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Cinq mystères autour de l'affaire Khashoggi

Qui a commandité le meurtre ? Où est le corps ? Comment le journaliste a-t-il été tué ?  Y a-t-il un enregistrement audio ? MBS est-il impliqué ?

"Justice pour Jamal Khashoggi", peut-on lire sur cette pancarte brandie par une manifestante devant l'ambassade d'Arabie saoudite à Jakarta, le 19 octobre 2018. REUTERS/Beawiharta

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait promis de révéler mardi "toute la vérité" sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat de son pays à Istanbul le 2 octobre. S'il a apporté quelques éléments nouveaux en confirmant notamment des informations de presse, M. Erdogan s'est abstenu de toute révélation majeure.

Trois semaines après le meurtre de Khashoggi qui a choqué la communauté internationale, au moins cinq questions restent toujours sans réponse.


Qui a commandité le meurtre ?
M. Erdogan a lui-même posé cette question dans son discours mardi. Selon lui, une équipe de 15 agents saoudiens est venue à Istanbul pour tuer le journaliste. "De qui ces personnes ont-elles reçu leurs ordres ? (...) Nous cherchons des réponses", a déclaré le président turc.

Les médias turcs pointent depuis plusieurs jours un doigt accusateur en direction du prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammad ben Salmane, dit MBS. Mais Riyad rejette ces accusations et, après avoir avancé plusieurs versions contradictoires, met désormais le meurtre de M. Khashoggi sur le compte d'une opération "non autorisée".

Cette hypothèse a été accueillie avec un grand scepticisme par la Turquie, mais aussi par les pays occidentaux.





Où est le corps ? 

A ce stade, le corps de Jamal Khashoggi n'a officiellement pas été retrouvé. Plusieurs médias turcs ont rapporté qu'après avoir tué le journaliste, les agents saoudiens l'avaient découpé en 15 morceaux. Des enquêteurs turcs ont effectué des recherches dans la forêt de Belgrade, près d'Istanbul, ainsi que dans la ville portuaire de Yalova, dans le nord-ouest de la Turquie. M. Erdogan a indiqué mardi que des agents saoudiens avaient fait des repérages dans ces deux lieux avant le meurtre de Khashoggi. La découverte lundi d'un véhicule muni d'une plaque diplomatique saoudienne dans un parking à Istanbul a ravivé les espoirs de retrouver la dépouille du journaliste. Les autorités turques ont demandé l'autorisation du consulat saoudien pour le fouiller.



(Lire aussi : En Arabie saoudite, « personne ne sait vraiment ce qui va se passer »)



Comment Khashoggi a-t-il été tué ?
M. Erdogan a décrit avec force détails mardi les préparatifs des 15 agents saoudiens, mais n'a pas indiqué la manière dont ils avaient tué le journaliste. Cette omission est-elle due au fait que l'enquête n'a pas encore déterminé toutes les circonstances de ce meurtre ? Ou M. Erdogan s'est-il abstenu afin de ne pas embarrasser davantage Riyad, alors que des négociations se poursuivent en coulisses selon des analystes ?

Les médias turcs ont dans les premiers jours de l'affaire Khashoggi publié de nombreux détails parfois incohérents. Certains journaux ont rapporté que le journaliste avait été décapité, quand d'autres ont fait état d'une strangulation.






Y a-t-il un enregistrement audio ?
Plusieurs médias turcs ont également rapporté que les enquêteurs turcs avaient mis la main sur un enregistrement audio prouvant de manière irréfutable que Khashoggi a été tué et obtenu d'une manière qui reste sujette à de nombreuses interrogations. Pour les analystes, cet enregistrement, s'il existe, représente le principal levier de pression d'Ankara sur Riyad. La publication d'un tel document embarrasserait grandement l'Arabie saoudite, et risquerait aussi de plonger Ankara et Riyad dans une crise diplomatique majeure. M. Erdogan n'a pas mentionné d'enregistrement audio dans son discours.


MBS est-il impliqué ?
Au cours des derniers jours, M. Erdogan a eu deux entretiens téléphoniques avec le roi Salmane et a dit lors de discours mardi qu'il comptait sur le monarque pour assurer la coopération de l'Arabie saoudite avec les enquêteurs turcs. Mais dans son allocution, le président turc a omis, de façon remarquée par des analystes, de mentionner MBS. M. Erdogan a déclaré mardi qu'il fallait punir "toutes les personnes" impliquées dans le meurtre, "du plus haut niveau au plus bas". Des observateurs y ont vu une allusion voilée au prince héritier saoudien.



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Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait promis de révéler mardi "toute la vérité" sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat de son pays à Istanbul le 2 octobre. S'il a apporté quelques éléments nouveaux en confirmant notamment des informations de presse, M. Erdogan s'est abstenu de toute révélation majeure. Trois semaines après le meurtre de...

commentaires (4)

Art le intéressant qui dévoile un peu, le jeu derrière la scène du meurtre de ce journaliste...pris au piège... On le dit "renseigne et perspicace" mais alors comment s'est il aventure dans ce piège tendu au Consulat...ne pouvait il y aller accompane. D'aides qui auraient pu intimider les tueurs? Son destin! La distillation goutte a goutte des "faits incontestables" est dérangeante et suggère un possible marchandage " Je te tiens par la barbichette!!!"

Chammas frederico

21 h 08, le 23 octobre 2018

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Commentaires (4)

  • Art le intéressant qui dévoile un peu, le jeu derrière la scène du meurtre de ce journaliste...pris au piège... On le dit "renseigne et perspicace" mais alors comment s'est il aventure dans ce piège tendu au Consulat...ne pouvait il y aller accompane. D'aides qui auraient pu intimider les tueurs? Son destin! La distillation goutte a goutte des "faits incontestables" est dérangeante et suggère un possible marchandage " Je te tiens par la barbichette!!!"

    Chammas frederico

    21 h 08, le 23 octobre 2018

  • La Turquie sait trop ... Les saoudiens (tous, du consul au technicien de surface), étaient sous surveillance même avant l'assassinat du journaliste. Pourquoi ? On sait tous, que ce n'est pas une procédure normale. On ne surveille pas les diplomates d'un pays amis, encore moins à l'intérieur du bâtiment consulaire. Enfin pourquoi les autorités turques n'ont pas interrompu le supplice de khashoggi pour préserver sa vie, alors que toute la scène de torture était sous écoute selon leurs propres aveux ? A quoi joue la Turquie ?

    Sarkis Serge Tateossian

    20 h 49, le 23 octobre 2018

  • LES TRACTATIONS VONT BON TRAIN. COMBIEN DE BARILS OU DE MILLIARDS DE DOLLARS MONSIEUR ERDOGAN VAUDRAIT UNE AUTRE HISTOIRE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 44, le 23 octobre 2018

  • Si c'est vraiment pas le prince heritier ça ne peut être qu'un de ses alliés qui aurait infiltré le commando. Donc soit la GB SOIT LES USA OU ALORS israel.

    FRIK-A-FRAK

    20 h 26, le 23 octobre 2018

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