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Campus - TÉMOIGNAGES

Échange universitaire : une aventure très constructive

De plus en plus d’étudiants libanais, en provenance de différents horizons, effectuent des échanges universitaires à l’étranger.

Romy Khoury, étudiante en droit à l’USJ, lors d’une soirée avec le groupe Erasmus à Bordeaux (France).

Développement personnel, un plus sur le CV, tissage de réseau professionnel : autant de raisons qui poussent nombre d’étudiants libanais à partir en échange universitaire à l’étranger. Tous les jeunes interviewés affirment qu’il s’agit d’une opportunité pour « booster » une future carrière ; une aventure marquée par des difficultés, certes, qui sont néanmoins, selon eux, « stimulatrices ». 

L’autonomie : premier atout qui se développe chez les universitaires en échange. « Loin de mes parents, j’ai appris à être plus indépendante », confie Maria Lahoud, 21 ans, étudiante en audiovisuel à l’USJ qui a effectué une année à Prague alors qu’elle était en troisième année. Georgio Khoury, diplômé en droit de l’USEK, 24 ans, a, lui, été en échange 5 mois à l’Université de Toulon en France. Il confirme les propos de Maria. « Quitter la famille, le train de vie habituel, pour vivre, faire le ménage, cuisiner seul n’a pas été facile au début. Il faut savoir gérer les difficultés de manière intelligente. »

L’adaptation à son nouvel entourage – facilitée par sa bonne maîtrise de la langue française – est également l’essentiel de l’expérience de Rita Ayoub, 22 ans, diplômée en droit de l’USEK, qui a effectué un semestre à l’Université de Poitiers il y a deux ans. Parmi les obstacles rencontrés sur place : vivre en colocation. Comment Maria y remédiait-elle ? Sa réponse : en faisant du tourisme pour changer d’air ! 

Mais bien avant le séjour en pays étranger, certains étudiants rencontrent des difficultés logistiques pour préparer leur installation. Romy Khoury, 20 ans, a effectué en troisième année de droit à l’USJ un échange à l’Université de Bordeaux IV en France. « J’ai dû consulter de nombreuses banques en France pour en trouver une qui accepte de recevoir mon argent pour six mois. Je n’avais également que deux jours pour me préparer avant la rentrée, courte période pour trouver un logement. Mais cela m’a permis d’apprendre à gérer mes études parallèlement à d’autres tâches. »

Le choix de la destination
Chaque étudiant a choisi sa destination et l’université d’accueil en fonction de différents critères, dont les plus communs sont la langue, la réputation de la faculté dans le domaine choisi ainsi que la facilité logistique de l’échange. Mohamed Abdel Maguid, 23 ans, en troisième année de géographie à l’USJ, a étudié cinq mois à l’Université de Montréal. Le jeune étudiant a choisi le Canada car il voulait « découvrir un pays lointain », bien qu’il n’y connaissait personne. « Au début, je prenais l’initiative de parler aux autres étudiants pour m’intégrer. Cet échange m’a permis de me tester », indique-t-il. Élie Zgheib, en troisième année de traduction, également à l’USJ, a effectué un échange de septembre à décembre 2017 à l’Université Pontificia Comillas de Madrid en Espagne. Il a choisi l’Espagne car il voulait perfectionner son espagnol qu’il parle depuis six ans et connaître la culture espagnole. « Il n’y avait pas de convention entre l’université que j’ai choisie et l’USJ : je suis le premier Libanais à y effectuer un échange », confie-t-il. Et d’ajouter : « J’encourage les étudiants à tenter cette expérience, mais il faut savoir gérer les tâches quotidiennes et donner à chaque chose son temps. » 

Justifiant son choix, Maria Lahoud affirme que l’Université de FAMU où elle a été est « l’une des meilleures facultés dans le domaine audiovisuel en Europe ». Après maintes recherches sur la ville, elle lui a trouvé beaucoup de charme. Raison de plus pour opter pour Prague. 

Les étudiants de droit affirment que le choix de la France a été pour eux plutôt « académique ». Francophone, étudiant le droit comparé franco-libanais, Georgio estime qu’il est difficile de vivre dans un pays dont on ne maîtrise pas la langue. Maria le confirme : « La plupart des Tchèques ne parlent pas anglais et il m’a souvent été difficile de communiquer avec eux », affirme-t-elle. Romy assure que pour elle le choix de la faculté de Bordeaux était une question de validation de cours et de crédits. Souhaitant effectuer leur master en France, Georgio et Romy expliquent avoir, tous les deux, choisi ces échanges afin de tester leur capacité à s’adapter à la vie en France. 

L’un des avantages d’effectuer un échange dans l’un des pays de l’espace Schengen, selon Romy, est la facilité des voyages au sein de cet espace à des prix symboliques, ce qui permet aux étudiants libanais de découvrir d’autres villes européennes. Maria, également, loue la facilité des moyens de transport à Prague. Paradoxalement, Georgio et Rita estiment que se déplacer au Liban est plus facile qu’en France : « En France, je n’ai pas de voiture et les distances sont plus grandes », affirme cette dernière.


Une expérience enrichissante
Concernant les cours, Mohamed souligne que le système éducatif canadien est différent du système libanais, notamment en ce qui concerne la durée d’une séance de cours, de trois à quatre heures à l’Université de Montréal. Et de confier : « J’ai encouragé mes amis à y effectuer un échange : les voilà aujourd’hui là-bas ! » Georgio mentionne en outre qu’il n’était pas habitué aux cours en amphithéâtre. « Les responsables et professeurs à l’Université de Toulon en France étaient très gentils avec moi, certains l’ont été encore plus après avoir appris que je suis libanais. Plusieurs ont déjà été au Liban et ont beaucoup aimé notre pays », indique-t-il. Romy ajoute : « J’ai parlé du Liban et certaines personnes qui le connaissaient mal ont alors eu envie de le découvrir. » Stagiaire dans un cabinet d’avocat à Beyrouth depuis environ 7 mois, Maria confie que les cours suivis en France, dont ceux de droit international, l’ont aidée dans son travail. Et de conclure : « J’encourage vivement les étudiants à tenter cette expérience. Je suis revenue au Liban avec un bagage personnel et professionnel plus développé. »


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