Le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane serrant la main de Salah, le fils du journaliste Jamal Khashoggi, à Riyad, le 23 octobre 2018. AFP PHOTO / HO / SPA.
La photo du prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane, serrant mardi la main du fils de Jamal Khashoggi, a suscité une vague d'indignation sur Twitter, MBS étant accusé d'avoir ordonné l'assassinat du journaliste saoudien le 2 octobre au consulat de son pays à Istanbul. L'agence saoudienne officielle SPA avait annoncé mardi que le roi Salmane d'Arabie saoudite et son fils avaient reçu, au palais royal à Riyad, un frère et un fils de Jamal Khashoggi et diffusé la photo de Salah, le fils du journaliste, livide, serrant la main de MBS.
"Salah, le fils de Jamal Khashoggi, qui a interdiction de voyager. Ils l'ont amené à la cour royale pour accepter des condoléances. Le regard sur son visage. Cette photo me donne envie de crier et de vomir", écrit la militante saoudienne Manal al-Charif, emprisonnée en 2011 pour avoir défié les autorités saoudiennes au volant d'une voiture et qui vit désormais en exil.
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"La photo du fils de Khashoggi avec MBS, l'homme qui a probablement ordonné l'assassinat de son père, me rappelle l'époque où Walid Joumblatt a dû rencontrer Hafez el-Assad (ancien président syrien, ndlr), peu de temps après que Hafez a apparemment ordonné l'assassinat du père de Walid, Kamal", écrit la journaliste et chercheuse Elizabeth Tsurkov.
"Et voilà la vidéo. Salah (fils de Jamal Khashoggi, interdit de voyager) a dû serrer la main de celui que l'on pense est le meurtrier de son père. Impitoyable. Impitoyable. Impitoyable", écrit Fadi al Qadi, un militant des droits de l'homme.
"C'est écœurant! Je suis outrée. Le régime saoudien oblige Salah Jamal Khashoggi, le propre fils de Jamal Khashoggi, à serrer la main du cerveau de l’assassinat de son père. La communauté internationale doit faire pression sur le roi Salmane pour qu'il lève l'interdiction de voyager imposée à Salah Jamal Khashoggi", écrit pour sa part l'analyste Rula Jebreal.
"Ils ont tué son père, démembré son corps, menti au sujet du meurtre, et maintenant ils obligent le fils de Khashoggi, qui est prisonnier dans son propre pays, à participer à une séance photo de poignées de mains avec le prince qui a tué son père", réagit le politologue Brian Klaas.
"C'est douloureux à regarder", écrit au sujet de la vidéo de l'entretien l'analyste Ian Bremmer.
Peu de gens ont osé commenter l'affaire depuis l'Arabie saoudite.
Le prince héritier doit s'exprimer mercredi devant un forum international sur l'investissement à Riyad, première intervention depuis le début de la crise.
L'Arabie saoudite avait d'abord affirmé que Khashoggi était parti librement après avoir visité le consulat, mais alors que la pression internationale montait, le royaume a admis samedi qu'il était mort à l'intérieur de la mission diplomatique à la suite d'une "rixe", suscitant aussitôt une vague de scepticisme en Occident.
Les Etats-Unis ont déclaré mardi qu'ils allaient révoquer les visas des Saoudiens impliqués dans l'assassinat de Khashoggi et le président Donald Trump a affirmé que l'opération de dissimulation saoudienne, "l'une des pires de l'Histoire", avait été un "fiasco total".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que l'assassinat de Khashoggi avait été minutieusement préparé et qu'il s'agissait d'un crime "prémédité".
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Je n’ose même pas m’imaginer à ça place saluer une main qui pourrait être le commanditaire de l’assassinat de mon père ... pauvre jeune garçon !! Mais c’est jolie les sentiments ... mais il ne crois que dans la cours des grands pas de place pour les sentiments je crois tjrs au coup monter surtout que ça c’est passer en Turquie
03 h 26, le 25 octobre 2018