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Lifestyle - Papilles

Les « Good Thymes » et vibes de Fady Aziz

Photo Joëlle Kanaan Photography

Il savoure son succès. « Je suis content et fier de moi », confie-t-il d'emblée. En trois semaines, Fady Aziz, que peu de gens connaissaient alors, a participé à deux foires, la Beirut Design Fair et Achrafieh 20/20, y a présenté son label « The Good Thymes » et ses produits avec un enthousiaste communicatif et a rencontré un franc succès. Un succès auquel lui-même ne s'attendait pas...

Car ce monsieur vient d'un domaine très différent du thym. Chef du département design et communication à l'agence de publicité Quantum, il est bien installé et satisfait dans son travail. Âgé de 37 ans, cet homme originaire de Kfarhouna, dans le caza de Jezzine, n'a pas grandi au village. À la naissance de ses enfants – Chris, aujourd'hui âgé de 7 ans, et Lynn, 3 ans –, il a voulu se rapprocher de la nature, de ses racines surtout. « Depuis quelques années, j'ai commencé à passer certains week-ends au village. Mais je voudrais que mes enfants aient de beaux souvenirs hors de Beyrouth, qu'ils soient enracinés quelque part », explique-t-il. Durant ses promenades, Fady Aziz se rendait parfois dans un couvent de Kfarhouna, le monastère Saint-Georges-Mzayraa, où il s'est lié d'amitié avec un moine.
« Au cours d'une de mes visites, j'ai remarqué un terrain en friche face au couvent. J'ai demandé si je pouvais l'exploiter. Il a accepté à condition que je lui présente un plan bien ficelé », note-t-il.

Il pense au début à des cultures bio sans vraiment trouver une idée convaincante. « Je voulais quelque chose d'original et d'authentique. Je réfléchissais sans rien trouver. Et puis un jour, au petit déjeuner, ma fille, qui avait à peine un an, s'est écriée : "Taatar" (pour zaatar, thym). J'ai su que c'est dans le thym, un produit libanais par excellence, que je voulais me spécialiser. »

Fady Aziz prend en charge le terrain de 8 500 mètres carrés, entouré de maisons abandonnées. « Le sol était terrassé. Il fallait juste le défricher. Les maisons abandonnées étaient des fermes qui abritaient des paysans au début du siècle dernier. » Il rencontre également Jihad Noun et Mohammad Nehmé, originaires du Liban-Sud, qui avaient travaillé, après l'an 2000, année du retrait israélien, sur des projets de développement du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Leur spécialité était l'Origanum syriacum, cette espèce de thym qui pousse dans les pays du Levant.

L'aventure de Fady Aziz et de sa famille commence alors. Avec son épouse Maria, il décide d'investir la majorité des économies du couple dans ce projet. Il apprend un nouveau métier sans pour autant quitter son travail à Quantum, se rend durant de longs week-ends au village, utilise ses congés pour sa nouvelle passion et gagne un savoir-faire qui va de la graine qu'on sème à la plante et ses fleurs qu'on moud.
Sa première production cette année a atteint 300 kilos environ. Avec deux cousins et un ami, ils tentent des mélanges d'herbes, d'épices et de noix : sumack, kecheck, cachou, graines de tournesol... Et ça marche. Les saveurs sont bonnes, nouvelles, surprenantes.

L'image de marque étant sa spécialisation, il travaille sur le branding et le packaging. Le nom, The Good Thymes, drôle et pertinent, est vite trouvé par cet homme de communication. Il lance la vente sur internet et connaît un franc succès lors de la Beirut Design Fair.
« J'ai ouvert il y a quelque temps un petit magasin au village. Et j'ai participé à la fête organisée à Kfarhouna à l'occasion du 15 août. De nombreuses personnes émigrées ou résidant à Beyrouth, qui étaient retournées au village pour l'occasion, ont pu découvrir mes produits », dit-il.

Actuellement, Fady Aziz distribue ses produits dans quelques points de vente à Beyrouth et dans sa banlieue. Ils seront bientôt servis dans certains restaurants.
Son rêve ? « Avoir au Liban, tout comme la Route du vin, la Route du thym, pour exposer tout le processus de production et encourager les gens à revenir à leurs racines. J'aimerais aussi, dans un second temps, restaurer les fermes tombées en ruine autour du terrain et les transformer en maisons d'hôtes », assure-t-il.
Avec ses good vibes, Fady Aziz saura certainement entraîner avec lui et ses Good Thymes des personnes curieuses de découvrir tout ce que l'on peut faire avec notre thym local. Et apprécier.

 

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