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Liban - Médias

L’ordre des journalistes menace de recourir au Conseil d’État si le gouvernement touche à ses acquis

L’ordre des journalistes a haussé le ton hier et menacé de recourir au Conseil d’État si la mouture de la loi qui consacre l’indépendance de cet organisme est aujourd’hui modifiée en Conseil des ministres. 

En juillet 2017, un projet de loi amendant certaines provisions de la loi des imprimés relatives à l’indépendance de l’ordre des journalistes avait été adopté en Conseil des ministres. Le texte prévoyait de larges prérogatives accordées à l’ordre de sorte à l’affranchir de la tutelle de l’ordre de la presse (les propriétaires des journaux) et à lui accorder plus d’autonomie en matière d’adhésion des nouveaux membres. Traditionnellement, ces adhésions étaient décidées au sein du comité d’admission présidé à l’époque par l’ordre de la presse qui avait son mot à dire. 

À la faveur d’un retournement de situation aussi étonnant qu’imprévisible, il a été décidé de replacer ce projet de loi à l’ordre du jour du Conseil des ministres qui se tiendra aujourd’hui, dans l’objectif de revenir sur les acquis de l’ordre quand bien même le projet a déjà été adopté et avalisé par le gouvernement. La décision, qui semble avoir été prise avec l’aval du ministre de l’Information Melhem Riachi, actuellement à Dubaï, et l’ordre des propriétaires de la presse, a largement déplu au comité exécutif de l’ordre des journalistes qui n’a même pas été consulté « sur une question qui le concerne directement », commente une source de l’ordre. 


(Pour mémoire : L’ordre des rédacteurs veut renouer la relation entre les journalistes et la justice)


À l’issue d’une réunion urgente, les membres du comité exécutif ont publié un long communiqué dans lequel ils dénoncent cette initiative menacant de prendre des mesures fermes si le projet de loi – mis en place à l’origine par l’ordre avec la collaboration du ministère de l’Information – est modifié en Conseil des ministres. 

« Les amendements proposés constituent une offensive claire contre l’indépendance de l’ordre des journalites et un retour en arrière sur les acquis », précise le communiqué. Les membres de cette instance accusent les propriétaires des journaux de « s’immiscer dans le travail de l’ordre des journalistes, ce qui est contraire aux principes et règlements du travail syndical », dénonce le texte. 

Les membres de l’ordre des journalistes ont mis en garde contre cette initiative et se sont engagés à s’y opposer, promettant de présenter un recours en invalidation de la décision devant le Conseil d’État si elle devait être adoptée. Les membres se sont par ailleurs demandé pourquoi le projet, avalisé l’année dernière par le gouvernement, n’a pas été transmis au Parlement comme le prévoit la procédure. 

Selon des sources informées, le ministre de l’Information, bien qu’ayant soutenu en juillet dernier l’adoption du texte par le gouvernement, se serait plié aux desiderata du Premier ministre Saad Hariri, « qu’il voudrait contenter dans un geste de conciliation politique ». À ceux qui contestaient cette mesure, M. Riachi avait répondu en soulignant que le texte « pourra toujours être amendé au sein des commissions », une fois qu’il aura été transmis au Parlement. 

« Depuis sa création, l’ordre des journalistes a toujours été placé quasiment sous deux tutelles, celle du ministère de l’Information et celle de l’ordre de la presse, sachant que le pouvoir politique a une certaine appréhension à l’égard des journalistes », soulignait il y a quelque temps notre collègue Scarlett Haddad, membre du comité exécutif de l’ordre de la presse. Selon elle, la nouvelle loi constitue pourtant « une véritable révolution, non seulement au niveau de l’ordre des journalistes, mais aussi dans l’attitude du pouvoir politique à l’égard de cet ordre ». 

Le nouveau texte prévoit en outre l’élargissement de l’éventail des adhésions, jadis limitées aux seuls journalistes de la presse écrite, et l’ouverture de l’ordre à tous ceux qui travaillent dans le domaine des médias d’information pour y inclure les journalistes opérant au sein de nouveaux types de médias, moyennant certaines conditions qu’ils doivent remplir.



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L’ordre des journalistes a haussé le ton hier et menacé de recourir au Conseil d’État si la mouture de la loi qui consacre l’indépendance de cet organisme est aujourd’hui modifiée en Conseil des ministres. En juillet 2017, un projet de loi amendant certaines provisions de la loi des imprimés relatives à l’indépendance de l’ordre des journalistes avait été adopté en...

commentaires (1)

== l’ordre des journalistes a toujours été placé quasiment sous deux tutelles, celle du ministère de l’Information et celle de l’ordre de la presse== JE NE VOIS AUCUNE RAISON a ce qui precede ! AUCUNE ! pour quelles raisons ce syndicat devrait etre chapeaute par un ministere, un autre syndicat ? DU DIABLE SI ON COMPREND TOUS DES NON - SENS

Gaby SIOUFI

12 h 39, le 12 avril 2018

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Commentaires (1)

  • == l’ordre des journalistes a toujours été placé quasiment sous deux tutelles, celle du ministère de l’Information et celle de l’ordre de la presse== JE NE VOIS AUCUNE RAISON a ce qui precede ! AUCUNE ! pour quelles raisons ce syndicat devrait etre chapeaute par un ministere, un autre syndicat ? DU DIABLE SI ON COMPREND TOUS DES NON - SENS

    Gaby SIOUFI

    12 h 39, le 12 avril 2018

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