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À La Une - Syrie

Troisième jour de raids meurtriers du régime syrien sur la Ghouta orientale

Au moins 30 civils, dont 12 enfants, tués mercredi.

Une épaisse colonne de fumée s'élèvant de la localité d'Arbine dans la Ghouta orientale assiégée après un raid du régime syrien le 7 février 2018. AFP / Amer ALMOHIBANY

Des dizaines de civils ont péri mercredi sous les bombes de l'armée de l'air syrienne qui frappe sans relâche depuis trois jours une enclave rebelle près de Damas, les bombardements les plus intenses depuis des mois dans la Syrie en guerre. 

Secouristes et hôpitaux sont débordés par l'afflux de victimes dans les différentes localités de la vaste enclave assiégée de la Ghouta orientale, où plus de 130 civils dont des femmes et des enfants sont morts en trois jours de bombardements aériens, l'un des pires bilans en sept ans de conflit. 

Ces frappes sont menées alors que le régime de Bachar el-Assad est sous forte pression après des accusations ces dernières semaines sur son recours à des armes chimiques, notamment du chlore, dans des attaques contre des régions rebelles, dont la Ghouta orientale. L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé étudier toutes les "allégations crédibles" sur un tel recours, malgré les démentis répétés du pouvoir syrien. 

Pour le troisième jour consécutif, le ciel a grondé au-dessus de plusieurs localités de la Ghouta orientale, et 30 civils, dont 12 enfants, ont été tués mercredi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).



Dans la localité de Hammouriyé, un jeune homme était figé devant les corps sans vie de cinq enfants, dont celui de son jeune frère tué dans un raid, a constaté un correspondant de l'AFP. "Je les ai vus remplir de l'eau, et quelques minutes plus tard, l'avion a frappé, je suis revenu et j'ai trouvé les cinq morts", lâche-t-il. 

"S'il vous plaît, mettez vous à l'abri et dégagez les rues", ont lancé aux habitants les haut-parleurs des mosquées de Douma, une autre localité de la Ghouta. 

D'épaisses colonnes de fumée noire se sont élevées de la localité d'Arbine visée, elle aussi, par les bombardements aériens. 


(Lire aussi : Nouveau massacre du régime dans la Ghouta : plus de 70 civils tués)


"Armes abominables"
Mardi, les frappes ont tué 80 civils dont 19 enfants et 20 femmes, et blessé près de 200, selon l'OSDH. "C'était la journée la plus sanglante depuis neuf mois dans toute la Syrie, et l'une des plus meurtrières dans la Ghouta orientale depuis des années", a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Lundi, les frappes aériennes et les tirs d'artillerie avaient déjà tué 31 civils. 

Avec près de 400.000 habitants assiégés par les forces du régime depuis 2013, la Ghouta orientale est l'une des quatre zones de désescalade mise en place l'an dernier en Syrie pour tenter de parvenir graduellement à une trêve globale. Mais le cessez-le-feu est resté lettre morte. 

Soutenu militairement par la Russie depuis 2015, le régime syrien a réussi à vaincre rebelles et jihadistes sur plusieurs fronts et à reprendre de vastes régions, contrôlant désormais plus de la moitié du territoire.  Mais ce conflit, déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, a été rendu plus complexe avec l'implication de puissances régionales et internationales, ainsi que des groupes jihadistes sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait 340.000 morts et jeté à la rue des millions de personnes. 

Sans oublier les accusations de recours à l'arme chimique dans la guerre, lancées ces dernières semaines contre le régime, qui dément. Pour le directeur général de l'OIAC, Ahmet Üzümcü, "les responsables de l'utilisation (de ces armes) doivent rendre des comptes. Ces armes abominables n'ont pas leur place dans le monde d'aujourd'hui". 

L'une de ces attaques aurait eu lieu à Saraqeb, une localité de la province d'Idleb (nord-ouest) contrôlée par les jihadistes et les rebelles, où 11 cas de suffocation ont été rapportés, selon l'OSDH.

Le 22 janvier, l'ONG a rapporté 21 cas de suffocation dans la Ghouta orientale, des habitants et des sources médicales évoquant une attaque au chlore.


(Lire aussi : Attaques chimiques en Syrie : Washington au pied du mur ?)


"Campagne de propagande"
La France a affirmé que "tout indique que du chlore est utilisé par le régime".  Les Etats-Unis ont eux indiqué avoir répertorié six attaques suspectes en Syrie ces 30 derniers jours. Il y a des "preuves évidentes" pour confirmer le recours à du chlore, a déclaré Nikki Haley, ambassadrice américaine aux Nations unies. 

Moscou, allié indéfectible de M. Assad, a toutefois dénoncé une "campagne de propagande" visant à "accuser le gouvernement syrien" d'attaques dont "les auteurs ne sont pas identifiés".

Après une attaque chimique attribuée au régime en 2013 dans la Ghouta (1.429 morts selon les Etats-Unis), M. Assad avait accepté de remettre son arsenal chimique déclaré ans le cadre d'un accord supervisé par l'OIAC. 

Enfin, l'armée syrienne a annoncé avoir intercepté et détruit des missiles israéliens tirés sur une position militaire à Jamraya, près de Damas. Cette localité abrite une branche d'un centre de recherches scientifiques du régime (SSRC), soupçonné pour son rôle dans la production d'armes chimiques.


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commentaires (2)

LES BOUCHERS TOUJOURS A L,OEUVRE !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 26, le 08 février 2018

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Commentaires (2)

  • LES BOUCHERS TOUJOURS A L,OEUVRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 26, le 08 février 2018

  • C'est en effet triste et malheureux pour les civils , mais le régime du heros BASHAR n'a pas d'autres moyens pour dératiser les quelques bacterie wahabites qui persistent à s'accrocher pour le compte de l'ennemi .

    FRIK-A-FRAK

    20 h 29, le 07 février 2018

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