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Moyen Orient et Monde - Violences

Nouveau massacre du régime dans la Ghouta : plus de 70 civils tués

L’ONU appelle à une trêve humanitaire d’au moins un mois dans toute la Syrie.

Des Syriens tentent de sauver un homme blessé sorti des ruines d’un immeuble qui s’est effondré dans la ville de Saqba, dans la Ghouta orientale, hier, à cause des raids du régime syrien. Abdulmonam Eassa/AFP

Plus de 70 civils dont des enfants ont péri hier dans de nouvelles frappes de l’armée de l’air syrienne contre une enclave rebelle, malgré l’accroissement des pressions internationales sur le régime accusé d’avoir perpétré des attaques chimiques.
Au lendemain de la mort de 31 personnes dans des raids sur la Ghouta orientale, les avions du régime ont bombardé plusieurs localités de cette enclave assiégée depuis 2013, tuant au moins 70 civils dont 18 enfants et blessant une centaine, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Il s’agit des raids les plus meurtriers depuis le lancement il y a six semaines d’une opération du régime à la périphérie de la Ghouta, une région proche de la capitale Damas, a précisé l’ONG. À Saqba, l’une des localités de la Ghouta orientale, les Casques blancs, ces secouristes dans les régions rebelles, ont réussi à sortir des décombres une petite fille au visage ensanglanté. À Kafr Batna, secouristes et habitants, dans un épais nuage de poussière, ont transporté sur des civières ou à mains nues des blessés ensanglantés, au milieu d’un océan de décombres. Et dans la morgue d’un hôpital, une femme s’effondre en larmes. Elle vient d’identifier son mari. La Ghouta orientale est la cible quasi quotidienne de bombardements du régime, et ses quelque 400 000 habitants vivent une grave crise humanitaire, avec des pénuries de nourriture et de médicaments.
En représailles, les rebelles ont tiré des roquettes sur Damas, bastion du régime, où trois civils ont été tués mardi, selon l’agence officielle SANA.
Outre les frappes sur la Ghouta, le régime a intensifié ces dernières semaines ses bombardements contre la province d’Idleb (Nord-Ouest), contrôlée par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’el-Qaëda) et où sont présents plusieurs groupes rebelles syriens. La veille, 16 personnes ont péri dans les raids à Idleb. La Ghouta orientale et la province d’Idleb font partie des quatre zones de désescalade mises en place en Syrie en vue de parvenir à un cessez-le-feu global. Des violences « qui tournent en dérision ces soi-disant zones de désescalade », a dénoncé une commission de l’ONU chargée d’enquêter sur les crimes de guerre en Syrie. « Ces dernières 48 heures, l’ampleur et la férocité des attaques ont considérablement augmenté. »

Manifestations à Afrine
Craignant une « aggravation de la crise humanitaire », l’ONU a appelé à une trêve humanitaire dans toute la Syrie. Déplorant « une situation extrême » en Syrie, les différentes agences de l’ONU basées à Damas ont réclamé « une cessation immédiate des hostilités pour au moins un mois », selon un communiqué. L’objectif est de « permettre la distribution d’aide humanitaire, l’évacuation des blessés et des malades dans un état critique, et alléger la souffrance » des civils.
Sur un autre front de la guerre en Syrie, des centaines de personnes, venues des régions kurdes du nord-est, ont manifesté à Afrine (Nord-Ouest) pour dénoncer l’offensive militaire turque contre l’enclave aux mains des Kurdes, en cours depuis le 20 janvier. De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé hier Washington à retirer ses soldats de la ville syrienne de Manbij, répétant sa détermination à en chasser une milice kurde considérée comme « terroriste » par Ankara. Les dirigeants américains « nous ont dit “Nous sortirons de Manbij, nous ne resterons pas à Manbij” », a déclaré M. Erdogan, lors d’un discours télévisé à Ankara. « Alors pourquoi vous restez ? Allez, partez ! »
 « Entre la Ghouta orientale, Idleb, Afrine, c’est la première fois que nous avons plusieurs fronts avec des gens en situation d’extrême danger, sans une solution en vue », a déploré le coordinateur régional du bureau des affaires humanitaires de l’ONU pour la crise en Syrie, Panos Moumtzis.
Source : AFP

Plus de 70 civils dont des enfants ont péri hier dans de nouvelles frappes de l’armée de l’air syrienne contre une enclave rebelle, malgré l’accroissement des pressions internationales sur le régime accusé d’avoir perpétré des attaques chimiques.Au lendemain de la mort de 31 personnes dans des raids sur la Ghouta orientale, les avions du régime ont bombardé plusieurs localités...

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