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Liban - Repère

Plus de 75 % de la frontière entre le Liban et Israël est déjà marquée

Les treize points contestés par le Liban sont situés sur la terre ferme et non en mer.

Des Casques bleus de la Finul et des membres de l’armée libanaise, le long de la frontière avec Israël, au niveau du village de Kfar Kila, le 10 février. Ali Hashisho/Reuters

Près de 80 kilomètres : telle est approximativement la longueur de la frontière que le Liban partage avec Israël. Elle commence au bord de la Méditerranée au niveau de Ras Naqoura et se termine au niveau d’un tripoint (un point géographique liant trois pays, en l’occurrence le Liban, la Syrie et Israël), non loin du village de Ghajar et du fleuve Hasbani. Dans cette zone, le caza de Marjeyoun, la Galilée et le Golan syrien occupé par Israël s’entremêlent, et il est parfois difficile de pouvoir prendre de véritables repères dans cette terre brune aux collines arides partagées entre les trois pays.

La partie nord de Ghajar, qui se trouve actuellement en territoire libanais, est toujours occupée par l’État hébreu. Ce village minuscule, qui abrite des Bédouins (comme son nom l’indique en arabe) de confession alaouite et qui se sont avec le temps sédentarisés, s’était en effet développé pendant la durée de l’occupation du Liban-Sud, transgressant petit à petit la frontière libanaise. Mais au regard du droit international, ce problème spécifique ne concerne pas la frontière libano-israélienne, puisque l’annexion israélienne du Golan syrien n’est pas reconnue par la communauté internationale. S’il y a litige frontalier, il serait donc en théorie entre le Liban et la Syrie, et non entre le Liban et Israël.

Il en est de même des fermes de Chebaa, un secteur également occupé par l’État hébreu mais qui, aux yeux de la communauté internationale, constitue toujours un territoire syrien – en l’absence d’un accord entre Beyrouth et Damas sur le tracé de la frontière – ayant été occupé par Israël dès 1967 avec le reste du Golan.

Cela étant dit, quand on parle de frontières libanaises, il faut savoir que, tant du côté syrien que du côté israélien, elles n’ont jamais véritablement existé matériellement avant le marquage de la ligne bleue, qui a commencé en mai 2000 avec le retrait israélien de la bande frontalière occupée.


(Lire aussi : À Baabda, l’exigence d’unité face aux menaces israéliennes)


Une frontière qui date de 1923

Il faut savoir aussi que ce qu’on appelle actuellement la frontière libano-israélienne n’a été adoptée entre les forces mandataires française et britannique qu’en 1923, trois ans après la proclamation de l’État du Grand Liban. C’est qu’il fallait différencier le Liban, sous mandat français, de la Palestine, sous mandat britannique.

C’est cette même ligne frontalière de 1923 qui a été adoptée en 1948 par l’État israélien et qui est devenue l’une des lignes d’armistice (entre Israël et ses voisins) en 1949. Elle devait être une ligne provisoire... jusqu’à la signature d’éventuels accords de paix.

En 2000, avec le retrait israélien, c’est ce premier tracé des frontières de 1923 qui a été pris en considération pour s’assurer de cette ligne de retrait, baptisée ligne bleue, en référence aux couleurs des casques de la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban-Sud (Finul) qui se sont chargés de vérifier le départ des troupes de l’État hébreu de la bande frontalière.


(Pour mémoire : Liban-Israël : Satterfield sur le terrain pour désamorcer les tensions)


Et depuis 2000 jusqu’à présent, un très long chemin a été fait. Aujourd’hui, plus de 75 % de la frontière entre le Liban et Israël est minutieusement marquée. Cela a été possible au fil des années grâce au travail de la Finul. Vérifiant de vieilles cartes, permettant la discussion entre militaires libanais et israéliens grâce à des réunions tripartites tenues tous les mois à Ras Naqoura, les Casques bleus ont réussi à matérialiser une ligne exacte de la frontière, la marquant physiquement avec des bornes peintes en bleu.

Aujourd’hui, il reste cependant treize points contestés par le Liban, alors qu’Israël estime que la ligne bleue correspond entièrement à la frontière entre les deux pays. D’où le risque d’escalade en cas de passage du mur actuellement construit par l’État hébreu à la frontière sur les sites contestés, ce qui n’a pas encore été le cas.

Ces treize points ne se rapportent pas au domaine maritime et n’incluent pas de ce fait le bloc 9 de la zone économique exclusive libanaise qui, selon Beyrouth, relève entièrement du Liban, ce qu’Israël conteste.


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Près de 80 kilomètres : telle est approximativement la longueur de la frontière que le Liban partage avec Israël. Elle commence au bord de la Méditerranée au niveau de Ras Naqoura et se termine au niveau d’un tripoint (un point géographique liant trois pays, en l’occurrence le Liban, la Syrie et Israël), non loin du village de Ghajar et du fleuve Hasbani....

commentaires (6)

s'il faut en croire l'HISTOIRE - theorie bien entendu rejetee par wali fakih , assad et affilies en 2000, chebaa, ghajar SONT HORS des frontieres auxquelles s'attache le Liban car confirmees par le UK,la france et l'ONU . PARFAIT mais comment du meme coup reconnaitre chebaa et ghajar comme appartenant au LIban -elles qui ne font pas partie de ces memes frontieres? encore un MIRACLE de l'intelligence libanaise ! encore une entourloupe qui reussira a passer grace a la tenacite de wali fakih encore un probleme passe sous silence - en attendant -

Gaby SIOUFI

10 h 52, le 15 février 2018

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Commentaires (6)

  • s'il faut en croire l'HISTOIRE - theorie bien entendu rejetee par wali fakih , assad et affilies en 2000, chebaa, ghajar SONT HORS des frontieres auxquelles s'attache le Liban car confirmees par le UK,la france et l'ONU . PARFAIT mais comment du meme coup reconnaitre chebaa et ghajar comme appartenant au LIban -elles qui ne font pas partie de ces memes frontieres? encore un MIRACLE de l'intelligence libanaise ! encore une entourloupe qui reussira a passer grace a la tenacite de wali fakih encore un probleme passe sous silence - en attendant -

    Gaby SIOUFI

    10 h 52, le 15 février 2018

  • Seule donc la Paix pourra un jour résoudre ces treize points contestés par le Liban et en attendant il faut que notre diplomatie travaille bien sur ce dossier .

    Antoine Sabbagha

    22 h 33, le 14 février 2018

  • La frontière entre le Liban et la Palestine est celle adoptée en 1923 par la France et la Grande-Bretagne. Elle a été adoptée en 1948 par l'Etat israélien. Heureusement que la France était là car la Perfide Albion voulait l'étendre jusqu'au Litani selon les voeux des sionistes. Le cas de la partie nord de Ghajar et des Hameaux de Chébaa occupés par Israél depuis 1967 au même titre que le Golan, parce que la Syrie n'a jamais reconnu leur appartenance à l'Etat libanais. C'est le prétexte principal du Hezbollah de garder ses armes, sous prétexte pour libérer une parcelle du territoire libanais, ce qui est absolument faux puisque la Syrie ne reconnait pas la souveraineté du Liban sur ces deux localités.

    Un Libanais

    15 h 25, le 14 février 2018

  • PERSONNE, AUCUN MEDIA ne s'est avance a faire un rapprochement quelconque entre le probleme frontalier du jour ET un autre !!!! soutenir et se reporter aux frontieres tracees en 23, reconfirmees en 47/48 par -entre autres-l'ONU d'un cote - EXCELLENTE CHOSE - SANS VOULOIR rouvrir le cas/dossier eminement important : celui de Chebaa etc.. souleve par wali fakih lors du retrait israelien en 2000 ! cette partie du liban contestee par les AMIS du liban, se trouve a l'interieur de quelles frontieres ?appartient elle celles de la syrie,d'israel ou du LIban ? REPONSE: on ne veut point en parler pour ne pas facher !SOIT ! entendu ! MAIS pourquoi aucune partie libanaise ne veut point facher ?

    Gaby SIOUFI

    11 h 33, le 14 février 2018

  • SANS POURPARLERS ET DISCUSSIONS QUI ET COMMENT MARQUERA-T-ON LE RESTE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 42, le 14 février 2018

  • Pour Ghajar comme pour les fermes de Chebaa, "S’il y a litige frontalier, il serait donc en théorie entre le Liban et la Syrie, et non entre le Liban et Israël". Autrement dit, se servir de ce prétexte pour justifier les armes du Hezbollah relève d'une hypocrisie rare. Enfin, pas si rare que ça, malheureusement!

    Yves Prevost

    07 h 30, le 14 février 2018

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