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Liban - Repère

Ceux que l’on ne verra plus au Parlement libanais...

L’éternel Nabih Berry a certes entamé hier sa 27e année en tant que député – et sa 26e en tant que président du Parlement, et Michel Murr, élu pour la première fois en 1968 (mais qui n’a pas siégé à la Chambre entre 1972 et 1990) sa 36e. Mais tout le monde n’a pas ce luxe. Certaines figures qui ont marqué l’hémicycle, notamment par leur longévité, leur présence ou leur sens de la législation, ne feront pas partie cette fois du paysage parlementaire.
En matière de longévité, le détenteur du record, le toujours élégant Abdellatif Zein, représente plus d’un demi-siècle d’histoire parlementaire à lui seul… Député de Nabatiyé depuis 1962 – soit 56 ans de fonction parlementaire ! – et membre du bloc du mouvement Amal depuis 1992, il a décidé de ne plus se porter candidat. C’est le député Hani Kobeïssi qui lui succède.


(Lire aussi : Considérations sur le nouvel ordre parlementaire libanais)


Les législateurs
Autre record de longévité, celui de Boutros Harb (indépendant), qui siégeait depuis 1972, et n’avait connu qu’une seule interruption de mandats volontaire, lors du boycott des législatives de 1992 à l’appel du patriarche maronite Nasrallah Sfeir. Il avait ensuite recouvré son siège dès 1996. Battu à Batroun, ce ténor de l’hémicycle – 42 ans de fonction parlementaire – représente une race de législateurs en voie de disparition.
Un autre grand législateur, l’ex-député Robert Ghanem (indépendant), plusieurs fois candidat à l’élection présidentielle, a préféré, lui, ne pas s’impliquer cette fois dans la bataille électorale à Rachaya-Békaa-Ouest, mettant fin à une présence active et remarquée au sein de l’hémicycle depuis 1992 – soit 26 ans de fonction parlementaire au total – notamment en tant que président de la commission parlementaire de l’Administration et des Lois.
La Chambre perd également l’un de ses plus grands tribuns avec Ghazi Aridi (Parti socialiste progressiste), député de Beyrouth depuis 2000, qui a décidé lui aussi de ne pas se porter candidat à sa propre succession. C’est le député Fayçal Sayegh (également PSP) qui lui succède à ce siège.
Au rang des législateurs qui disparaissent également du paysage électoral pour les quatre prochaines années, il faut compter également le très controversé Nicolas Fattouche (indépendant proche de Damas), député de Zahlé depuis 1992 ; mais aussi Nehmetallah Abi Nasr (proche du Courant patriotique libre), député du Kesrouan depuis 2000, qui a beaucoup œuvré par exemple sur le dossier des naturalisés ; Ghassan Moukheiber (proche du CPL), député depuis 2002, un spécialiste des dossiers liés aux droits de l’homme ; ou encore Élie Keyrouz (Forces libanaises), député de Bécharré depuis 2005, qui s’est illustré par sa constance sur des dossiers comme par exemple les droits de la femme ou la lutte contre la violence conjugale.


(Lire aussi : Parlement libanais : Le grand bond en arrière...)


D’autres techniciens, qui se sont illustrés sur certains dossiers au cours des dernières années, ne seront plus au rendez-vous pour les quatre ans à venir: parmi ceux-ci Mohammad Kabbani (courant du Futur, député de Beyrouth depuis 1992, spécialiste en ressources hydrauliques et travaux publics), Atef Majdalani (courant du Futur, député de Beyrouth depuis 2000, spécialiste en santé publique), Nabil de Freige (courant du Futur, député de Beyrouth depuis 2000, spécialiste en francophonie et réforme administrative), ou encore Ghazi Youssef (courant du Futur, député de Beyrouth depuis 2005, spécialiste en ressources électriques).
Des figures proéminentes, présentes sur le devant de la scène depuis trois décennies, disparaissent également de la scène parlementaire, à l’instar de Fouad es-Saad (Rassemblement démocratique), député de Aley depuis 1991, Alaëddine Terro (Rassemblement démocratique), député du Chouf depuis 1992, Mohammad Fneich (Hezbollah), député de Tyr depuis 1992, Marwan Farès (Parti syrien national social), député de Baalbeck-Hermel depuis 1996, Abbas Hachem, député de Jbeil depuis 2000, Jean Oghassabian (courant du Futur), député de Beyrouth depuis 2000, Mohammad Safadi, député de Tripoli depuis 2000, ou encore Ahmad Fatfat (courant du Futur), l’un des fers de lance de la révolution du Cèdre, député de Denniyé depuis 2000. Le point commun entre toutes ces personnalités est qu’elles n’ont pas cherché, chacune pour des considérations différentes, à briguer un nouveau mandat.


(Lire aussi : Le retour de figures proches de Damas au Parlement libanais, « une gifle pour le camp souverainiste » ?)

Les chefs de file
Le Parlement de 2018 se voit enfin amputé de six personnalités de premier plan. L’ancien vice-président de la Chambre depuis 2005, Farid Makari, député du Koura depuis 1992, a ainsi préféré lui aussi se retirer de la course électorale. C’est son prédécesseur à ce poste, le héraut de l’occupation syrienne Élie Ferzli, un revenant à la Chambre, député de 1991 à 2005 et ancien vice-président du Parlement (1992 à 2005) qui lui succède. Battue à Beyrouth, une autre figure-clé des trois dernières décennies, Michel Pharaon, député de Beyrouth depuis 1996 et plusieurs fois ministres, ne siègera pas non plus à l’hémicycle pour les quatre prochaines années. Parmi les grands absents aussi, le chef du bloc parlementaire du courant du Futur, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, député depuis 2009 seulement, qui a préféré jeter l’éponge pour ne pas mettre en péril les chances de Bahia Hariri de se faire réélire à Saïda. L’absence de ces trois poids lourds se fera certainement ressentir.
Trois chefs de partis ne figureront pas au sein du nouveau Parlement. Deux d’entre eux, le chef des Marada Sleiman Frangié, député depuis 1991 (mais son siège avait été occupé de 2005 à 2009 par le fils de son grand-oncle Hamid, feu Samir Frangié), et celui du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, député depuis 1991, ont passé le flambeau à leurs fils respectifs, Tony Frangié et Teymour Joumblatt. Quant au chef du Parti national libéral, le député Dory Chamoun, député depuis 2009 seulement en raison de longues années passées à la tête de la municipalité de Deir el-Qamar, il ne s’est pas porté candidat, mais son fils Camille a échoué à garder ce siège, payant quelque peu le prix de la phagocytose effectuée au plan chrétien par le tandem CPL-FL.
Une certitude enfin : les paris sont déjà engagés pour savoir qui, au sein du nouveau Parlement, sera capable de battre pour les quatre années à venir les records de discrétion parlementaire de l’ex-députée quiétiste du Kesrouan, Gilberte Zouein, ou carrément d’invisibilité, à la façon de l’arlésienne de Jezzine, Issam Sawaya…


Portrait 

Qui est Elie Ferzli, élu vice-président du Parlement

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L’éternel Nabih Berry a certes entamé hier sa 27e année en tant que député – et sa 26e en tant que président du Parlement, et Michel Murr, élu pour la première fois en 1968 (mais qui n’a pas siégé à la Chambre entre 1972 et 1990) sa 36e. Mais tout le monde n’a pas ce luxe. Certaines figures qui ont marqué l’hémicycle, notamment par leur longévité, leur présence ou leur...

commentaires (3)

Dommage pour certains, bon débarras pour d'autres, points d'interrogations pour des nouveaux et aïe aïe aïe pour certains revenants...

Wlek Sanferlou

00 h 11, le 25 mai 2018

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Dommage pour certains, bon débarras pour d'autres, points d'interrogations pour des nouveaux et aïe aïe aïe pour certains revenants...

    Wlek Sanferlou

    00 h 11, le 25 mai 2018

  • Que voulez-vous...c'est le LIBAN NOUVEAU ! Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 10, le 24 mai 2018

  • Parmi les partants beaucoup de "awadem" (honnêtes), parmi les restants beaucoup de corrompus et parmi les revenants beaucoup d'agents de l'étranger.

    Un Libanais

    12 h 31, le 24 mai 2018

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