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Liban - Diplomatie

Le spectre de la tension régionale s’invite aux préparatifs de CEDRE

La réunion préparatoire de la Conférence internationale sur le Liban (CEDRE) s’est tenue hier au Quai d’Orsay au niveau des hauts fonctionnaires des pays membres du groupe de soutien au Liban créé à l’initiative du président français Emmanuel Macron. Discrétion de rigueur, mais infos en provenance des instances organisatrices. On confirme notamment que CEDRE se tiendra à Sèvres, à l’ouest de Paris, le 6 avril prochain, comme déjà annoncé.

La réunion préparatoire d’hier était marquée par d’intenses échanges de vues et par l’établissement d’un ordre du jour ainsi que des discussions détaillées sur la nature des divers projets qui seront soumis à la quarantaine de pays dont les chefs de gouvernement et ministres seront présents au château de Sèvres.
Le climat était bien entendu sérieux, mais empreint d’une inquiétude française (partagée par la plupart des pays présents hier au Quai d’Orsay) quant à la tension dans la région, et la prochaine publication du plan de paix américain annoncé par Donald Trump, sous l’égide du nouveau conseiller US à la Sécurité nationale, l’ambassadeur John Bolton, connu pour être un des « faucons » de l’ère George W. Bush.


(Lire aussi : La gouvernance, facteur indispensable à la réussite de CEDRE)



Inquiétude également lors de la conférence d’hier au sujet du raidissement israélien en réaction à ce que Tel-Aviv considère comme étant une prochaine concrétisation de livraisons au Hezbollah de missiles balistiques iraniens. Lors de sa toute récente visite à Téhéran, le ministre français Jean-Yves Le Drian aurait ressenti cette même préoccupation européenne et américaine, laissant entendre que de telles livraisons sont aggravées par des informations sur l’implantation en territoire syrien de bases iraniennes plus grandes et capables d’envoyer des missiles balistiques au cœur de l’État hébreu en cas d’engagement armé ouvert.

Ce sentiment est reflété par des cercles proches du Quai d’Orsay, qui rappellent que de tels mouvements (bases agrandies et livraisons de matériel encore plus lourd au Hezbollah) sont considérés par Tel-Aviv comme étant « de sérieuses lignes rouges ». Mais, indiquent ces cercles, cela ne fait que renforcer la détermination de la France à soutenir concrètement le Liban, justement pour qu’il puisse se maintenir et se défendre au triple niveau militaire, économique et social. Comme concrètement démontré avec l’organisation des conférences de Rome, de Bruxelles et de Sèvres.


(Lire aussi : CEDRE : le Conseil des ministres approuve « une feuille de route »)



Par ailleurs et dans les coulisses de la réunion du Quai d’Orsay hier, on apprenait que des investissements étrangers en provenance de pays amis du Liban pourraient se concentrer sur des mégaprojets en partenariat avec le secteur public libanais et porter sur des infrastructures grâce aux technologies les plus modernes. Le pari de la France étant de réaffirmer son ferme soutien au Liban comme promis lors de la visite d’État à Paris du président Michel Aoun, visite au cours de laquelle une nouvelle page va s’ouvrir au niveau des relations franco-libanaises.
Dans cet ordre d’idées, des milieux français bien informés affirment que la quarantaine de pays qui participeront à la conférence CEDRE se tiennent aux côtés de la France pour aider le Liban à résister à toutes les secousses possibles et recouvrer la force et la stabilité qui lui redonneront sa place de premier plan dans ce que l’on continue ici à appeler le « Levant ».

Enfin au chapitre politique libanais, les dirigeants français rappellent qu’il est plus qu’indispensable que les toutes prochaines élections législatives au Liban apportent un changement réel et suffisant pour inspirer la plus grande confiance aux assises de Sèvres.



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