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Campus - TABLE RONDE

Un débat sur les enjeux de la souveraineté, à Huvelin

L’Agora de l’USJ, un club de discussion politique, a organisé une table ronde sur un sujet d’actualité : « Les enjeux de la souveraineté au Liban ».

Malgré les avis divisés, le débat s’est déroulé sans aucun problème, l’objectif des participants étant d’échanger pour pouvoir comprendre les autres points de vue.

Organisée le 14 mai à la bibliothèque du campus des sciences sociales de l’USJ par le club Agora, la table ronde sur « Les enjeux de la souveraineté au Liban » a attiré un large public parmi lequel se trouvaient de nombreux étudiants en droit et en gestion d’entreprise. Le débat, qui a lieu entre Houssam Matar, expert en relations internationales, diplômé de l’Université internationale de Prague, et des étudiants de différentes affiliations politiques, a porté essentiellement sur le problème des armes du Hezbollah.

Dans son mot d’ouverture, Anthony Khoury, vice-président du club Agora, a salué la présence de M. Matar et a rappelé que « la discussion doit se faire dans le respect et la civilité ». Également membre du bureau exécutif, Christine Zoghbi a défini par la suite les différents aspects de la souveraineté, estimant qu’il existe une souveraineté externe et une autre interne, et que « toutes deux sont en danger mais pour des raisons différentes ». Antoine Abdel Wahed, président de l’Agora, a, quant à lui, insisté sur le fait que « le club est politiquement neutre » et que « les affinités politiques des membres ne représentent en aucun cas le club ».

Initiant le débat, M. Matar a évoqué, en premier lieu, le « pragmatisme ainsi que le réalisme dont il faut faire preuve afin de pouvoir discuter d’un enjeu aussi capital ». Nadim Nassif, étudiant en droit et portant les idées du Courant patriotique libre, a renchéri : « Le problème des armes du Hezbollah, qui est aussi et surtout bénéfique pour le Liban, est secondaire. » Et d’ajouter que « la question des camps palestiniens est celle qui devrait occuper les intellectuels et politiciens libanais », et non les armes du Hezbollah qui protège les frontières puisque l’armée libanaise n’est pas capable à elle seule de défendre le pays, selon lui. Joseph Abdallah, étudiant en droit proche des Forces libanaises et du 14 Mars, a demandé à M. Matar si « le fait que les FL se sentent à nouveau menacées justifierait qu’elles reprennent les armes ». Répondant de manière catégorique, son interlocuteur a affirmé que « la sécurité prône sur l’ordre et la loi » en ajoutant que « les idéologies politiques ne peuvent pas assurer la sécurité des citoyens », soulignant « les circonstances géopolitiques conflictuelles de la région MENA ».
Malgré les avis divisés, les argumentations se sont poursuivies sans problème devant une salle comble et attentive. M. Matar a estimé que la fin justifie les moyens et que la priorité est de combattre l’ennemi et de protéger les Libanais en danger. Les personnes défendant un point de vue opposé ont souligné que les armes du parti chiite constituaient une violation de la souveraineté du Liban.

L’Agora, un club prometteur
Au terme de la rencontre, M. Matar a remercié les participants pour leur présence et a salué l’initiative du club Agora, prometteur à ses yeux. Mike Asmar, membre du bureau exécutif, a clôturé la table ronde en rappelant que « cet évènement est unique en son genre » et en insistant sur le fait que « ce n’est que le début d’une grande aventure vers l’ouverture d’esprit et la liberté d’expression à Huvelin ».
La discussion terminée, les participants, réunis autour d’un vin d’honneur, ont réalisé, à l’unanimité, que cette table ronde n’avait pas pour but de changer leurs avis mais de leur permettre de comprendre les idées différentes des leurs.
 « Je ne partage pas vos idées, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous puissiez les exprimer » (citation de Evelyn Beatrice Hall). C’est ainsi que le club Agora se définit. « C’est sa raison d’être et sa façon de faire », assurent ses membres. Fondé en janvier 2018 par un groupe d’étudiants de diverses facultés (droit, médecine et ingénierie), ce club a pour objet de créer un climat de discussion adéquat afin de permettre aux jeunes de traiter de sujets aussi sensibles qu’importants.
La création de l’Agora de l’USJ comble un vide, celui de la discussion politique, pacifique et constructive, au sein d’un campus qui est, depuis plus d’un siècle, le théâtre de combats partisans.


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