Elu mercredi à la vice-présidence du Parlement, Elie Ferzli, député grec-orthodoxe de la circonscription de la Békaa-Ouest-Rachaya, est une personnalité politique très associée à la période de la tutelle syrienne. Photo d'archives/OLJ.
Elu mercredi à la vice-présidence du Parlement avec 80 voix, Elie Ferzli, député grec-orthodoxe de la circonscription de la Békaa-Ouest-Rachaya, est une personnalité politique très associée à la période de la tutelle syrienne qui s'est achevée en 2005 après l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. Proche du tandem chiite Amal-Hezbollah qui a raflé, lors des élections législatives du 6 mai, 26 des 27 sièges dévolus à cette communauté au sein de l'Assemblée qui compte 128 élus, M. Ferzli détient aujourd'hui un poste occupé depuis la fin de la tutelle par un opposant au parti de Dieu.
Né le 22 novembre 1949 à Zahlé (Békaa) dans une famille baignant dans la politique, il poursuit des études de droit avant de se mêler de politique comme ses aïeux. "J’ai fait des études de Mathématiques élémentaires car mon père tenait absolument à ce que je devienne médecin pour m’éloigner de la politique", disait-il, en 2013, à Magazine. "J’ai fait deux ans de médecine. Mais le jour où il a fallu faire la dissection de la souris je n’ai pas pu le supporter, j’ai pris la fuite", ajoutait-il.
A 28 ans, après avoir épousé Olga Skaff, il envisage de se présenter aux législatives prévues en 1976. Mais le déclenchement de la guerre civile, un an plus tôt, repousse son entrée en politique. Pendant cette période, il dit avoir échappé à trois tentatives d'assassinat.
Photo d'archives/OLJ
Le Parlement élu en 1972 avait reconduit son mandat pendant toutes les années de guerre (1975-1990). Après l'accord de Taëf, signé en 1989 pour mettre fin à la guerre civile, le nombre de députés passe de 99 à 108. Il est alors décidé, en attendant une nouvelle loi électorale sur base de laquelle les législatives de 1992 doivent avoir lieu, de combler les postes vacants en nommant 9 députés, comme le stipule l'accord. Elie Ferzli est alors nommé député de Zahlé.
En 1992, Elie Ferzli est élu député grec-orthodoxe de la Békaa-Ouest. Il est aussi élu pour la première fois vice-président du Parlement, fonction réservée par usage à la communauté grecque-orthodoxe, avant d'être reconduit par ses pairs à ce poste en 1996 et 2000. Il est alors considéré comme l'une des personnalités politiques chrétiennes qui défendent le plus ardemment le régime de Damas qui a exercé sa tutelle sur le Liban de 1990 à 2005. En avril 1997, il avait déclaré, lors d'un discours prononcé à l’occasion de la commémoration du drame de Cana : "Le Liban, divisé par ses clans et ses confessions, aura toujours besoin de la Syrie pour garantir son unité et se prémunir contre toutes les tentatives de déstabilisation que peut mener à son encontre Israël".
En octobre 2004, le Premier ministre Omar Karamé, qui succède à Rafic Hariri après la démission de ce dernier, le nomme ministre de l'Information. Il laisse alors la vice-présidence du Parlement au profit de Michel Murr. Il n'occupera ce ministère que quelques mois, jusqu'en février 2005, le gouvernement Karamé ayant été contraint de démissionner, deux semaines après l'assassinat de Rafic Hariri dans une voiture piégée dans le centre-ville de Beyrouth.
Lors des élections législatives ayant suivi le retrait des troupes syriennes du Liban en 2005, M. Ferzli échoue à se faire élire. Il sera à nouveau défait en 2009.
Les années suivantes, il prend un peu de recul, écrivant notamment des articles au quotidien local As-Safir avant de revenir sur le devant la scène en 2013 avec un projet de loi électorale, dite du "Rassemblement orthodoxe" qu'il présidait, basée sur une proportionnelle intégrale et prévoyant que chaque citoyen vote pour un candidat de sa propre communauté religieuse.
Elie Ferzli et Michel Aoun. Photo d'archives/OLJ.
Cette proposition reçoit l'assentiment notamment du Courant patriotique libre. Durant cette période, Elie Ferzli se rapproche du leader du CPL, Michel Aoun, jusqu'à en devenir un visiteur régulier. Son nom est évoqué pour intégrer le gouvernement de Saad Hariri en décembre 2016 dans la quote-part de Michel Aoun, élu à la présidence du pays quelques mois plus tôt. Il n'y entrera toutefois pas.
A l'occasion des dernières élections législatives, Elie Ferzli est été élu dans la Békaa-Ouest-Rachaya sur une liste soutenue par le tandem chiite Amal-Hezbollah. Le CPL annonce alors son soutien uniquement au nom d'Elie Ferzli sur cette liste. Ce dernier intègre par la suite le bloc parlementaire "Le Liban fort", dont le CPL est la principale composante. "Si je suis élu (à la vice-présidence du Parlement, ndlr), cela corrigera une faute historique", a-t-il déclaré avant le début de la séance mercredi.
Elie Ferzli et Nabih Berry. Photo d'archives/OLJ.
Les doléances des différentes parties ne devraient pas retarder la formation du gouvernement
Faut rappeler à Mr Ferzli que la dissection de la souris se fait la 1ère semaine de la 1ère année de médecine . Et pas en 2° année .. A 70 ans, la mémoire peut vaciller ..
23 h 55, le 24 mai 2018