« Il est homosexuel ! Que Dieu le guérisse ! » Des propos souvent entendus au Liban où, à l’instar de certains pays peu développés, l’homosexualité continue, trop souvent, d’être considérée comme une maladie. Par conséquent, il serait possible de la traiter par une psychothérapie ou encore par le biais de traitements radicaux comme des séances d’électrochocs ou l’administration de testostérones ou des médicaments indiqués pour les troubles de l’érection.
C’est pour battre en brèche les préjugés et autres idées préconçues, qui continuent d’entourer fortement l’homosexualité au Liban, que LebMASH (Société médicale libanaise pour la santé sexuelle) lance « Hinad » (Homosexuality is not a disease ou l’homosexualité n’est pas une maladie). Cette campagne, organisée avec le soutien du Fonds Agnes Varis Trust, vise à lutter contre les stéréotypes qui entourent l’homosexualité et à sensibiliser aux conditions relatives à la santé sexuelle des homosexuels. Elle a été lancée hier lors d’une conférence de presse organisée à l’hôtel Key Appart, dans le secteur du Palais de justice, avec la participation de l’Association libanaise de psychiatrie (ALP), la Société libanaise de psychologie (SLP) et Seeds for Legal Initiatives.
Cette campagne est d’autant plus importante que « près de 72 % des Libanais estiment que l’homosexualité est une maladie mentale » et « 79 % d’entre eux pensent que les homosexuels doivent suivre un traitement psychologique ou hormonal », selon une étude menée en 2015 au Liban. Plus encore, une étude menée auprès des médecins a montré que « même dans le milieu médical, certains médecins croient fermement que l’homosexualité est une maladie », souligne le Dr Chadi Ibrahim, psychiatre, sexologue et président de LebMASH. « Or elle ne l’est pas, affirme-t-il. Par conséquent, les tentatives de changer l’orientation sexuelle des homosexuels sont inutiles, voire nocives. Les études effectuées à ce sujet ont montré que les homosexuels qui subissent de tels traitements ont huit fois plus de risques de tenter de se suicider. Ils ont aussi de plus grands risques de sombrer dans une dépression ou de recourir aux drogues. Aujourd’hui, nous cherchons à dénoncer ces pratiques qui ne reposent sur aucune preuve scientifique. » Et le Dr Ibrahim d’annoncer qu’un numéro vert, le 76/085714, est à la disposition de ces personnes ou de tout individu qui désire s’informer plus sur la question. La campagne aurait dû comporter en plus des conférences, des articles de presse et des interviews dans les médias, « une campagne publicitaire notamment sur les panneaux, mais elle a fait l’objet d’une censure », déplore le Dr Ibrahim.
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Sanctions légales
La présidente de l’ALP, Aimée Karam, a rappelé de son côté que depuis 1974, « dans le monde, l’homosexualité n’est plus considérée comme une maladie sexuelle, mais une orientation sexuelle ». Insistant sur « la nécessité de soutenir l’indépendance des homosexuels », elle note qu’« à l’ALP, nous œuvrons à éduquer les professionnels et à améliorer leurs connaissances dans le domaine ». « Nous cherchons aussi à soutenir les homosexuels et leurs familles non seulement pour accepter cette situation mais aussi pour faire face à la stigmatisation de la société », ajoute-t-elle.
Même son de cloche chez le secrétaire général de la SLP, Georges Karam, qui a rappelé qu’en 1974 l’Association américaine de psychiatrie a annoncé que l’homosexualité n’était pas une maladie, suivie en 1975 par l’Association américaine de psychologie. « En 1990, l’Organisation mondiale de la santé a aboli cette notion de ses registres, ajoute-t-il. Au Liban, en 2013, la SLP avait annoncé qu’elle estime que l’homosexualité n’est pas une maladie. Aujourd’hui, nous réitérons notre position. »
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Le problème reste important au Liban, puisque dans la loi, « l’article 534 du code pénal, qui stipule que toute relation sexuelle contre nature doit être sanctionnée, continue de constituer une référence pour pénaliser les homosexuels », déplore Layal Sakr, présidente de Seeds for Legal Initiatives. Elle a toutefois salué cinq jugements rendus entre 2009 et 2017 dans lesquels des personnes homosexuelles ont été acquittées. Et d’affirmer qu’en tant qu’avocats, « notre rôle est de défendre nos clients en nous basant sur des preuves scientifiques et médicales ». « De plus amples efforts doivent être déployés sur les plans médical et juridique pour défendre les homosexuels devant les tribunaux et mieux sensibiliser l’opinion publique aux droits des homosexuels », conclut-elle.
Pour mémoire
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SAVEZ-VOUS QUE L,HOMOSEXUALITE EST UN ACCIDENT GENETIQUE DE LA NATURE NON SEULEMENT HUMAINE MAIS TOUT AUSSI ANIMALE ? OUI CHEZ TOUS LES GENRES D,ANIMAUX L,HOMOSEXUALITE EXISTE. ELLE RESULTE AUSSI D,UN ACCIDENT GENETIQUE. L,HOMOSEXUALITE N,EST PAS UNE MALADIE, MESSIEURS, JE LE REPETE, C,EST UN ACCIDENT GENETIQUE. ET TREVE DE LE COMPARER A DES MALADIES NATURELLES. L,HOMOSEXUALITE EST CONDAMNABLE LORSQU,ELLE NE RESULTE PAS D,UN ACCIDENT GENETIQUE MAIS EST UN CHOIX VICIEUX OU PROFESSIONNEL... LA C,EST UNE AUTRE HISTOIRE ! C,EST DE LA DEPRAVATION QU,ON PARLE ALORS !
16 h 50, le 09 novembre 2018