Vote de la diaspora libanaise aux législatives : ce qu'en dit la presse locale et régionale

Pour la première fois de son histoire, la diaspora libanaise a pu participer hier aux élections législatives, les premières depuis 2009, depuis leur pays de résidence. Jusqu'à présent, les électeurs libanais de l'étranger n'avaient d'autre choix que de venir au Liban s'ils voulaient voter.

Pour ce scrutin, 82 970 électeurs de la diaspora, au total, se sont inscrits pour élire les représentants au Parlement sur base de la circonscription dont ils sont originaires. Hier, c’était au tour des 12 611 Libanais inscrits dans six pays arabes de se rendre aux bureaux de vote, aux Émirats arabes unis, en Arabie saoudite, au Koweït, au Qatar, à Oman et en Égypte. Le taux de participation a dépassé les 65%.

Qu'en dit la presse locale et régionale de ce matin?

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"Une première historique"

"Quelles que soient les impressions contradictoires concernant le début des élections législatives de 2018 pour la diaspora libanaise, la journée d'hier a marqué une première historique dans les annales des législatives du pays", se félicite le quotidien libanais An-Nahar.

"La question du vote des Libanais à l'étranger, qui constituait un problème chronique et qui faisait l'objet de luttes et de polémiques sans succès jusque-là, s'est concrétisée hier et a traduit l'entente politique interne qui a permis l'adoption d'une nouvelle loi électorale qui prévoit une place de choix pour le vote de la diaspora, même si cette entente fait toujours l'objet d'instrumentalisation politique par ci et par là", estime le journal.

Le journal Al-Joumhouria s'arrête lui sur les couacs qui ont entaché l'opération. "L'opération de vote de la diaspora dans les pays arabes s'est bien terminée, mais avec certains manquements dans des bureaux de vote, de même que des failles relevées par les médias qui couvraient le déroulement du scrutin, sans pour autant délimiter l'impact de ces failles et si elles pourraient influer sur le scrutin", écrit le journal. 

Al-Joumhouria souligne en outre que le srutin, "indépendamment du taux de participation qui a dépassé les 50%, n'a pas été évalué sur la scène locale d'une manière unifiée. Certaines formations au sein de la coalition du 8 Mars (proche du régime syrien, ndlr) ont estimé que les résultats de l'opération répondent aux attentes, alors que des sources officielles au sein de la diaspora ont estimé que ces résultats n'étaient pas à la hauteur des attentes". Le journal, citant des parties opposées au pouvoir politique en place, rapporte que "les élections à l'étranger n'ont pas rentabilisé les coûts dépensés en conférences de presse et au sein des ambassades" pour permettre l'organisation du scrutin.

"Nul doute que cette opération est un exploit historique", affirme pour sa part le quotidien Al-Liwa'. "La participation de la diaspora aux élections n'est plus un voeu pieux", ajoute le journal. Il met en garde toutefois contre "une falsification dangereuse des résultats". 

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"La Russie ou les Etats-Unis?"

"Qui va gagner les législatives au Liban? La Russie ou les Etats-Unis?", se demande pour sa part Ad-Diyar, avant d'affirmer que "le Liban est politiquement et stratégiquement sous influence américaine, car les armes lui sont fournies par les Etats-Unis et les officiers de l'armée libanaises sont formés aux Etats-Unis". Il poursuit en affirmant que "toutes les listes électorales sont folkloriques et pour la forme", arguant que "la bataille décisive commencera après les élections".

Sur le plan de la presse régionale, le quotidien panarabe Al-Hayat s'est lui arrêté sur certaines infractions durant la tenue du scrutin.

Selon ses informations recueillies au sein de la diaspora libanaise, "certains électeurs inscrits en Arabie saoudite, au Canada, en Allemagne et en Belgique ont découvert que leurs noms ne figurent pas sur les listes affichées dans les bureaux de vote". Al-Hayat affirme ensuite que "certains partis politiques se sont plaint du fait que leurs délégués n'ont toujours pas obtenu d'autorisation pour être présents dans les bureaux de vote, lors du scrutin de dimanche".

Le quotidien panarabe Acharq al-Awsat a pour sa part écrit : "La diaspora libanaise vote : un tournant historique pour la démocratie libanaise". Le journal revient ensuite sur les déclarations du chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, du chef de la diplomatie, Gebran Bassil, et du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Hani Chmaitelli, qui se sont tous félicités des résultats de la tenue du scrutin.

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