Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis (à gauche) et le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman (à droite) hier au Pentagone à Arlington, en Virginie. Alex Wong/AFP
Moscou affirme n’avoir pas pris sa décision concernant la vente de missiles sol-air S-300 à Damas, mais cette seule éventualité donne des sueurs froides à Israël. Depuis plusieurs jours, des responsables russes laissent en effet entendre que la Russie pourrait effectuer une telle transaction. Le ministère russe de la Défense l’a même confirmé mercredi, selon l’agence nationale d’information RIA. « Nous devrons attendre pour voir quelles décisions spécifiques prendront les dirigeants russes et les représentants de la Syrie », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une visite en Chine. « Il n’y a probablement aucun secret à ce sujet et tout peut être annoncé (si une décision est prise) », a ajouté le diplomate.
De tels missiles permettraient à Damas d’avoir une meilleure couverture défensive aérienne. « C’est une batterie de défense anti-aérienne tactique de courte portée. Elle organise des bulles d’interdiction pour les avions et les missiles à basse altitude sur des théâtres limités. C’est d’ailleurs pour cette raison que les S-400, encore plus performants, sont installés en Syrie par les Russes autour de leurs propres bases, c’est-à-dire à Tartous, Lattaquié et Hmeimim », avance Cyrille Bret, professeur de géopolitique à Sciences Po (Paris).
(Lire aussi : Lieberman : Israël frappera Téhéran si l'Iran attaque Tel Aviv)
Mais une meilleure couverture pour Damas signifie des complications supplémentaires pour Israël. Depuis le début du conflit qui fait rage depuis sept ans, le gouvernement syrien est aidé par ses alliés, russes et iraniens notamment. Or, la présence iranienne en Syrie fait enrager Israël, qui a ces dernières années lancé plusieurs dizaines de frappes aériennes visant des positions de Téhéran en Syrie, ou des positions du Hezbollah, soutenu par la République islamique. Ces derniers mois, la tension est montée d’un cran entre la Syrie et ses alliés d’un côté, et l’État hébreu de l’autre. Damas a déjà montré en février que la Syrie a les moyens de se défendre et de compliquer les opérations israéliennes dans son espace aérien. Après avoir abattu un drone iranien qui survolait Israël, un chasseur israélien F-16 a été abattu par des missiles anti-aériens syriens et s’est écrasé en territoire israélien. Une première depuis 1982. Les deux pilotes se sont éjectés mais le choc n’en a pas été moindre pour Israël, qui n’avait pas perdu de chasseur depuis plus de trois décennies. Hier encore, le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a averti que son pays réagirait à toute « implantation militaire iranienne » en Syrie. « Nous n’intervenons pas dans la guerre (en Syrie), nous n’y combattons pas, mais l’Iran tente d’y établir des bases pour nous attaquer à l’aide d’armes sophistiquées », a indiqué M. Lieberman, avant d’ajouter que « s’ils (les Iraniens) attaquent Tel-Aviv, nous frapperons Téhéran ».
Des batteries S-300 seraient donc un atout supplémentaire pour Damas. « Mais face aux missiles hypervéloces israéliens, ces batteries n’ont sans doute pas un niveau d’interception très élevé », tempère M. Bret, pour lequel les S-300 posent surtout problème « sur le plan symbolique et tactique ». Les relations qui unissent la Russie à Israël vont-elles pour autant s’en ressentir? Après tout, l’initiative russe peut être interprétée par l’État hébreu comme une prise de position nettement en faveur de Damas et Téhéran. Le timing russe peut être une indication de ce choix, alors que l’échéance du 12 mai pour connaître le sort de l’accord sur le nucléaire iranien se rapproche à grands pas, et que l’administration de Donald Trump, principal allié d’Israël, ne fait pas mine de changer d’avis sur l’accord et menace de s’en retirer.
Une détérioration des relations russo-israéliennes est donc à prévoir, sans pour autant mener à une rupture totale des liens. Des relations poussées unissent les deux gouvernements. « Plus d’un cinquième de la population israélienne est d’origine russe ou est issue d’anciennes républiques d’URSS, et les échanges économiques sont importants », souligne Cyrille Bret. Et d’ajouter : « Je pense d’ailleurs que c’est pour cette raison que les S-300 ont été choisis pour être donnés à Damas, et non les S-400, qui sont un bien meilleur modèle que les Russes se réservent. » De cette façon, Moscou fait plaisir à Damas et lui offre une protection supplémentaire. Mais semble également vouloir faire comprendre à Israël que cette protection reste limitée et ne représentera pas un danger particulièrement grave ou réel pour sa sécurité. Comme pour lui laisser une marge de manœuvre en Syrie, plus restreinte certes, mais néanmoins présente.
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qu'est ce que je disais ... israel compte dans sa population enormement si ce n'est pas une majorite de peuple de l'Europe de l'est et de la russie .. la russie ne viendra jamais contre israel .. ni contre les usa les S300 seront vendu ou ne seront pas ... mais meme s'il l'etait alors la russie vas donner en douce a israel de quoi les suplanter faut compendre une chose surtout les moumana3iste que les grandes puissance d'entendent entre elles et ne se feront jamais la guerre pour un des pays de soutien comme la syrie ou l'iran
15 h 25, le 27 avril 2018