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Liban - Conférence de presse

Un retour des réfugiés syriens est « prématuré », affirme le chef du HCR

Les conditions de vie des civils en Syrie sont « plus effroyables que jamais », souligne Filippo Grandi.

Le chef du HCR Filippo Grandi et la porte-parole, Melissa Fleming, lors de leur conférence de presse. Photo A.T.

Le retour des réfugiés syriens dans leur pays est « prématuré », la guerre « gagnant en intensité et en complexité », a estimé hier le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, lors d’une conférence de presse au terme d’une visite au Liban.

M. Grandi a déploré le fait que les conditions de vie des civils en Syrie soient devenues « plus effroyables que jamais », alors que le conflit entre dans sa 8e année et a déjà fait plus de six millions de déplacés à l’intérieur du pays et plus de 5,5 millions de réfugiés dans les pays voisins, dont le Liban. « Les conséquences de cette guerre représentent une tragédie humaine colossale », a affirmé le responsable onusien. L’anniversaire du soulèvement, qui a éclaté en mars 2011, « coïncide avec une intensification de la guerre qui devient encore plus complexe et une internationalisation du conflit », a-t-il ajouté.

M. Grandi a souligné que, dans ce contexte, « le retour des réfugiés est très prématuré ». « La situation est très incertaine : 89 % des réfugiés que nous avons sondés ont affirmé vouloir rentrer dans leur pays, mais pas maintenant », a ajouté le responsable qui s’est rendu au cours de sa visite dans des camps de réfugiés de la Békaa. « Nous devons préparer leur retour, et nous faisons déjà beaucoup de travail en Syrie dans ce but », a-t-il expliqué, indiquant qu’il fallait évaluer les destructions, l’accès aux services de base, et préparer également « l’aspect légal » d’un éventuel retour, en négociant par exemple avec les autorités « des amnisties et une protection » pour les personnes qui craignent de rentrer de peur d’être enrôlées dans l’armée ou qu’elles soient poursuivies par le régime. M. Grandi a rappelé qu’en 2017, 770 000 personnes déplacées en Syrie sont rentrées dans leur foyer, mais que la violence avait fait « plus de deux millions de nouveaux déplacés à l’intérieur du pays », les frontières des pays voisins de la Syrie étant désormais fermées.

Le responsable onusien, qui a notamment rencontré le président de la République Michel Aoun, le Premier ministre Saad Hariri et le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, a souligné qu’il y avait « différents points de vue au sein du gouvernement libanais », mais que « personne ne m’a dit qu’il fallait forcer les réfugiés à rentrer ».


(Lire aussi : Des ONG mettent en garde contre un retour forcé des réfugiés syriens


Conférence de Bruxelles

Le responsable onusien a souligné que « les pays accueillant des réfugiés, et en particulier le Liban, ont besoin d’aide. Je suis très inquiet que cette aide finisse ailleurs, car malheureusement l’aide n’est jamais à long terme et il y a d’autres crises humanitaires dans le monde, comme la Birmanie ou le Soudan », a-t-il dit.

 « C’est pour cela que l’un des principaux objectifs de ma tournée – qui a englobé la Turquie et la Jordanie – est de rappeler aux pays donateurs qui se réuniront bientôt à Bruxelles qu’il faut continuer à soutenir le Liban et les autres pays hôtes, soutenir les institutions et les communautés libanaises », a-t-il dit.

 « J’espère que la conférence de Bruxelles (NDLR : prévue en avril) débouchera sur des engagements concrets », a-t-il ajouté, soulignant que, depuis le début du conflit, l’aide humanitaire avait totalisé 12 milliards de dollars, « ce qui n’est pas suffisant ».


La Ghouta

M. Grandi a par ailleurs indiqué que dix camions d’aide avaient pu décharger leur cargaison d’aide vendredi dans la Ghouta assiégée par le régime, aux portes de Damas, précisant qu’il s’agissait des camions qui n’avaient pas pu être déchargés en raison des violences lors de l’entrée d’un premier convoi d’aide le 5 mars. « Les gens dans la Ghouta ont faim. Ils n’ont pas de soins médicaux, ils n’ont pas d’eau et surtout ils sont terrorisés. Nous espérons pouvoir envoyer d’autres convois d’aide dans les prochains jours », a-t-il dit.

Dans un communiqué à l’occasion de l’anniversaire du soulèvement, M. Grandi avait souligné que les conditions des Syriens étaient « plus effroyables que jamais, et 69 % d’entre eux luttent pour leur survie dans le dénuement le plus extrême ».

 « Ces sept années de guerre laissent derrière elles une tragédie humaine aux dimensions colossales. Pour sauver des vies, il est grand temps de mettre fin à ce conflit dévastateur », a-t-il ajouté dans son communiqué. « La part des familles consacrant plus de la moitié de leur revenu annuel à l’alimentation atteint désormais 90 %, tandis que les prix des denrées alimentaires sont en moyenne huit fois plus élevés qu’avant la crise », a-t-il ajouté. « Il n’y aura aucun vainqueur évident dans cette poursuite insensée d’une solution militaire. Nous ne voyons que des perdants, et c’est la population syrienne », a conclu M. Grandi.


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commentaires (4)

C,EST UNE AFFAIRE QUI MALHEUREUSEMENT VA TRAINER CAR LA GUERRE SYRIENNE VA ENTRER DANS SA SECONDE PHASE AVEC LES 45PCT DU TERRITOIRE AUX MAINS DES VRAIS REBELLES APPUYES PAR LA TURQUIE D,UN COTE ET PAR LES USA QUI ONT OUVERT DES BASES DE L,AUTRE !

LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

13 h 14, le 11 mars 2018

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Commentaires (4)

  • C,EST UNE AFFAIRE QUI MALHEUREUSEMENT VA TRAINER CAR LA GUERRE SYRIENNE VA ENTRER DANS SA SECONDE PHASE AVEC LES 45PCT DU TERRITOIRE AUX MAINS DES VRAIS REBELLES APPUYES PAR LA TURQUIE D,UN COTE ET PAR LES USA QUI ONT OUVERT DES BASES DE L,AUTRE !

    LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

    13 h 14, le 11 mars 2018

  • Une fois encore, la même rengaine sur les réfugiés syriens. Mais, Madame et Monsieur les Haut-Commissaires des Nations-Unies, le principal responsable de ces réfugiés étant Bachar el-Assad, pourquoi ne vous adressez-vous pas directement à lui ? On sait que les pays occidentaux ne veulent pas de ces réfugiés chez eux, connaissant trop bien les problèmes qu'ils amènent avec eux: différence de culture et de façon de vivre, différence de religion etc. Donc il faut agir du côté du régime syrien, de la Russie, de l'Iran ainsi que de certains pays de la région dont chacun a ses propres intérêts dans cette horrible guerre qui ravage la Syrie et ses habitants depuis trop longtemps déjà. Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 29, le 10 mars 2018

  • Les bons conseilleurs ne sont jamais les bons payeurs .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 26, le 10 mars 2018

  • Vous avez sans doute raison messieurs et mesdames les Hauts responsable a l'ONU!!! Mais vous savez parfaitement que le Liban accueille le plus grand nombre de réfugiés notamment vu la taille de son territoire et sa population, phénomène qui hormis les problèmes quotidiens de vie de la population, provoque une multitude de risques de xénophobie. Alors, je vous propose d'héberger chez vous une partie de ces réfugiés et de contraindre les autres pays arabes d'accueillir chez eux le reste des réfugiés au prorata de la superficie de leurs territoires respectifs. Ce serait plus équitable. Si vous n'en n'êtes pas capables, gardez vos opinions et conseils pour vous et arrêtez de gesticuler tout comme tous les autres responsables occidentaux qui se lamentent de la situation de ces réfugiés mais qui ne font que fermer d'avantage leurs frontières pour éviter d'en accueillir.

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 42, le 10 mars 2018

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