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Lifestyle - Positive Lebanese

Nicole Abdul Massih, transcender la distance

Photo DR

Un proverbe bien de chez nous veut qu'il y ait un Libanais sous chaque étoile. Et on veut bien le croire tant ils sont nombreux, les fils et filles du pays du Cèdre, qui ont, durant cette histoire tumultueuse, pris des barques, des bateaux, des avions et même juste la route pour fonder un ailleurs, ailleurs. Les raisons n'ont jamais manqué pour des exils parfois voulus, souvent involontaires mais toujours douloureux. C'est que le Liban, petit en superficie, cache des souterrains d'histoire mais aussi des puits de racines. On quitte le Liban mais le Liban ne nous quitte jamais. Et plus le pays d'accueil est confortable et sécurisant, plus on pense à ce pays d'origine qui n'en finit pas de se battre contre les autres mais aussi contre ses propres démons. Alors souvent, on revient un peu. Retrouver la famille, retrouver le goût des fruits, le bleu du ciel et se retrouver soi.

Des Positive Lebanese, ces exilés qui gardent les liens ? Oui, mille fois oui. Pour cet amour inépuisable pour leur patrie et qui fait du bien. Pour leur rayonnement dans le monde qui nous parvient en écho énergisant. Pour leurs aides bienvenues aussi qui soulagent et cicatrisent. À l'instar de l'association Liban Canada Fonds dont Nicole Abdul Massih est actuellement la présidente. Initialement fondée en 2000 par Najla Malhamé, l'ONG s'est donné pour mission de prendre en charge des enfants se trouvant chez Sesobel, à l'IRAP, chez AFEL et dernièrement chez les Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul.
Arrivée au Canada en 1990, Nicole Abdul Massih décide, après s'être remise d'une grave maladie, de mettre son temps au service des autres. C'est d'abord dans la paroisse québécoise où elle emmène son fils prier qu'elle s'implique avant de rejoindre Liban Canada Fonds en 2006. Afin de réunir des fonds pour les enfants du Liban, il y aura le brunch annuel mais aussi des activités culturelles comme la projection à Montréal de films libanais. Un film raconte l'histoire d'un pays, ses espoirs, ses déboires. Une belle façon d'identifier le Liban d'aujourd'hui, le faire connaître à la nouvelle génération et surtout, garder le lien avec les réalités du quotidien des Libanais. Et ceux de Montréal se mobilisent encore et encore pour aider leur pays.
À chaque projection de film, plus de 500 personnes de la communauté libanaise se déplacent et renouent pour quelques heures avec la culture cinématographique. Alors pourquoi pas un festival ? En mai dernier, plusieurs films libanais seront projetés au cinéma Guzzo, ce qui vaudra aux dix membres de l'association un véritable hommage de la ville de Montréal « pour leur implication dans les activités sociales et culturelles de la ville depuis 17 ans, leur solidarité envers les enfants à besoins spécifiques au Liban et la promotion de l'art cinématographique libanais à Montréal ».
Dans les mots de Nicole Abdul Massih, revient toujours ce déchirement de l'exil, cette habitude ancrée de ne jamais commencer sa journée « là-bas » sans avoir appelé « ici » ; cette volonté ferme de continuer à faire le maximum pour aider le pays, à l'aide de cette communauté libanaise si nombreuse mais également si solidaire ; cette rage positive de transmettre à son fils, mais aussi au Canada, toute la richesse de la culture de son pays. Nicole Abdul Massih revient régulièrement au Liban. Revoir la famille d'abord mais également visiter ces associations et s'émerveiller à chaque fois de l'amour extraordinaire qu'il y a entre leurs murs. Et aussi s'assurer de la solidité de ces racines qu'on emporte avec soi et qu'on voudrait montrer encore et encore aux enfants nés « là-bas », comme un vieil album de photographies qui ne doit jamais s'affadir.

 

*Positive Lebanon est un concept basé sur les initiatives concrètes de la société civile libanaise. Ces initiatives qui font que le pays tient encore debout. Mais derrière chaque initiative se tient une Libanaise ou un Libanais courageux, innovant, optimiste et plein d'amour pour son pays. (voir ici)

 

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