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À La Une - Arabie Saoudite

Affaire Khashoggi : Riyad promet à l'ONU une enquête "impartiale"

Cette promesse a été faite alors que les membres de l'ONU procédaient à Genève à l'examen du respect des droits de l'Homme par le royaume.


Le chef de la délégation saoudienne, Bandar Al Aiban, président de la Commission des droits de l'Homme, en train de prononcer un discours devant membres de l'ONU procédant à Genève, le 5 novembre 2018, à l'examen du respect des droits de l'Homme par l'Arabie saoudite. / AFP / Fabrice COFFRINI

L'Arabie saoudite a assuré lundi à l'ONU que l'enquête sur le meurtre de Jamal Khashoggi serait "impartiale", après une nouvelle série de critiques internationales plus d'un mois après la disparition du journaliste.

Cette promesse a été faite alors que les membres de l'ONU procédaient à Genève à l'examen du respect des droits de l'Homme par l'Arabie saoudite. Cette procédure ordinaire, à laquelle doivent se soumettre régulièrement tous les membres des Nations unies, a pris une autre dimension avec l'affaire Jamal Khashoggi, dont le corps n'a toujours pas été retrouvé. Le parquet d'Istanbul a affirmé la semaine dernière que M. Khashoggi avait été tué dès son entrée dans le consulat le 2 octobre, et son corps démembré. Cette affaire a provoqué l'indignation à travers le monde et terni l'image de l'Arabie saoudite, notamment du prince héritier Mohammad ben Salmane.

Lundi à Genève, une multitude de pays, en majorité occidentaux, ont dénoncé, à l'instar des Etats-Unis, ce "meurtre commis avec préméditation" et demandé à Riyad de mener une enquête "transparente". L'Islande et le Costa Rica ont même demandé l'envoi d'experts internationaux, comme l'avait souhaité la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Michelle Bachelet.


(Lire aussi : Meurtre Khashoggi : des "nettoyeurs" envoyés à Istanbul pour effacer les preuves)


L'ambassadeur britannique, Julian Braithwaite, a indiqué que son pays était "gravement préoccupé par la détérioration de la situation des droits de l'Homme en Arabie saoudite". Il a critiqué des "restrictions sévères de l'espace politique, des arrestations massives de défenseurs des droits humains, un recours accru aux tribunaux terroristes pour les dissidents politiques et un recours toujours plus fréquent à la peine capitale". "Mais le plus inquiétant est le meurtre de Jamal Khashoggi", a-t-il dit.

"Nous condamnons ce meurtre commis avec préméditation", a relevé le chargé d'affaires américain Mark Cassayre, demandant une enquête "approfondie et transparente". L'ambassadeur allemand Michael Freiherr von Ungern-Sternberg a quant à lui réclamé une "réponse complète" aux questions soulevées par la communauté internationale dans cette affaire.


Le chef de la délégation saoudienne, Bandar Al Aiban, président de la Commission des droits de l'Homme, n'a toutefois dédié que quelques minutes au "décès du citoyen Khashoggi", assurant que son pays "s'est engagé à mener une enquête impartiale" et que "toutes les personnes impliquées dans ce crime seront poursuivies". "L'enquête se poursuit conformément à nos lois nationales", a-t-il conclu, peu avant la fin de la réunion qui a duré une demi-journée.


(Lire aussi : Un mois après sa mort, qu'est-il advenu du corps de Khashoggi ?)



Abolir la tutelle masculine
Au cours de la réunion, plusieurs pays occidentaux et d'autres, comme le Brésil et le Japon, ont demandé à Riyad d'assurer la liberté d'opinion et la sécurité des journalistes et de la société civile.

L'ambassadeur français François Rivasseau a ainsi demandé à l'Arabie saoudite de "garantir la sécurité des journalistes et des défenseurs des droits" et de "faire cesser immédiatement les emprisonnements et les arrestations arbitraires dont ils sont victimes". Un grand nombre de pays ont aussi recommandé aux autorités saoudiennes d'établir un moratoire sur la peine de mort, alors que le nombre d'exécutions dans le pays est croissant selon l'ONU.

L'Arabie saoudite est un des pays qui procède au plus grand nombre d'exécutions dans le monde. Meurtre, viol, vol à main armée, apostasie et trafic de drogue sont passibles de la peine capitale dans ce pays régi par une version rigoriste de la charia.

Beaucoup de pays ont loué la permission donnée aux femmes de conduire tout en demandant à Riyad de mettre plus globalement fin aux discriminations à l'encontre des femmes et d'abolir le système de tutelle masculine en place dans le royaume.

La guerre au Yémen, qui a fait près de 10.000 morts, a été évoquée par certains pays, comme l'Iran, mais sans accaparer les discussions. La guerre au Yémen oppose les forces pro-gouvernementales, soutenues par Riyad, aux rebelles houthis soutenus par l'Iran et qui se sont emparés en 2014 et 2015 de vastes régions du pays. Depuis, l'Arabie saoudite a été accusée à plusieurs reprises de bavures ayant coûté la vie à des centaines de civils et le Yémen est en proie à la pire situation humanitaire au monde.


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commentaires (12)

EN TOUT CAS LE MINI SULTAN BABA ERDO JOUE SON QUITTE OU DOUBLE ! IL PEUT SE BRULER LES DOIGTS...

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 15, le 06 novembre 2018

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Commentaires (12)

  • EN TOUT CAS LE MINI SULTAN BABA ERDO JOUE SON QUITTE OU DOUBLE ! IL PEUT SE BRULER LES DOIGTS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 15, le 06 novembre 2018

  • Le plus epoustouflant, c est le serieux et le professionnalisme avec lequel la presse internationale se hâte de relayer une pareille declaration.

    Cadige William

    11 h 30, le 06 novembre 2018

  • Un peu comme avoir confié l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri au Hizbollah...

    LeRougeEtLeNoir

    08 h 25, le 06 novembre 2018

  • C'EST TRÈS RASSURANT CETTE PHRASE SORTIE DE LA BOUCHE DE CE RESPONSABLE "L'ENQUÊTE SE POURSUIT CONFORMÉMENT À NOS LOIS NATIONALES" OUI BIEN SÛR, COMME SI LE MOT ENQUÊTE EXISTE CHEZ EUX. LEURS LOIS NATIONALES C'EST D'ÉLIMINER TOUT CE QUI BOUGE. C'EST BIEN CELÀ QU'ILS APPELLENT DES LOIS NATIONALES.

    Gebran Eid

    23 h 34, le 05 novembre 2018

  • Je répète ne vous avancez pas trop sur le sujet car vous pourriez être très surpris de la vérité ... surtout n’allez pas croire les médias turcs!!! ILS MENTENT ET N’ont aucune preuves

    Bery tus

    23 h 27, le 05 novembre 2018

  • La demande française , notamment , est tout à fait claire car l’Arabie saoudite doit assurer la sécurité et la préservation des journalistes et défenseurs des droits ( liberté de la presse essentielle) et de cesser sur le champ toute arrestation arbitraire...c’est justement ce que l’Arabie n’a pas fait jusqu’à présent et encore moins avec le journaliste KHADHOGGI

    L’azuréen

    21 h 41, le 05 novembre 2018

  • Ils ont été attrapé la main dans le sac. De plus essayant de faire disparaître les indices... La France se ridiculise en faisant des demandes collatérales, hors sujet , pour éloigner la problématique des vrais questions: -un interrogatoire à Istambul dans reserves des suspects -des réponses claires sur l’endroit où ils ont fait disparaître les morceaux du corps! - qui a donné l’ordre au plus haut niveau de l’etat d’executer cette opération. Toutes questions pour lesquelles tous le monde a la même réponse, et que personne n’ose assumer publiquement !

    LeRougeEtLeNoir

    20 h 51, le 05 novembre 2018

  • C’est un gag !

    LeRougeEtLeNoir

    20 h 44, le 05 novembre 2018

  • PROMESSE TRES DOUTEUSE ! DU DOMAINE DE L,IMPROBABLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 23, le 05 novembre 2018

  • Que vont nous dire les bensaouds ? Que c'est eux mais un groupe incontrôlé ? Ou que c'est noyauté par leur allié le clown président ? Si vous savez combien on s'en tape de votre version, elle est nulle et non avenue. La vérité est ailleurs et sûrement pas entre vos mains.

    FRIK-A-FRAK

    19 h 56, le 05 novembre 2018

  • La mort injuste du journaliste khashoggi a au moins servi à libérer la parole des occidentaux et dénoncer les exactions et les impartialités du royaume saoudien envers ses citoyens. Est-ce pour autant faut-il oublier de faire de même aux pays d'effendi Erdog ? Faut-il oublier les cruautés et les injustices contre les kurdes, les intellectuels turcs, les fonctionnaires et journalistes très injustement et de manière arbitraire emprisonnés, humiliés ? Ne faut-il pas faire toute la lumière sur l'affaire khashoggi à Istanbul en dénonçant le rôle qu'elle à joué la Turquie dans ce crime ?

    Sarkis Serge Tateossian

    19 h 40, le 05 novembre 2018

  • Ouandja Magloire, "Mad Dog" de son surnom, est cet habitant de Centrafrique qui mangea en 2014 une jambe pour la dévorer. Quatre ans plus tard l histoire se répète en Turquie on ne sait pas qui a mangé Khashoggiet si l'ONU pourra juger les coupables .

    Antoine Sabbagha

    19 h 21, le 05 novembre 2018

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