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À La Une - Rapport

Au Liban, HRW dénonce les expulsions de réfugiés syriens de leurs logements

"L'épuisement du Liban sur l'accueil de réfugiés est exacerbé par le manque de soutien international", souligne l'ONG dans un rapport.

Des secouristes et des agents de la Sûreté générale supervisent l'évacuation "volontaire" de réfugiés syriens du village de Chebaa, au Liban-Sud, le 18 avril 2018. Photo AFP / Ali DIA

Des milliers de réfugiés syriens ont été délogés de force et expulsés dans certaines villes du Liban pour des motifs "incohérents" et discriminatoires, a affirmé vendredi l'ONG Human Rights Watch (HRW) dans un rapport.

Au moins 3.664 réfugiés ont été expulsés d'au moins 13 municipalités entre 2016 et le premier trimestre de 2018, "apparemment en raison de leur nationalité ou religion", a estimé HRW, en s'appuyant sur des chiffres du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Le Liban, petit pays de quatre millions d'habitants, a vu arriver sur son sol au moins un million de réfugiés de la Syrie voisine, ravagée par une guerre meurtrière depuis 2011.

Après enquête auprès de 57 réfugiés touchés par ces expulsions, de fonctionnaires municipaux et d'experts juridiques, il apparaît qu'il n'y a "aucune cohérence dans les raisons données pour les évictions", et "les preuves réunies par HRW montrent clairement que les Syriens ont été visés à cause de leur nationalité", selon l'ONG.


(Lire aussi : Réfugiés syriens : Le HCR espère au moins 1,3 milliard de dollars pour le Liban)


Alors que les motifs d'expulsion invoqués, comme le fait de ne pas avoir déclaré son bail en mairie, sont aussi le fait d'habitants libanais, "les mesures prises par ces municipalités ont visé exclusivement des ressortissants syriens", a souligné le rapport.
HRW pointe également une dimension religieuse. Ces expulsions "ne répondent pas à un plan national cohérent mais constituent plutôt une réponse ad hoc de certaines municipalités principalement chrétiennes".

Ces expulsions contestées, "qui se sont multipliées au dernier trimestre de 2017", s'inscrivent dans "un environnement de discrimination et de harcèlement" envers les réfugiés syriens au Liban, estime le HRW.
De nombreux hommes politiques les désignent comme responsables des problèmes économiques et sociaux du pays et réclament leur départ, alimentant un climat d'animosité croissant, notamment à l'approche des élections législatives du 6 mai.

Selon Bill Frelick, directeur de la division Droits des réfugiés chez HRW, "les dirigeants libanais devraient modérer une rhétorique qui encourage ou ferme les yeux sur les expulsions et les autres pratiques de discrimination et de harcèlement contre les réfugiés au Liban".


(Lire aussi : Près de 500 réfugiés syriens ont quitté Chebaa pour la Syrie)


Le ministère libanais des Affaires étrangères a accusé le HCR d'"effrayer" les réfugiés et de les dissuader de rentrer en Syrie.
Il a déploré "la détermination renouvelée" de l'agence de l'ONU "à refuser tout signe positif pour des retours (...) malgré une situation sécuritaire actuellement stable dans beaucoup de villes syriennes", affirmant qu'il allait "réévaluer" et "remettre en question" le travail du HCR.

Mercredi, 500 réfugiés syriens ont quitté le Liban pour rejoindre leur village près de Damas dans le cadre d'un accord entre les autorités syriennes et libanaises.

Pour le HRW, "la détresse des réfugiés au Liban est exacerbée par le manque de soutien international". L'ONG souligne ainsi que l'appel des Nations Unies pour 2,035 milliards de dollars d'aide internationale à destination des Syriens au Liban pour 2017 n'avait été financé qu'à hauteur de 54% en décembre 2017.

Depuis sept ans, la guerre en Syrie a fait plus de 350.000 morts et jeté des millions personnes sur les routes de l'exil.



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Des milliers de réfugiés syriens ont été délogés de force et expulsés dans certaines villes du Liban pour des motifs "incohérents" et discriminatoires, a affirmé vendredi l'ONG Human Rights Watch (HRW) dans un rapport. Au moins 3.664 réfugiés ont été expulsés d'au moins 13 municipalités entre 2016 et le premier trimestre de 2018, "apparemment en raison de leur nationalité...

commentaires (8)

Comme les réfugiés sont des sunnites les chiites ne les veulent pas, il ne faut pas oublier le mal que les Syiriens ont fait au Liban....

Eleni Caridopoulou

17 h 26, le 25 avril 2018

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • Comme les réfugiés sont des sunnites les chiites ne les veulent pas, il ne faut pas oublier le mal que les Syiriens ont fait au Liban....

    Eleni Caridopoulou

    17 h 26, le 25 avril 2018

  • “Crains ceux à qui tu as fais du bien” Ittaki sharra mann a7santa ilayhi Traduction approximative d'un dicton arabe. Tellement misérable et tellement vrai. C’est à faire perdre tout chance à la charité, pauvre Liban, pauvres Libanais, trahis par ceux qui le gouvernent, par les ‘pontificaux’ internationaux, et par ceux qu’il accueille. La tindahi, m’a fi 7ada!

    Evariste

    17 h 45, le 20 avril 2018

  • RAPATRIEZ-LES CHEZ EUX AU LIEU DES NON SENS QUE VOUS CRIEZ SUR TOUS LES TOITS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 36, le 20 avril 2018

  • Il est grand temps que les ressortissants syriens gagnent leur pays maintenant que le calme est revenu en Syrie .

    Antoine Sabbagha

    12 h 07, le 20 avril 2018

  • Mesdames et Messieurs du HRW : au lieu de nous donner des leçons de morale pendant que vous êtes confortablement assis derrière vos bureaux climatisés , je vous suggère d'imposer aux autres pays d'accueillir ces réfugiés au prorata de leur superficie et si vous ne pouvez pas, ayez la décence de vous taire. Mais en aucun cas, vous ne pouvez accuser les libanais de quelque crime que ce soit sur base d'une enquête réalisée auprès de 57 réfugiés sur un total de 1,5 millions... Alors vos rapports gardez les pour vous et faites un travail un peu plus intelligent qui consiste à aider ces malheureuses personnes à retourner dans leur pays et sur leur terre au lieu de venir usurper les nôtres

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 01, le 20 avril 2018

  • C'est bon, on ne va pas pleurer sur leur sort!

    NAUFAL SORAYA

    10 h 51, le 20 avril 2018

  • Le HRW: "des milliers de réfugiés syriens ont été forcés de quitter leurs logements dans certaines villes du Liban pour des motifs incohérents et discriminatoires..." Ces Messieurs du HRW: allez-donc dire à Bachar el Assad de mettre en route "un programme national syrien cohérent" pour rapatrier chez lui ses propres ressortissants ! Et de grâce laissez-nous enfin tranquilles avec ce problème des réfugiés syriens qui n'a pas été provoqué par nous Libanais, mais dont nous subissons les conséquences désastreuses chaque jour sur notre sol ! Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 25, le 20 avril 2018

  • Faudra bien qu'ils partent chez eux un jour où l'autre. Ils ont un pays et une nationalité eux au moins , la CHANCE que n'ont pas les palestiniens sunnites et chrétiens USURPÉS de leur terre .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 12, le 20 avril 2018

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