Gouvernement : le processus n'a pas été gelé, assure Hariri

Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, a assuré mardi que le processus gouvernemental n'est pas interrompu, alors que cela fait plus de cinq mois qu'il tente de former un nouveau cabinet. Le Premier ministre désigné a en outre annoncé qu'il se rendait demain à Riyad "pour quelques heures", pour participer au forum international sur l'investissement.

"Le processus de formation du gouvernement n’a pas été gelé et je ne sais pas d'où vient l'idée selon laquelle le Courant du Futur a laissé tomber un de ses portefeuilles", a déclaré M. Hariri devant des journalistes à l'issue de la réunion hebdomadaire de son bloc parlementaire. "Les contacts se poursuivent avec les différentes parties", a-t-il ajouté.

M. Hariri a en outre indiqué qu'il n'était pas en désaccord avec le leader druze, Walid Joumblatt. Interrogé sur les raisons pour lesquelles sa rencontre avec l'ancien ministre Waël Bou Faour (PSP) a été annulée il a répondu : "C'est parce que je suis occupé, je vais le rencontrer quand je rentrerai de Riyad". "Contrairement à ce que rapporte (le quotidien) al-Akhbar, je n'ai pas refusé de recevoir Saad Hariri, a de son côté écrit M. Joumblatt sur twitter. Je suis resté en contact avec lui par téléphone ou via Waël Bou Faour".

"Les informations qui circulent au sujet du lot revenant au Premier ministre désigné au sein du prochain cabinet ne correspondent pas à l'ordre du jour du processus de formation du gouvernement et sont de nature à compliquer davantage ce processus", a affirmé ensuite le bloc de M. Hariri dans un communiqué.

En soirée, M. Hariri a reçu, à la Maison du Centre, le ministre sortant des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre (fondé par Michel Aoun), Gebran Bassil.

(Lire aussi : L’affaire Khashoggi a fait trébucher la formation de la nouvelle équipe ministérielle)

Les espoirs d'une mise en place imminente du cabinet avaient été douchés à la dernière minute la semaine dernière, suite à de nouveaux obstacles concernant l'attribution des portefeuilles ministériels, notamment celui de la Justice, disputé entre les Forces libanaises et le président de la République, Michel Aoun. Le processus de formation est également mis à mal par les revendications des députés sunnites non-affiliés au Courant du Futur (dirigé par M. Hariri), qui réclament un portefeuille, ce à quoi Saad Hariri s'oppose catégoriquement.

A ce sujet, le bloc aouniste a affirmé mardi, à l'issue de sa réunion hebdomadaire, que (l'attribution du portefeuille de) "la justice n’est pas le problème". "C'est la part du président qui a le droit de disposer des moyens pour une réforme efficace"', a estimé le député Ibrahim Kanaan à l'issue de la réunion hebdomadaire du bloc. "Notre première préoccupation après les élections législatives est qu'il y ait une représentation juste et proportionnelle au sein du gouvernement, a-t-il ajouté. Nous avons aidé à défaire les nœuds relatifs à la vice-présidence du Conseil et à la distribution des portefeuilles".
"Se plaindre ne sert à rien, les conflits non plus  (...) Nous espérons voir dans les prochains jours un gouvernement d'union nationale représentant tous les Libanais, a poursuivi M. Kanaan. Les nouvelles demandes sont déplacées et nous devons faire face aux échéances ensemble : la conférence CEDRE, les déchets, l'électricité et l'éducation".

Plus tôt dans la journée, le ministre sortant de l'Information, Melhem Riachi, avait affirmé que les Forces libanaises, dont il est membre, "ne réclament pas de portefeuille ministériel spécifique" dans le futur gouvernement. Reçu à Aïn el-Tiné par le président de la Chambre, Nabih Berry, M. Riachi a indiqué, à l'issue de la réunion, que "les discussions sont ouvertes" en ce qui concerne la formation du futur cabinet. "Nous demandons (aux autres formations politiques) de mettre un terme à leurs attaques inacceptables contre les FL", a-t-il lancé. "Les FL ne peuvent faciliter le processus de formation du gouvernement plus qu'elles ne le font déjà, et ce ne sont pas elles qui entravent la formation du gouvernement", a-t-il encore dit.

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