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La Consolidation de la paix au Liban - Avril 2018 - Disparus

Laissez les disparus mourir de leur vraie mort, laissez leurs parents vivre leur vraie vie


Laissez les disparus mourir de leur vraie mort, laissez leurs parents vivre leur vraie vie


« Moi, si on me ramenait les restes de mon fils, je les reconnaîtrais. Même si mon fils n’était plus qu’un tas d’os, je le reconnaîtrais. Ils ne peuvent pas me donner des os de chien. Il a certaines marques que je reconnais. Je saurais distinguer si les restes lui appartiennent ou pas ».

Ceci est un extrait d’un commentaire de Moussa Geadah datant de 1997, dans lequel il rejetait la loi publiée sur « les principes à suivre pour confirmer la mort des personnes disparues » (*). 

Comme si Monsieur Geadah - qui nous a quitté un an après ces propos - avait prédit et peut-être voulait mettre en garde contre une éventuelle manipulation par l’État du sort final des disparus de la guerre et des sentiments de leurs proches. Il est mort sans savoir le sort de son fils et de son frère, et même avant que ne soit découvertes des fosses communes en série.


En janvier 2000, grâce aux pressions de la campagne « Nous avons le droit de savoir », lancée par le « Comité des parents de personnes enlevées et de disparus » et les associations amies, une commission officielle avait été chargée d'enquêter sur le sort de ces victimes et de déterminer leur destin. Six mois plus tard, la commission publia son rapport. Elle y précisait qu’elle n’avait trouvé aucune trace de disparus vivants ; par contre, elle affirmait avoir découvert des fosses communes et révéla les emplacements de certaines d’entre elles. Elle affirma également n’avoir pu identifier aucun des restes enterrés, justifiant cette incapacité par leur ancienneté a cause du passage du temps, l’insuffisance de laboratoires où les analyses nécessaires pouvaient être effectuées, et le coût exorbitant de ce suivi pour le Trésor public. 

Le plus douloureux, c’est que les autorités libanaises après cette date n’ont pris aucune autre disposition à l’égard de ces fosses communes, en accord avec les règles et mesures prévues à ce sujet dans les lois et conventions internationales, en particulier les Conventions de Genève (1, 2 et 4). L’État songea qu’après avoir annoncé le décès collectif qui ne reposait sur aucune preuve matérielle concrète, il pouvait refermer le dossier des disparus, en préjugeant qu’ils étaient tous morts ; avec pour seul constat l’existence de fosses communes réparties sur tout le territoire libanais.

Après le retrait de l’armée d’occupation israélienne du Liban (2000), de nouvelles fosses communes avaient en effet été découvertes dans certaines régions, en particulier dans le sud et la Békaa. Le même spectacle se répéta après le retrait syrien (2005). On espéra pieusement que certaines au moins de ces découvertes réveillerait la conscience de la société sur l’inhumanité de ce phénomène, et allait corriger la manière officielle d’aborder le problème des disparus et de leurs parents, comme une préparation à la fermeture de ce dossier qui serait le dernier parmi ceux laissés en suspens par la guerre au Liban.

Pour un observateur averti, il était clair que la conduite officielle manquait de professionnalisme et d’expertise, et qu’elle reflétait une ignorance totale des principes et critères internationaux en vigueur pour s’occuper des fosses communes. En revanche, les mobiles politiques étaient évidents pour tous, que ce soit en ce qui concerne les régions où les fosses communes étaient signalées, ou en ce qui concerne le timing de leur découverte et ouverture.

La découverte d’une fosse à Anjar (Békaa), puis une autre près du ministère de la Défense a Baabda (2005), déclencha une violente polémique entre les protagonistes de la guerre, dont la plupart étaient désormais au pouvoir. Cette guerre a commencé pas une répudiation de responsabilité, des échanges d’accusations, blâmant Israël ou la Syrie, puis en faisant appel aux cours internationales, elle s’acheva par se transformer en “des lancements avec les os” des disparus sans prendre en compte le respect des restes ou les sentiments des parents.

Le dossier fut ensuite soulevé au Parlement, au cours d’une session de questions-réponses (**). Malheureusement, jusqu’à notre jour, aucune réponse ne fut apportée, et les questions depuis ne cessent d’augmenter.

Aujourd’hui, la promesse gouvernementale reste en suspens, alors même que le Premier ministre et un de ses ministres s’étaient engagés à soulever ce dossier à la première réunion du Conseil des ministres, et avaient promis de ne plus tarder à réclamer une enquête internationale à ce sujet, s’il s’avère que le besoin nécessite une expertise médico-légale internationale en la matière (***). Le dossier attend toujours d’être inscrit à l’ordre du jour du gouvernement. Peut-être y a-t-on vu un sujet de dissension auquel doit s’appliquer la règle de distanciation…

Pour sa part, la commission parlementaire des droits de l’homme ne devait pas tarder à réagir. Par la voix de son président, elle dénonça le saccage aléatoire des fosses communes, des fouilles indignes et contraires aux règles humanitaires en vigueur dans le monde pratiquées dans des cas pareils. Cela avait été le cas en particulier à Anjar. Elle promit de consacrer une réunion à laquelle participeront les ministères concernés et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour s’entendre sur les normes pour fouiller les fosses et identifier les restes à travers des examens médicaux nécessaires pour identifier les dépouilles, notamment par le biais de leur ADN (****).

Peu importe si cette reunion pour s’entendre sur les normes aura lieu ou pas, ces normes sont la. L’important c’est que depuis ce jour, les responsables n’ont pas commencé à de les appliquer. Peut-être parce que ce sujet est hors toute collusion confessionnelle !

Les fosses communes sont nombreuses, l’approche officielle envers elles est indigne. On pourrait y consacrer des volumes. Contentons-nous du cas de la découverte d’une fosse commune à Chebanieh, un dossier qu’on referma à la hâte. Une déclaration surréaliste fit des ossement retrouvés dans des sacs en plastique, des restes de boucs et non d’êtres humains, sans autre forme de procès et avec interdiction aux journalistes de se rendre sur le site (2011).

Autre incident qui fit polémique : la diffusion d’un rapport faisant état de l’existence de dépouilles non identifiées entassées depuis les années de guerre dans la salle d’autopsie de l’hôpital gouvernemental de Baabda (Mont-Liban). Leur présence était encombrante et faisait obstruction au travail, sans parler de leur odeur, détaillait le rapport, et l’autorisation de les enterrer relevait confusément de trois ministères distincts (2013) !

Une rangée de ministres salua, au salon d’honneur de l’aéroport international Rafic Hariri, le cercueil dans lequel on rapatriait la dépouille du chercheur français Michel Seurat. Laid était le sourire d’autosatisfaction qui se dessina sur les lèvres des officiels qui restituaient le corps à la famille (2006).

Macabre fut la découverte et l’identification de la dépouille du journaliste britannique Alec Collet, dans une fosse des collines de Aïta el-Foukhar, et son transport vers la morgue de l’hôpital de l’Université américaine de Beyrouth (*****). Sinistre et dure fut la scène au cours de laquelle son corps fut retiré de la fosse et enterré à nouveau près de celui d’un inconnu qui se décomposait à côté du sien (2009).

Étrange et répugnant procédé qui a fait que l’État libanais n’ait d’autres échantillons d’ADN que ceux de Michel Seurat et d’Alec Collet !

Odette Salem seule, parmi les parents de disparus, réussit à préserver un échantillon de son ADN… Certes, sans les circonstances dramatiques de sa mort, cela n’aurait pas été impossible. Elle fut écrasée par une voiture roulant à vive allure en traversant la rue qui conduisait à la tente du sit-in des parents de disparus, place Riad el-Solh. Par sa mort, Odette Salem nous confiait la mission de trouver Richard et Marie-Christine, qu’elle avait attendu 24 ans. Elle est partie avant qu’ils ne reviennent ou qu’elles ne les enterrent.

Le seul espoir qui reste, c’est de conserver tous les crachats des mères éplorées par la disparition de leurs bien-aimés, et de conserver ces échantillons dans des laboratoires appropriés. Ce serait, pour ainsi dire, les crachats de la vérité, un legs national…

Reste à l’État libanais d’etre enfin sensibilisé à la douleur des parents, et qu’elle fasse amende honorable et assume ses responsabilités. La nature et ses lois n’ont pas de nihilisme. La nature n’égare jamais un être humain ; elle n’égare rien et ne permets à rien de se perdre. Ce qui s’est passé voici des décennies, c’est tout simplement qu’on a fait disparaître des personnes. Mais il est du devoir de leurs proches de savoir où leurs corps ont été abandonnés. Car enfin, puisque l’État a déclaré le décès en 2000 des disparus, pourquoi tarde-t-elle encore à faciliter leur enterrement ?

L’identification des dépouilles humaines est une question de dignité. Leur remise à leur proche pour qu’elles soient enterrées est essentielle pour leur équilibre psychologique ; cela leur permets de faire enfin leur deuil, de sortir de l’état d’attente mortel et de revenir à une vie digne de ce nom.

Il est clair désormais que l’objectif du comité des parents de disparus n’est plus seulement de connaître leur sort. Sans minimiser cet objectif, ce qu’il cherche plus profondément, c’est la paix, c’est la renaissance de la patrie. Les parents de disparus forment aujourd’hui une confession distincte des autres… La personne disparue n’appartient plus à une confession. C’est à l’État (d'enquêter sur son sort) de le retrouver comme citoyen, ou de ne pas le faire. La cause des disparus n’a pas de solution confessionnelle. C’est pour cette raison que le comité des parents de disparus considère que la solution de cette cause est la planche de salut pour une renaissance de l’État, au lieu qu’elle ne sombre, et regarde passivement les pays qui l’entourent s’entre-déchirer et brûler…

Nous l’écrivons dans l’espoir que la 43e commémoration de la guerre ouvre une brèche et que du travail sérieux soit entrepris en vue de tourner définitivement l’une des pages les plus douloureuses de la guerre. Ce qui permettra aux vivants de se reposer, et aux âmes de Moussa Geadah, d’Odette Salem, d’Oum Ali Jabre, d’Oum Mohammad Harbawi, et de tous ceux et celles qui nous ont quittés avant de savoir ce que sont devenus leurs bien-aimés, de reposer en paix.


* Présidente du Comité des parents de personnes enlevées et disparues au Liban


(*) La loi 434 du 15-5-1995 fut adoptée sous la pression du comité des parents des disparus. Faute de satisfaire la demande légitime de connaître le sort des personnes disparues, elle autorisa au moins ceux qui le souhaitaient à déclarer le décès, même sans preuves.

(**) As-Safir du 7 décembre 2005.

(***) As-Safir du 8 décembre 2005.

(****) As-Safir du 26 avril 2006.

(*****) As-Safir du 20 novembre 2009.

(******) Le CICR entame à partir de l’été 2006 la collecte des échantillons biologiques des parents de disparus, avant qu’ils ne meurent ; dans l’attente que l’opération d’identification des dépouilles soit achevée par les instances officielles qui seront nommées à cet effet.


Les articles, enquêtes, entrevues et autres, rapportés dans ce supplément n’expriment pas nécessairement l’avis du Programme des Nations Unies pour le développement, ni celui de L'Orient-Le Jour, et ne reflètent pas le point de vue du Pnud ou de L'Orient-Le Jour. Les auteurs des articles assument seuls la responsabilité de la teneur de leur contribution.



Lay the Dead to Rest, Put the Minds of their Families at Rest


«Even if they bring me the remains of my son, I would recognize them. Even if my son turned to bones, I would recognize my son. They can’t give me the bones of a dog. There are marks I know. I know if the remains are his or not.» This is an excerpt of Moussa Jadaa’s comments in 1997 denouncing the law issued with the title «The rules to be followed to prove the death of missing persons»*.

It seemed that Mr. Jadaa, who died less than a year after those words, had foreseen or, perhaps warned of the State possibly resorting to manipulations regarding the fate of those who were abducted by the war and the feelings of their families. He died before discovering the fate of his son and brother, and before the serial show of mass graves story began to unfold.

In January 2000, succumbing to pressure from the Our Right to Know campaign launched by the Committee of the Families of the Disappeared and Missing and its supporters, an «official committee» was established to investigate victims and determine their fate. Six months later, this committee published a report with the results of its work. The report stated that it had not found any living and that it had found mass graves, naming several ones. According to the report, it was impossible to identify the buried remains, as they had been buried for a long time, and Lebanon lacked the laboratory and techniques required for such tests. It was also impossible to carry out these tests abroad because of the high costs that the State treasury would incur.

What is most painful about the matter is that the Lebanese authorities have not taken any steps since then regarding these graves in accordance with the rules and procedures stipulated in international laws and treaties, particularly the First, Second and Fourth Geneva Conventions. The State assumed that this collective obituary, not based on any concrete evidence, would put an end to the dossier of the missing by declaring them dead. Its evidence is the existence of mass graves across Lebanon.

Following the withdrawal of the Israeli occupation army from Lebanon, the domino effect set off the discovery of mass graves in several areas, especially in Southern Lebanon and the Bekaa. The same happened following Syria’s withdrawal. Perhaps shedding light on this matter would contribute to raising public awareness about this inhumane phenomenon, set right the official handling of it to show respect for the missing and their families, and pave the way to closing this dossier. For its closure would be the closure of the last of war dossiers in Lebanon.

Anyone keeping track of the official course of action would note the absence of professionalism and competence, and the disregard for international rules and standards for dealing with graves. Moreovet this uncovers the flagrant politicizing of the matter in both shedding light on graves in certain areas, covering them up in others whether to the timing of discoveries or exhumations.

The discovery of the Anjar gravesite in the Bekaa and another discovery in the vicinity of the Ministry of Defense in Baabda in 2005 sparked a war of public statements between the rival parties of the war, most of whose leaders are now in power. This war began with shirking responsibility and finger pointing at each other, then alternately pointing the finger at Israel and Syria, followed by appealing to international courts, to finally turn into hurling the remains of the missing, contemptuous of the dignity of the dead and the feelings of families.

In addition, the subject was raised in Parliament during a Q&A session**. Unfortunately, no answers have been provided to date, while the questions are ever growing.

The Government’s promise remains unfulfilled, after the Prime Minister and one of his ministers confirmed that they would discuss the subject of mass graves at the earliest meeting of the cabinet. They also said that they will promptly request an international investigation into the matter as it was found that there was a need for international expertise in forensic medicine and evidence gathering***. The subject has not been put on the agenda of the Council of Ministers to this day. Perhaps it was considered a controversial subject warranting the application of the now customary policy of «disassociation»!

The Human Rights Parliamentary Committee was quick to denounce through its chairman the indiscriminate digging up of mass graves, in violation of human dignity and the international rules applied in such cases, as was the case in Anjar. The Comittee promised to hold a meeting in the presence of the relevant ministries and the International Committee of the Red Cross to set standards for the exhumation of graves and the identification of remains using forensic tools and DNA analysis****.

It does not matter whether the standards meeting took place, as standards already exist in this field. What matters is that those concerned have not yet begun to apply them. Could it be that the reason is that the subject is outside the scope of the sectarian quota system? Or maybe…

There are many gravesites and the official attitude towards them is intriguing. The topic requires volumes to cover. I will content myself with recounting one incident. In 2011, there was rallying around the news following the discovery of a mass grave in the town of Shabaniyah. Then there was rushing to wrap it up with a baffling statement that deemed the bones packed in plastic bags as belonging to goats and not to humans, without examining them and preventing anyone from reaching the site.

Buck passing followed the release of a report in 2013 on the remains of unidentified bodies, piled up since war years in the Mount Lebanon morgue in the Baabda Government Hospital, saying that their storage was getting in the way of work in the morgue and giving off unpleasant odors. And three ministers pointed the finger at each other for the responsibility of burying them!

Several ministers lined up in the dignitaries’ reception room at Rafic Hariri International Airport to see off the coffin of French researcher Michel Seurat in 2006. How unpalatable was the smug smile of the authorities as they returned Seurat’s remains to his family!

Two bodies were found in Khallet ez Zaiti in the hills of Aita al-Foukhar. The remains of British journalist Alec Collett were identified and taken to the American University of Beirut hospital. How appalling and cruel was that moment in 2009 when the British journalist was dug out of the grave while the body of an unidentified man found buried next to him was re-buried!

What is even more appalling and stranger is that the Lebanese State has no DNA save except that of Michel Seurat and Alec Collett.

Only Odette Salem, a family member of the missing, got her DNA sample to be stored. Of course, this wouldn’t have happened had she not been tragically killed by a speeding car as she crossed the street to the families protest tent. Odette entrusted us to find Richard and Mary Christine, for whom she waited 24 years and passed away before they returned or were buried.

The general hope remains that all mothers will «spit out»****** their painful histories and the identities of their loved ones. With the hope that the saliva samples will be properly stored, for these samples are testimonies to the truth. They are the nation’s legacy.

The Lebanese State has still to accept the families’ demands and end its dereliction. It must take on its duties. Nothing is lost according to nature’s laws. Nature does not lose one human being. It loses nothing and allows nothing to be lost. What happened decades ago was a process of disappearing people. Their families have the right to know their location. Since the State declared the death of the missing in its 2000 report, why not clear the way for burying them?

Identifying human remains is a matter of dignity. Transferring them to their families for burial is a fundamental matter that will put their minds at ease, allowing them to mourn, end this vicious state of waiting and go back to something that resembles a life.

Observing the struggle of the Committee of the Families reveals that what it is demanding is no longer confined to learning the fate of the missing – without diminishing from its seriousness – but goes further the pursuit of peace and finding a homeland. The families of the missing are a diverse group of religious communities, denominations, regions and professions, and the missing have no sectarian affiliation. Either the State looks at them as citizens or it neglects them. The missing persons cause has no sectarian solution. It is precisely for this reason that the Committee believes that solving this may be the salvation for the State to rise up and consolidate its institutions, instead of continuing on this path of sinking further while watching the countries around it burn and be torn apart.

This is in hope that the 43th commemoration of the war will be the start of serious work to turn the page by closing the last and most cruel of its dossiers. So that the living can bring peace to the souls of Moussa Jadaa, Odette Salem, the mother of Ali Jabr, the mother of Mohamed Hirbawi, and to all of those who passed away before learning the fate of their loved ones, can rest.

* Head of the Committee of the Families of the Disappeared and Missing


*Law No. 434 of May 15, 1995 was issued under pressure from the Committee of the Families. Instead of meeting the demand for the right to know, it allowed families who wished to declare their missing dead to do so without the need for proof or evidence.

**As-Safir newspaper, December 7, 2005

***As-Safir newspaper, December 8, 2005

****As-Safir newspaper, April 26, 2006

*****As-Safir newspaper, November 20, 2009

******The International Committee of the Red Cross (ICRC) has been collecting and preserving biological samples of the families of the missing (saliva) since summer 2016 before they pass away and it becomes impossible to identify the missing persons or their remains. This process shall be handed over to the official authority once the State establishes it.


The articles, interviews and other information mentioned in this supplement do not necessarily reflect the views of the United Nations Development Programme, of L'Orient-Le Jour, nor of the Pnud. The content of the articles is the sole responsibility of the authors.


Laissez les disparus mourir de leur vraie mort, laissez leurs parents vivre leur vraie vie « Moi, si on me ramenait les restes de mon fils, je les reconnaîtrais. Même si mon fils n’était plus qu’un tas d’os, je le reconnaîtrais. Ils ne peuvent pas me donner des os de chien. Il a certaines marques que je reconnais. Je saurais distinguer si les restes lui appartiennent ou pas ».
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