Un ancien char de l'armée libanaise, largué au large de Saïda, afin de constituer un nouvel habitat pour la vie sous-marine, le 28 juillet 2018. Photo AFP / Mahmoud ZAYYAT
Pour créer un nouvel habitat qui profiterait à la vie sous-marine, des engins blindés hors d'usage appartenant à l'armée libanaise ont été envoyés par le fond, samedi au large de Saïda. Une série de photos de l'AFP montrent des carcasses de chars et autres vieux véhicules militaires entassés sur une barge équipée d'une grue. Les uns après les autres, ces véhicules sont largués en mer, à trois kilomètres du port de Saïda, au Liban-Sud. L'opération était supervisée par des activistes environnementaux de l'organisation "Les amis du littoral de Saïda".
La vie sous-marine, sur la côte libanaise, doit faire face à la pollution et à certaines mauvaises pratiques de pêche, comme la pêche à l'explosif, qui détruit les habitats sous-marins. Les épaves présentent l'avantage de former des récifs artificiels qui se transforment en habitat pour une variété d'espèces sous-marines.
La semaine dernière, le CNRS avait publié un rapport sur la pollution de l'eau de mer le long des côtes libanaises. "La situation est délicate, mais pas désespérée", avait déclaré Mouïn Hamzé, secrétaire général du CNRS, en présentant le rapport. Au niveau de Saïda, la mer souffre de la pollution dans la région, notamment en raison de la crise des déchets qui frappe la ville où se trouve une déchetterie. Les protestations se font de plus en plus vives contre les montagnes de déchets s’accumulant à l’intérieur de cette décharge qui accueille des ordures en provenance de Saïda, Jezzine et Beyrouth. Les eaux usées qui se déversent dans la mer sont également un facteur de pollution des eaux de Saïda. Dans le rapport du CNRS, l'eau au niveau de plage publique de Saïda est classée "passable", des efforts de fermeture de nombreuses bouches d’égouts ayant about à une amélioration de la qualité de l'eau. Dernièrement, Bassam Sabbagh, expert rattaché au ministère de l’Environnement, avait tiré la sonnette d'alarme, rappelant que "la pollution est en train de tuer plus que le terrorisme au Liban".
Selon une étude scientifique récente, il ne reste plus que 13% des océans de la planète pouvant être considérés comme sauvages, et ils pourraient disparaître complètement d'ici 50 ans, conséquence de l'augmentation du fret maritime, de la pollution et de la surpêche. D'après leur étude publiée par le journal Current Biology, on trouve la plus grande partie des zones sauvages dans l'Antarctique et l'Arctique ainsi que près d'îles reculées du Pacifique. Les zones côtières proches d'activités humaines sont celles où la vie marine est la moins florissante. En 2016, l'ONU a commencé à travailler sur un accord international qui régirait et protégerait la haute mer.
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Mais qu’avons-nous fait, nous Libanais, de toute notre eau...
commentaires (7)
Des fous saccageurs de fonds marins, ignobles et irrécuperables tarés, lourds.
Christine KHALIL
21 h 43, le 29 juillet 2018