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Liban - Conférence de Bruxelles

Réfugiés syriens : Le HCR espère au moins 1,3 milliard de dollars pour le Liban

La situation des réfugiés syriens se détériore et les conditions de retour ne sont pas encore réunies, souligne Mireille Girard, représentante du HCR.

Pour Mireille Girard, représentante du HCR au Liban, les conditions ne sont pas encore remplies pour le retour des réfugiés syriens.

Alors que la guerre en Syrie est entrée dans sa huitième année sans réel espoir de solution politique, le Haut Commissariat pour les Réfugiés de l'ONU espère que la conférence de Bruxelles sur l’aide aux réfugiés syriens, qui s’ouvre le 24 avril à Bruxelles, pourra réunir au moins le même montant que l’an dernier, soit 1,3 milliard de dollars, déclare à l’OLJ sa représentante au Liban Mireille Girard.

Qu’attendez-vous de la conférence de Bruxelles ?

« A la conférence de Bruxelles en mai 2017, il y avait eu six milliards qui avaient été engagés par les Etats donateurs pour la région, dont 1,3 milliard pour le Liban, auxquels il faut ajouter l’argent de l’année précédente qui n’avait pas été dépensé. Au total, le Liban a bénéficié de 1,6 md ce qui est substantiel et qui est à peu près le même niveau que l’année précédente, 2016. C’est notre pari pour cette année, nous espérons avoir au moins le même niveau d’engagement, idéalement plus ». Le plan de réponse pour 2018 se chiffre a US$ 2.68 milliard.
« Le message à Bruxelles sera de dire que la crise n’est pas terminée et que nous sommes toujours dans une situation fragile en Syrie. Nous avons besoin de soutien humanitaire en Syrie, et bien sûr une solution politique, mettre un terme à la guerre en Syrie, car il est fondamental de résoudre le problème à la source. La solution au problème est politique, elle n’est pas humanitaire ».

Les dirigeants libanais réclament le retour des réfugiés syriens dans les zones sûres, quelle est votre position ?
« C’est un processus de longue haleine. Pour l’instant, nous estimons que les conditions ne sont pas remplies pour un retour durable. L’ONU n’organise pas de retour mais nous respectons le choix des réfugiés quels qu’ils soient. Par exemple, récemment dans le cas du retour de Chebaa, certains réfugiés ont indiqué le souhait de se réunir avec leurs familles restées en Syrie.
90 pc des réfugiés au Liban souhaitent rentrer, ce qu’ils demandent c’est de voir un terme à la guerre dans leur pays pour pouvoir rentrer chez eux en sécurité.
A notre connaissance, plus de 11.000 retours spontanés ont eu lieu en 2017.
Les soucis principaux mentionnés par les réfugiés sont d’abord la question de la sécurité (bombardements, mines, etc… mais aussi la conscription militaire jusqu’à 42 ans)  et la question de la propriété, ils se demandent s’ils vont retrouver leur maison et comment ils vont survivre.
Nous discutons de ces points-là avec les autorités concernées (syriennes).
Depuis l’année dernière, nous nous attachons à demander à chaque famille s’ils ont un titre de propriété pour savoir quels seront les besoins pour soutenir ces personnes au retour. Pour la conscription, nous en discutons, l’objectif est d’obtenir une exemption.
Tout le monde, y compris les réfugiés eux-mêmes, est d’accord sur l’idée que la solution est la possibilité pour les réfugiés de rentrer chez eux en toute sécurité et c’est très important que ces retours soient un succès, que ce soit un retour durable.


(Lire aussi : Près de 500 réfugiés syriens ont quitté Chebaa pour la Syrie)



Quel est le nombre de réfugiés syriens aujourd’hui au Liban ?

Le chiffre de réfugiés s'est réduit. Selon nos derniers chiffres, il y a 991.165 réfugiés enregistrés auprès du HCR.

Quels sont leurs besoins les plus pressants?
C’est difficile de dire si l’eau est plus importante que la santé, ce sont deux besoins cruciaux.
Pour ce qui est de la santé, nous avons remboursé l’an dernier les hôpitaux libanais pour 83000 interventions d’urgence. Ce sont des interventions d’urgence extrême, qui sauvent des vies, une hémorragie, une crise cardiaque – nous ne pouvons malheureusement pas en l’état des finances couvrir les malades chroniques, c’est-à-dire que ceux qui ont un cancer, une dialyse, ne peuvent pas être couverts.
L’état de vulnérabilité des réfugiés syriens au Liban est en train de continuer à se détériorer. Aujourd’hui, 76 pc de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 4 dollars par jour, et 58 pc vivent en-dessous du seuil de pauvreté extrême. Cela veut dire que presque 60 pc de la population est sous le seuil de survie, c’est dramatique.
C’est une augmentation par rapport à l’année dernière, on était à 53 pc. Nous sommes dans une logique de détérioration de la situation , les gens sont de plus en plus désespérés, ils sont très fortement dépendants de l’aide humanitaire.
L’aide humanitaire que nous avons reçue l’an dernier à Bruxelles était essentielle mais elle nous a tout juste permis de garder les personnes en vie, cela ne nous a pas permis de renverser la tendance.

Quelle est la proportion d’élèves syriens scolarisés aujourd’hui au Liban ?

Nous avons fait beaucoup de progrès dans le primaire, nous avons réussi à augmenter le taux de scolarisation dans le primaire, mais il n’y a dans le secondaire que 3938 élèves scolarisés. Globalement, 250.000 enfants non libanais sont scolarisés, donc malheureusement cela laisse la moitié des enfants en âge scolaire hors de l’école.
La stratégie sur l’éducation est une stratégie sur plusieurs années et nous travaillons étroitement avec le ministère de l’Education pour augmenter la proportion d’élèves du secondaire qui seront scolarisés ou se dirigeront vers l’enseignement technique.

Le Liban bénéficiera-t-il de l’aide qui sera accordée par la conférence de Bruxelles ?

Il faut que l’aide s’oriente aussi sur le moyen terme pour les pays hôtes, pour résoudre de façon plus durable leurs problèmes chroniques qui existaient pour la plupart avant la guerre en Syrie mais qui ont été exacerbés par la présence d’une population supplémentaire, par exemple l’accès à l’eau, l’accès à l’électricité, la gestion des déchets…
Cela permettra d’aider le Liban à adresser certains des problèmes chroniques dans la durée.


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commentaires (2)

LES CONDITIONS DE RETOUR COMME VEULENT LES COMPRENDRE LES INTERNATIONAUX NE SERONT JAMAIS REUNIS ! MAIS COMME LES COMPRENNENT LES LIBANAIS ET LES SYRIENS MEMES KELCHE METLEL 3ASSAL... ILS PEUVENT RENTRER CHEZ LE CHIMIQUE SANS LA CRAINTE D,ETRE ÉVAPORÉS !

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 46, le 20 avril 2018

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Commentaires (2)

  • LES CONDITIONS DE RETOUR COMME VEULENT LES COMPRENDRE LES INTERNATIONAUX NE SERONT JAMAIS REUNIS ! MAIS COMME LES COMPRENNENT LES LIBANAIS ET LES SYRIENS MEMES KELCHE METLEL 3ASSAL... ILS PEUVENT RENTRER CHEZ LE CHIMIQUE SANS LA CRAINTE D,ETRE ÉVAPORÉS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 46, le 20 avril 2018

  • Vraiment ras-le bol de ces continuelles lamentations du HCR et autres ONG sur les réfugiés syriens ! On ne les entend jamais s'inquiéter des conséquences désastreuses de leur présence pour la population libanaise ! Alors, le peuple libanais...moins "intéressant" pour ces organisations ? Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 02, le 20 avril 2018

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