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À La Une - Conflit

L'ONU réclame une trêve humanitaire en Syrie

Plus de 500 civils, dont une centaine d'enfants, ont été tués en sept jours de frappes du régime syrien sur le fief rebelle de la Ghouta orientale.


Le représentant syrien à l'ONU, Bachar Jaafari, a réitéré jeudi la position du régime, déterminé à reprendre coûte que coûte l'ensemble du pays. REUTERS/Eduardo Munoz

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté samedi à l'unanimité une résolution réclamant "sans délai" un cessez-le-feu humanitaire d'un mois en Syrie, alors que plus de 500 civils, dont une centaine d'enfants, ont été tués en sept jours de frappes du régime syrien sur le fief rebelle de la Ghouta orientale.

Le texte adopté, maintes fois amendé, "réclame que toutes les parties cessent les hostilités sans délai pour au moins trente jours consécutifs en Syrie pour une pause humanitaire durable".

L'objectif est "de permettre la livraison régulière d'aide humanitaire, de services et l'évacuation médicale des malades et blessés les plus graves". "Ce n'est pas un accord de paix sur la Syrie, le texte est purement humanitaire", a souligné l'ambassadeur suédois Olof Skoog, co-signataire avec son homologue koweïtien de ce texte qui a nécessité plus de quinze jours de négociations pour obtenir un assentiment de la Russie, alliée indéfectible du régime de Bachar el-Assad.

Des exclusions au cessez-le-feu pour les combats contre divers groupes jihadistes sont prévues. Elles peuvent donner lieu à des interprétations contradictoires, Damas qualifiant de "terroristes" les rebelles soutenus par l'Occident, ont noté des observateurs. Le respect du cessez-le-feu risque par conséquent d'être aléatoire. Le Conseil a prévu de se réunir à nouveau sur ce sujet dans quinze jours pour voir si la trêve était bien respectée.

Par ailleurs, la résolution "appelle à la levée immédiate des sièges de zones habitées dont la Ghouta orientale, Yarmouk, Foua et Kefraya".

L'aviation et l'artillerie du régime ont pilonné samedi la Ghouta orientale pour le septième jour consécutif, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), affirmant que l'aviation russe participait aux raids, ce que Moscou a démenti.

Au moins 35 civils dont huit enfants sont morts samedi dans les bombardements, après des frappes nocturnes qui ont provoqué des incendies dans des quartiers résidentiels, a précisé l'ONG. En sept jours, 513 civils ont été tués, dont 127 enfants, a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Dans une clinique de fortune à Douma, principale ville de la Ghouta soumise à un déluge de feu, chaque journée s'accompagne de drames humains, rapporte un correspondant de l'AFP.

Plusieurs corps, dont ceux d'enfants, ont été placés dans une pièce transformée en morgue. Penchés sur les victimes, des hommes pleurent un neveu ou un fils.


(Lire aussi : Siège, bombes : des habitants de la Ghouta orientale racontent leur calvaire)


'Rien à manger'

Cette nouvelle campagne aérienne dévastatrice a été lancée le 18 février par le régime en prélude à une offensive terrestre pour reprendre ce dernier fief contrôlé par les rebelles aux portes de Damas.

Ces deux dernières semaines, aucun membre du Conseil de sécurité n'avait pris d'initiative pour tenter de mettre un terme à l'"enfer sur Terre", selon les termes du patron de l'ONU, Antonio Guterres. La pression internationale tardive n'est réellement intervenue que dans les dernières 48 heures.

Soumis à un siège asphyxiant depuis 2013 par le régime, les quelque 400.000 habitants de la Ghouta subissent au quotidien pénuries de nourriture et de médicaments.

Sur les marchés, le pain a disparu et les habitants se nourrissent avec les moyens du bord. "Je n'ai rien mangé depuis avant-hier", confie en pleurant Mahassen, réfugiée dans un abri souterrain avec ses deux enfants. "Cela fait trois jours qu'ils pleurent", lâche-t-elle.

En représailles aux raids, les rebelles tirent roquettes et obus sur Damas. Depuis le 18 février, une vingtaine de personnes ont péri dans ces frappes, qui ont fait six blessés samedi, selon les médias officiels.



(Lire aussi : Ghouta : l’étrange discrétion des parrains des rebelles) 


Même scénario

Le scénario dans la Ghouta s'était déjà déroulé dans plusieurs fiefs rebelles, dont Alep en 2016, écrasée par des bombardements et un siège pour forcer les insurgés à déposer les armes.

Les principaux groupes rebelles contrôlant la Ghouta orientale, Jaich al-Islam et Faylaq al-Rahmane, ont rejeté toute évacuation de civils et de combattants. Cette campagne militaire utilisant bombes, barils d'explosifs et obus est d'une rare intensité, même pour un pays ravagé depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 340.000 morts.

Le représentant syrien à l'ONU, Bachar Jaafari, a réitéré jeudi la position du régime, déterminé à reprendre coûte que coûte l'ensemble du pays. "Oui, la Ghouta orientale deviendra un nouvel Alep", a-t-il martelé.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques pro-démocratie, le conflit qui a opposé au départ les rebelles au régime, s'est complexifié avec l'implication de groupes jihadistes et de puissances étrangères.

Grâce à l'appui militaire de Moscou, le régime a renversé la donne en multipliant les victoires face aux rebelles et aux jihadistes, jusqu'à reprendre le contrôle de plus de la moitié du territoire.


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Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté samedi à l'unanimité une résolution réclamant "sans délai" un cessez-le-feu humanitaire d'un mois en Syrie, alors que plus de 500 civils, dont une centaine d'enfants, ont été tués en sept jours de frappes du régime syrien sur le fief rebelle de la Ghouta orientale.Le texte adopté, maintes fois amendé, "réclame que toutes les parties cessent...

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Un bon médecin capable ne va pas détruire son patient complètement pour éliminer quelques bactéries... ou alors il est tout simplement un assassin ! Irène Saïd

Irene Said

08 h 10, le 25 février 2018

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Commentaires (8)

  • Un bon médecin capable ne va pas détruire son patient complètement pour éliminer quelques bactéries... ou alors il est tout simplement un assassin ! Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 10, le 25 février 2018

  • SERVICE à minima . Mais le pays du héros BASHAR sera libéré en intégralité des résidus de ces bactéries wahabites. N'en déplaise à la sensibilites des personnes à toute cette propagande facile et sélective. Il n'y a pas de niveau dans la souffrance des humains. Que des victimes faciles.

    FRIK-A-FRAK

    22 h 42, le 24 février 2018

  • PRIERE LIRE ET LE CARNAGE ETC... MERCI.

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    20 h 08, le 24 février 2018

  • ET LE CARCAGE HITLERIEN PAR LA RUSSIE,LE REGIME, L,IRAN ET SES ACCESSOIRES CONTINUE !

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    18 h 51, le 24 février 2018

  • Toutes les guerres sont injustes, malsaine et inhumaine. Les conflits que nous appelons "guerres" en orient sont encore plus sauvages, plus destructrices et plus meurtrières, il s'agit de bombarder et tuer les gens (les civils, pas seulement des milices) dans leurs habitations mêmes Le summum de l'horreur Il faut que la région se ressaisisse ... L'homme a perdu toute notion d'humanité

    Sarkis Serge Tateossian

    18 h 42, le 24 février 2018

  • Honte à l'Humanité qui regarde, impuissante à souhait, une telle barbarie au 21eme siècle ...

    Remy Martin

    15 h 05, le 24 février 2018

  • 1) "...Ne fais pas à d'autres ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse...!" 2) et pour mémoire:...tu ne tueras point ! Et priez tous, si vous savez encore le faire, de ne pas faire partie un jour de ce genre de décompte qui n'émeut plus personne ! Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 04, le 24 février 2018

  • Demandez aux bacteries wahabites de se rendre et arretez ce décompte qui n'émeut plus personne .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 23, le 24 février 2018

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