulement entre musulmans et chrétiens, mais aussi entre Libanais et Palestiniens.
Au siège municipal, le maire Mohammad Saoudi a évoqué quelques projets financés par des pays de l’UE, comme l’Italie et la Suède. Il a également présenté sa vision de l’avenir de la ville, affirmant qu’il tient à encourager le tourisme.
À la Chambre de commerce et d’industrie de Saïda et du Liban-Sud, le responsable de cette instance, Mohammad Saleh, a souligné que 38 % des habitants de la ville et de son agglomération sont au chômage, souhaitant une aide européenne aux petites et moyennes entreprises. Il a également remercié les diplomates présents pour des projets déjà réalisés relatifs à la mise en place d’un laboratoire agricole et d’un incubateur au sein de la Chambre de commerce et d’industrie. « La Chambre de commerce et d’industrie de Saïda devrait profiter de la CEDRE pour pouvoir attirer des entreprises étrangères qui pourraient investir à travers la mise en place de projets dans la ville », a souligné à L’Orient-Le Jour l’ambassadeur de France à Beyrouth, Bruno Foucher.
Lire aussi
Des tanks au large de Saïda, un réel atout pour les fonds marins ?
Pour mémoire
commentaires (0)
Commenter