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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

Le retour de réfugiés syriens installés à Chebaa s’est fait hors du plan du gouvernement libanais

Les portraits d'Assad sur les fenêtres des bus qui ont évacué, hier, les 500 réfugiés. Photo Danielle Khairallah

Certes, le retour de 500 réfugiés syriens de Chebaa et de certains villages limitrophes du Arqoub vers Beit Jin, un village situé au sud-ouest de la capitale syrienne, et ses environs, est un développement qui va dans le bon sens.
Cependant, et en dépit du fait que la Sûreté générale ait accompagné les quinze bus jusqu’à la frontière, cette démarche ne fait pas partie du plan mis en place par le gouvernement pour organiser, en vertu d’un calendrier, le retour de centaines de milliers de déplacés dans des zones sûres en Syrie, en coordination avec les autorités sécuritaires concernées.
Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a précisé ne pas avoir pris part à l’opération au vu « de la situation humanitaire et sécuritaire qui prévaut en Syrie », toujours en guerre. Le retour de ces réfugiés est en effet volontaire, et ils assument seuls la responsabilité de leur décision. Le HCR affirme qu’il respecte leur volonté, du moment qu’ils n’ont pas été soumis à des pressions. L’agence onusienne affirme qu’elle était au courant de cette démarche, et qu’il en a été question avec les autorités concernées et les déplacés pour établir les conditions dans lesquelles se feraient les circonstances de ce retour.
Le Liban n’a pas encore finalisé le document de travail qu’il proposera à la conférence de Bruxelles II sur les réfugiés syriens, en dépit du fait qu’il reste moins d’une semaine à peine avant que celle-ci n’ait lieu. Le Premier ministre Saad Hariri doit présider la délégation libanaise, qui comptera notamment dans ses rangs le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, le vice-président du Conseil et ministre de la Santé, Ghassan Hasbani, et le ministre d’État pour les Affaires des réfugiés, Mouïn Merhebi. Formée de 45 personnes, la délégation résidera à l’hôtel Konrad.
Selon des rapports diplomatiques en provenance de Bruxelles, la demande du Liban d’assurer le retour progressif et sûr des déplacés syriens dans leurs villages en territoire syrien devrait faire face à des réserves internationales. Pour certains milieux diplomatiques américains et européens, la situation sécuritaire reste précaire en Syrie pour garantir le retour sûr des réfugiés, en dépit du fait que certaines régions ont été débarrassées de la menace terroriste et se trouvent désormais sous le contrôle du régime. Ce point de vue recoupe celui du HCR, qui s’est aperçu que le régime syrien ne facilite pas le retour des déplacés, mais demande à chaque personne désireuse de retourner chez elle d’exhiber un certificat de propriété, faute de quoi la démarche est impossible, même si la personne possède des preuves que ce document a brûlé ou a été volé durant les combats.
La conférence de Bruxelles sera présidée conjointement par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini. De sources bien informées, le Liban et la Jordanie devraient chacun obtenir un milliard de dollars de soutien à l’issue de la réunion.

Certes, le retour de 500 réfugiés syriens de Chebaa et de certains villages limitrophes du Arqoub vers Beit Jin, un village situé au sud-ouest de la capitale syrienne, et ses environs, est un développement qui va dans le bon sens. Cependant, et en dépit du fait que la Sûreté générale ait accompagné les quinze bus jusqu’à la frontière, cette démarche ne fait pas partie du plan mis...

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